Now online : WASP @ Rockhal – 12 juin 2025

Now online et toujours dans notre GALERY de portraits Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…

W.A.S.P. – Rockhal, Esch-sur-Alzette – 19 juin 2025

Une dernière overdose eighties, un dernier shoot de dopamine hair metal : que demander et qu’attendre de plus de Blackie LAWLESS si ce n’est qu’il nous étrille en ce canicule soir de juin 2025 ?! Suite aux nombreuses restrictions sanitaires qui persistaient encore sur le Vieux Continent, WASP avait été contraint en 2022 de reporter au printemps 2023 la tournée européenne célébrant son 40e anniversaire. Nous avions déjà eu affaire à du grand Blackie live à Saarbrücken le 05 mai 2023. Depuis, cette tournée mondiale entamée il y a 2 ans semble n’en plus finir, de quoi faire se gausser notre Lawless en laissant entendre ce soir qu’il n’y en aura plus de suivante: « This is History, you witness History« . Amen.

Avec seulement une bonne vingtaine de minutes de retard au lieu de 50 minutes il y a deux ans (il y a progrès…), la bande à Blackie monte sur scène dans une Rockhal transformée en étuve. Le management US est à la manoeuvre : on assiste depuis le bord de scène aux consignes du tour manager donnant préalablement l’injonction aux organisateurs d’annoncer au micro que tout crowd-surfing et que toute tentative de passer outre les barrières protégeant le pit seront sanctionnés d’une expulsion immédiate de la salle. Ambiance. Sifflements et huées en provenance d’un public déjà échaudé par la température ambiante et chauffé à blanc par le retard encouru. Pas très rock’n’roll tout ça de la part d’un Blackie qui jamais n’arrête de nous étonner, mais pas dans le bon sens cette fois. Quoi qu’il en soit, l’assaut peut enfin débuter.

Revêtu de son t-shirt estampillé « 40 » dans le dos et marqué d’un « 1982-2022 » sur le bide, Lawless affiche une sale tête au moment de monter sur scène, nous faisant même redouter le pire. D’autant plus que deux vigiles postés dans le pit-photo au pied de son micro étaient précisément plantés là nous dit-on au cas où… Mais il n’en est finalement rien : la Bête est en belle et grande forme pour nous délivrer un bon quatre-vingt minutes d’un set quasi parfait. Un shot d’ocytocine vintage comme on en redemande, sans une ride, sans une tache de vieillesse, sans le moindre signe de faiblesse, que du contraire.

Même si probablement aidée par quelques subtiles manipulations magiques depuis la table de mixage, sa voix est intacte. À près de septante ans, Lawless sonne toujours aussi phénoménal. Sa voix trouve l’équilibre parfait entre rauque et mélodique, suffisamment rauque pour dégouliner de venin, mais jamais au détriment de la mélodie. Sleeping (in the fire) en atteste de la plus virulente manière qui soit, sans parler d’un Wild Child débuté a capela lors du rappel. A en donner la chair de poule…

Mention spéciale à Aquiles Priester, véritable monstre derrière ses fûts : précis, puissant et implacable. Et ses deux autres complices de longue date, Mike Duda à la basse et Doug Blair à la guitare, qui font de ces morceaux vieux de plusieurs décennies de véritables pépites comme tout juste sorties du cerveaux démoniaque de Lawless.

WASP reste une pierre angulaire du heavy metal américain du siècle dernier : théâtral, agressif et hairy à souhait. L’effet choc et le barnum s’est peut-être estompé, mais la musique n’en est devenue que plus intemporelle, désormais polie avec le genre de patine que le temps seul peut donner: sinon une respectabilité, du moins un classicisme indéniable. Ce concert n’est pas qu’une fable lyrique sur le péché et la rédemption, c’est une histoire de sang, de tripes, de bile et de violence. Mais tout est désormais dans le verbe et dans la musique, plus dans les excès ni dans le cirque. Ce concert, c’est l’histoire de l’album qui a mis le feu aux poudres du Los Angeles des années 1980 – Motley Crue en moins. Dispensable, l’écran vidéo qui se dresse en arrière-scène, clin d’œil poignant (ou plutôt pathétique) à l’histoire du groupe diffusant des images originales de la formation classique comme une sorte d’hommage vivant, mais créant une étrange dissonance : on regarde le groupe actuel tandis que des fantômes du passé apparaissent et disparaissent sur l’écran derrière eux…

Pendant près de 80 minutes, W.A.S.P. a ouvert un portail temporel, a déchiré un espace-temps en transportant la Rockhal tout droit en aller simple dans les eighties, dans toute leur insouciance et toute leur gloire sanglante. Au-delà de la simple nostalgie, c’était malgré tout une sacrée célébration du côté rebelle, provocateur et bruyant de ce qui reste du real rock’n’roll du siècle passé. Du millénaire écoulé… Et dire que nous avions raté sa prestation en 1ère partie d’Iron Maiden à Forest en 1986 qui reste manifestement dans toutes les mémoires à l’exception de la nôtre, gasp.

W.A.S.P. – Saarbrücken – 05 mai 2023

Un show qui commence avec 50 minutes de retard et qui se termine à l’issue de 75 ridicules petites minutes de prestation – rappel compris : on a déjà vu mieux, beaucoup mieux. En matière de prises de vue également, après que les photographes soient à l’improviste éjectés du pit après un (1 !) seul morceau, du jamais vu non plus: même pas eu le temps d’ajuster les réglages au cours du 1er titre joué dans la pénombre ou quasi, qu’il faut déjà dégager les lieux quasi manu militari.

Mais comment lui en vouloir ? Comment tenir rigueur à ce brave et bon vieux Blackie Lawless après 3 tournées reportées en 2020, 2021 et 2022 pour les raisons pandémiques que l’on sait ?! La cure de jouvence qu’il nous offre à l’occasion de ce « 40th Anniversary World Tour » nous fait accepter bien des choses et on passe l’éponge sur bien des griefs, ma foi: WASP, quand même ! Nous ne comptions même plus le revoir de notre vivant, ce Blackie, depuis notre premier et dernier face-à-face qui remonte déjà à l’édition 2014 du Sweden Rock Festival. Quel show il nous avait réservé – en ce compris lors de la conférence de presse durant laquelle il se délectait à l’avance de ses réponses en écoutant les questions fuser !

Ce soir, la scène peu élevée du superbe Garage de Saarbrücken n’a pas que des avantages pour les petits gabarits installés au(x) bar(s) du fond de la salle. Mais Lawless a l’excellente idée d’être juché sur une petite estrade disposée à l’avant-scène, de laquelle émerge un solide et impressionnant pied-de-micro flexible orné de crânes et doté de 2 poignées (une espèce de bidule à mi-chemin entre un squelette, un totem et un guidon de chopper) qui tient plus de Mad Max que du rock’n’roll circus conventionnel.

Mais WASP n’a jamais fait dans le conventionnel et n’a que faire de la bienséance depuis 40 ans, même si l’on est loin aujourd’hui des extravagances et excès de ces/ses golden, very golden eighties. La voix de Blackie Lawless n’a strictement rien, rien perdu de sa superbe ni de son côté soyeux unique, et ses compos n’ont pas pris une ride – pas une. Qui peut en dire autant ? Total respect, gamin: le Golgotha n’est pas pour demain…

Sweden Rock Festival – jour 2: BLACK SABBATH, WASP, UDO, Joe BONAMASSA, KAMELOT, etc.

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(Vendredi 6 juin 2014, jour 2 de 3). Le Sweden Zoo comporte suffisamment d’allées que pour varier les espèces animales offertes à la vue et à l’ouïe. Optons dès lors pour les races de notre choix dont les mœurs musicales – notamment – sont à observer de plus près dans leur habitat naturel, ou quasi. Sociologie, musicologie, zoologie ou anthropologie (voire zythologie?), les nuances sont ténues en ces circonstances festivalières. Mais rien de tel pour bien commencer la journée que piquer une tête dans la mer pour se décrasser d’une courte nuit passée dans cette pinède jouxtant la plaine du festival, et pour se remettre les idées en place en vue de notre étude.

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Un ciel bleu et un soleil radieux laissent présager d’une journée-massacre. Et de fait, il n’est pas encore midi que la franche tuerie débute pour se terminer 14 heures plus tard par la prestation (franchement très) dispensable de UDO en guise d‘after. Après la Swedish National Day Celebration de 11h00, les locaux de TALISMAN et les nanas de THUNDERMOTHER ouvrent les hostilités: les premiers se la jouent m’as-tu-vu et les secondes jouent leurs bonnes Girlschool, ni plus ni moins. Mais si le cuir est taillé à l’identique, certain que leurs poitrines valeureusement mises en valeur sont sans doute plus fermes que celles des Anglaises aujourd’hui. Passons sur les Américains de SKILLET, jetons un oeil sur les joyeux fanfarons d’ELECTRIC BANANA BAND et sur leurs compatriotes de Q5 qui se produisent sur la mainstage, pour préférer nous adonner à ROCKKLASSIKER ALL STARS BAND. Avec notamment Mikkey Dee aux drums, c’est avec un (presque) parfait Ace of Spade qu’il semble saluer notre arrivée face à la petite scène.

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Le morceau de résistance de notre après-midi s’appelle Monsieur Joe BONAMASSA. 1h30 de classe et de doigté, le tout présenté dans un emballage cadeau qui prend la forme d’une sono parfaite et puissante. Son jeu est à l’image de son costume gris-bleu même pas froissé, de sa chemise tirée à quatre épingles et de sa coupe proprette : classe et net, notre dandy. Même qu’il serait un peu plus sale dans son jeu que cela pourrait presque s’approcher de la perfection. Jusque dans ses rafraichissements, BONAMASSA se la joue clââââsse, dégustant son Bordeaux dans un élégant verre à pied tandis que le bas-peuple de ses congénères se vautre dans la bière ou le Jack Daniels (voire pire par ces chaleurs : se noie dans l’eau).

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4 jours, 5 scènes, 87 bands: on ne peut tout faire. Ce vendredi 6 juin 2014 est effectivement un remake meurtrier du jour le plus long, 70 ans précisément après un autre tout aussi bruyant. CANNED HEAT, fidèles à eux-mêmes, nous réservent d’agréables moments au même titre que les gusses de KAMELOT, pour le moins plaisants. WASP réussit même à nous surprendre positivement en toute fin de journée alors que nous les avions snobés à leur meilleure époque, avant de faire place nette pour la tête d’affiche du jour…

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Avec 6 minutes de retard, c’est dans une tente-presse pleine comme un oeuf que déboulent Ozzy suivi de près par Tony puis par Geezer devant un aréopage de journalistes, cameramen et autres photographes. Ozzy semble particulièrement détaché du présent contexte, comme comprenant difficilement les questions auxquelles il ne répond d’ailleurs que brièvement ou en tous cas en en faisant très peu cas. Certes, les questions qui fusent sont d’une réelle, affligeante et sidérante banalité, et d’un abyssal anecdotisme – on comprend mieux pourquoi ces conférences de presse sont la bête noire de nombreux…

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Butler aurait d’autres préoccupations plus importantes que rencontrer cette meute de beaufs que cela ne nous étonnerait pas. Ozzy se demanderait encore ce qu’il fait assis là que cela ne nous surprendrait pas non plus. Seul Iommi semble attacher un minimum de considération aux questions qui leurs sont posées, tout en leur réservant néanmoins des réponses on ne peut plus concises et brèves. D’entrée de jeu et avant même que le band ne pénètre dans l’antre surchauffée, les consignes édictées par le Press Manager du festival étaient claires : pas de questions à Iommi au sujet de son état de santé, pas d’interpellations d’Ozzy au sujet de la famille Osbourne (femme ou enfants), etc. En clair: only and only questions about Black Sabbath music. C’est vrai qu’en 6 minutes chrono, peu de place est laissée à d’autres sujets: un simulacre de conférence de presse ?! Qu’à cela ne tienne, le moment est suffisamment unique que pour être apprécié à sa juste valeur. Dommage qu’aucune question n’ait cependant abordé la récente et énigmatique petite phrase de Iommi parue dans la presse anglaise, envisageant que leur prochain concert à Londres pourrait être une belle manière de refermer définitivement le livre Black Sabbath

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Les « I can’t fucking hear you » lancés traditionnellement par Ozzy depuis le backstage annoncent l’entrée du band sur scène en cette fin de soirée. Show parfait, fortement semblable (voire identique?) à celui auquel il nous a été donné d’assister à Amsterdam il y a 6 mois. Ni plus, ni moins. Ozzy semble comme revenu à la vie et les deux pieds sur terre depuis la rencontre de cet après-midi. Butler tronçonne sa quatre cordes dans son coin comme à sa bonne habitude, semblant de rien. Sir Iommi nous la joue classe et sobre à l’instar de celui qui n’a – effectivement – plus rien à prouver. Seul Tommy Clufetos nous en met à nouveau plein la vue. La puissance et la richesse de son jeu semblent avoir encore gagné en maturité et en efficacité ces derniers mois. Mais jusqu’où nous surprendra-t-il encore, cet impressionnant gamin ?! Puis, il est comme qui dirait en famille ici sur le festival, après avoir déjà officié par le passé pour Rob Zombie, Alice Cooper et Ted Nugent tous présents ! La tête d’affiche de cette seconde journée a tenu toutes ses promesses – le Sabbath peut s’en repartir satisfait du travail accompli, la plaine se rendormir, et les campings de poursuivre bruyamment les festivités jusqu’au petit matin. Another Perfect Day, comme dirait Lemmy…

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–> A SUIVRE… TO BE CONTINUED… A SUIVRE