Maintenant en ligne, live from The Netherdlands, la crème d’Atlanta : MOTHER’s FINEST. Ou ce que la Géorgie continue de faire de mieux, avec quelques autres pointures à l’instar de Blackberry Smoke, The Black Crowes et d’une poignée d’autres. The South Still Rise !… et déjà dans notre GALERY Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. As usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester. A.I. sucks.
Étiquette : Mother's Finest
Aaaaah, ce petit palpitant toujours excitant lorsqu’il s’agit de découvrir une salle de concerts absente de notre tableau de chasse. Et ma foi le Muziekgieterij de Maastricht vaut à lui seul le déplacement. Deux salles de spectacle/concert séparées par un vaste bistro qui fait office à la fois de hall d’entrée et de bar/restaurant à la vaste carte houblonnée du meilleur goût, et – parait-il – des studios et d’autres infrastructures d’enregistrement, le tout logé au sein d’un ancien site industriel remarquablement réaffecté. Bienvenue à Maastricht !
La tournée de MOTHER’s FINEST fait la place belle à la Hollande, à l’Allemagne et à l’Angleterre, ignorant superbement notre petite Belgique. Sans doute trop petite pour contenir effectivement toute cette explosivité, toute cette énergie, tout le groove de cette véritable tornade hard-funk-rock venue en droite ligne de Géorgie, USA. Et quand on sait que l’essentiel du line-up est encore celui qui, dans les seventies, était considéré comme the most dangerous opening act (sic) volant la vedette à des gars de la trempe de Marino, de Nugent ou encore d’Aerosmith, qu’ajouter à cette entrée en matière ?!
Pas de pit-photo malheureusement, le public pouvant déposer ses bières directement sur la scène et les photographes leur matos sur les planches pour peu qu’on joue des coudes : pas les meilleures conditions qui soient pour shooter, mais assurément le face-à-face de la mort-qui-tue si l’on fait abstraction des gouttes de sueur de Gary « Moses Mo » MOORE qui atterrissent plus d’une fois sur notre grand-angle. Real groovy funky bad ass rock’n’roll.
Vétéran de la toute première heure, Moses Mo n’a plus d’âge si ce n’est celui de poursuivre ce qu’il fait depuis plus de cinq décennies aux manettes de MOTHER’s FINEST: démonter le bastringue de sa 6 cordes. Manifestement, ça conserve de passer plus de 50 berges aux côtés de l’explosive et pulpeuse Joyce « Baby Jean » KENNEDY: du haut de ses 76 ans (!), GRAND-MOTHER’s FINEST n’est pourtant pas encore pour demain. Et dire qu’il y en a encore pour la ramener avec feu Tina Turner qui est à l’entertainment – comparativement à Baby Jean et à âge égal bien évidemment – ce que Canard WC est à l’ornithologie
Déjà de la partie en 1972 aussi, Glenn « Doc » MURDOCK aux vocals et Jerry « Wyzard » SEAVY à la basse n’ont pas non plus musicalement parlant pris une ride: à se demander franchement si le rock’n’roll n’est pas le plus efficace des bains de jouvence. Poser la question est y répondre.
L’adage veut que ce soient les meilleurs qui partent les premiers: MOTHER’s FINEST est la preuve bien vivante qu’il n’en est rien, que du contraire. Si les Géorgiens étaient notre baffe dans la g… en 2022 lors de la découverte du band live on stage au Golden Age Rock Festival, l’histoire risque bien de se répéter en 2024 en ne nous laissant pas le temps de découvrir la recette de cette flamme véritablement inextinguible dans le coeur et dans l’âme de MOTHER’s FINEST. Plus qu’hier et moins que demain : long live rock’n’roll.
Tout vient à point pour qui sait attendre… 43 ans. Cela fait 43 ans que nous attendions ce tant espéré (et devenu inespéré) face à face avec Russ BALLARD. Il a duré une heure, une petite heure seulement qui s’est prolongée quelque peu dans le hall du Palais des Congrès de Liège à l’issue d’un court meet & greet. Priceless… Même si, dans les faits et en toute objectivité, MOTHER’s FINEST a décroché la timbale du samedi en cassant la baraque (à frites). Now online, ainsi que dans notre galerie de portraits. Et comme toujours: NO Photoshop. NO Ligthroom. NO raw format. NO overdub – ONLY pure one-shot JPEG.
Golden Age Rock Festival. L’Age d’Or… Bien des maisons de repos, bien des maisons de soins, des homes portent ce doux patronyme de « L’Age d’Or », et il est vrai que l’assistance de ce Golden Age Rock Festival a tout l’air d’en être directement sortie. Si les vedettes à l’affiche sont vintage, la génération Z estimerait certainement que le public est quant à lui plutôt ringard… Mais les apparences sont par bonheur trompeuses, même si la plus petite maison de repos de la Cité Ardente doit comporter davantage de pensionnaires que ne compte de participants cette seconde édition du Golden Age – et l’on peut le regretter tant l’affiche est alléchante notamment ce samedi 20 août 2022.
Golden Age Rock Festival et non pas Classic Rock Festival – voyez-vous la nuance et la subtilité ? En la présente époque qui galvaude ô combien toutes les appellations et notoirement celle de Classic Rock, celle-ci peut aujourd’hui comprendre autant de la véritable daube que de vénérables piliers. En la présente époque donc où l’on mélange allègrement et sans vergogne les torchons et les serviettes sous le vocable Classic Rock désormais vidé de son sens (suivez mon regard radiophonique…), les organisateurs du festival ont l’intelligence de se démarquer de ce nivellement par le bas en se qualifiant de Golden Age Rock Festival, et l’on ne peut que leur donner totalement raison.
Russ BALLARD himself, du haut de ses 74 printemps, n’en pense certainement pas moins. Il n’est plus simplement Classic Rock, il est maintenant passé dans la catégorie supérieure – la Golden Age Rock Vintage Premium Class. Et vintage est ici à ringard ce que Canard WC est à l’ornitholgie. Russ BALLARD : 43 ans que nous l’attendions, en comptant le faux-bond qu’il nous fit en mars 2020 rattrapé comme nous tous par le lock-down pandémique. Russ BALLARD, ce n’est plus une légende, ce n’est plus un symbole, ce n’est plus un monstre sacré – il est maintenant passé dans la catégorie suprême, celle des Mythes et des Immortels.
Son set de 60 petites minutes a beau être mou et faiblard, peu emballant et particulièrement décousu, ponctué ou plutôt interrompu d’inutiles bavardages, on ne peut écrire autre chose que Russ BALLARD est venu, a vu et a vaincu. Avant même le premier accord, les inconditionnels dont nous étions étaient déjà tout acquis à sa cause, car impossible est-il de rester de marbre devant une telle pointure au palmarès si prestigieux. Malgré un set de consistance franchement mineure, Russ BALLARD a néanmoins de sa seule présence rehaussé un Golden Age Rock Festival qui n’en avait par ailleurs pas besoin pour simplement rayonner.
La claque de cette journée de samedi sera sans conteste et même incontestablement celle infligée par MOTHER’s FINEST. A leur montée sur les planches, c’est un véritable ouragan de bonne humeur et d’énergie qui déboule sur scène. Un cyclone tropical, oui ! Les Ricains fleurent bon le Deep South, mais aussi la ségrégation qui les a rendus vindicatifs et dans laquelle se sont forgés leur énergie, leur son et la fusion de multiples courants : funk, rythm’n’blues, groovy hard-funk, fusion-rock.
Glenn et Joyce prennent le relai du feu sacré là où Ike et Tina Turner l’avaient laissé à moitié éteint, secondés et portés par une débauche d’énergie, de soul et de funk difficilement imaginable de la part de leurs seuls quatre acolytes qui en valent bien le double dans les faits. MOTHER’s FINEST, c’est… comment dire… sans doute le nom dont les météorologues baptiseront les cinquante prochains ouragans qui s’abattront sur les Caraïbes.
Les oniriques effluves du swinging London planent dans l’air du Palais des Congrès dès la première note lancée par STRAY. Blues, hard, psyché, n’en jetez plus – c’est le tout début des seventies qui se la joue en mode Madeleine de Proust. So British ! Et ce Del Bromham, so revival ! STRAY, assurément le meilleur du British sound de l’époque : celui a partir duquel tout a réellement commencé et dans lequel nous plongeons tête baissée sans jamais toucher le fond.
Le kraut/psyché/prog/hard d’EPITAPH a lui aussi traversé les seventies, à la mode Wishbone Ash mais avec une sauce bien germanique qui gratte là par où elle passe. La moutarde a cependant moins bien vieilli que son pot, et les kilomètres au compteur laisse penser que le moteur ne fera plus un nième tour du monde : si le châssis est peut-être encore en bon état, la mécanique a mal vieilli. Il demeure étonnant de constater et complexe de comprendre comment certaines créations de l’Homo Musicus vieillissent à un rythme différent alors même que le temps s’écoule identiquement pour tous.
Avec un pub-rock resté burné et couillu, les HEAVY METAL KIDS ne sont malgré tout plus les affreux jojos et les forts en gueule qui ont défrayé la chronique dans les seventies. Les inventeurs du rock hooligan bien avant les gamineries du punk se résument aujourd’hui à un seul rescapé de cette grande époque qui tient toujours le band à bout de bras. Ces vieux Kids des bas-fonds londoniens sont venus nous botter les fesses et, foi de postérieur, l’exercice est manifestement réussi.
A la glorieuse époque de Wango Tango et de la verveine de terrassier que les moins de 55 ans ne peuvent connaître (càd l’emblématique et première émission hard sur les ondes radios françaises née en 1980), l’inimitable et déjanté hurleur Francis « El » Zegut mixait allègrement OCEAN entre un Motorhead et un Russ Ballard avant d’enchaîner avec un Billy Squier. Puis OCEAN a disparu des (de nos ?) écrans radars pendant des décennies avant de réapparaître un beau soir d’août 2022 à Liège lors de cette seconde édition du Golden Age Rock Festival. Elle est pas belle la vie ?! Sinon Dégage !
Glam Rock is not dead yet ! Tous et tout de blanc vêtus, entre botox, lifting et rude authenticité, ANGEL… comment dire… ? Opération marketing ou pointure du hard US issue tout droit des mid-seventies et opérant un surprenant come back ? Nous nous sommes longuement posé la question tout au long de leur set, avant de finalement décider de ne pas trancher la question faute d’arguments – ou plutôt vu l’extrême abondance d’arguments et de contre-arguments qui nous sautent aux yeux autant qu’aux oreilles.
L’opération marketing, si c’en est une, est franchement réussie. S’il s’agit d’un come-back, l’avenir nous dira s’il est digne de s’appeler ainsi. Wait & see, comme on dit ; nous on a vu et on n’en attend plus vraiment grand chose : l’avenir d’ANGEL est manifestement derrière eux (… affligeante banalité sans nom que celle-ci, d’application par ailleurs à l’ensemble des bands à l’affiche).
Ceci dit, total respect aux organisateurs de ce second GARF, et en espérant vraiment qu’ils n’auront pas pris un bouillon qu’ils ne méritent absolument pas au vu de l’exploit de rassembler ces Golden Age Rock Memorabilies. Aujourd’hui plus que jamais (car demain sera sans doute trop tard): Long Live Rock’n’Roll !