En débutant son set avec le Imagine de John Lennon mais en version so(m)brement instrumentale, Warren HAYNES rend lui aussi hommage mais à sa manière aux victimes parisiennes des attaques terroristes de vendredi dernier. Avec l’humilité, la décence et la retenue des grands : sans un seul mot introductif, sans une phrase par la suite… Un seul morceau d’entrée de jeu et tout est dit, sans même une allusion plus appuyée pour qui n’aurait pas compris la densité du moment: let the music do the talking….
Accompagné par un remarquable lead violon virevoltant et un banjo tout aussi lead et électrifié, c’est toute une partie du répertoire de GOV’T MULE et des ALLMAN BROTHERS que la clique à HAYNES fait tout à coup sonner fort cajun et Bayou – et ce n’est pas pour nous déplaire. Par contre, le blue grass fort appuyé dans lequel Warren a récemment viré est moins excitant, moins entertaining, mais on s’en accommode. L’acoustique toujours aussi exceptionnelle du Kursaal de Limbourg rajoute à l’esthétique du cadre, même s’il l’on suppute les lieux moins reluisants en pleine lumière qu’ils ne le sont de par la magie d’un light show sobre mais efficace. Welcome back in Europe, Mr. Haynes, ce fut un réel plaisir de se taper l’incruste deux heures et demi durant en votre compagnie, même sans le Mule…