Il est de ces valeurs sûres qui portent parfaitement bien leur nom: TOTO est de celles-là. Mais il est également de ces valeurs sûres qui peinent à se renouveler, qui peine se réinventer et qui, trop sûres d’elles peut-être, se reposent trop franchement sur leurs acquis. TOTO est ainsi de ces bands qui vivent à crédit, le crédit de leur (incontestable et incontestée) gloire passée. La Rockhal garnie de sexas dégarnis en est une des illustrations. AOR for ever & TOTO pour rêver: now online (… Hold the Line…) ainsi que dans notre galerie de portraits. Et comme toujours: NO Photoshop. NO Ligthroom. NO raw format. NO overdub – ONLY pure one-shot JPEG.
Étiquette : Lukather Steve
Que serait encore TOTO en 2022 sans un intemporel Steve LUKATHER encore et toujours à la manœuvre ? A l’inverse de bien des formations qui perdurent en affichant diverses configurations au gré des aléas de la vie, celle-ci ne pourra définitivement plus s’appeler TOTO lorsque le bon Steve l’aura quittée. En attendant, profitons de notre bonheur, lequel est rehaussé par la présence de fines gâchettes en provenance de Huey Lewis (basse), de Ghost-Note (drums), de Robert Jon & The Wreck et de Prince (claviers) et enfin de Ringo Starr.
Ces Messieurs-Dames qui garnissent une Rockhal à la jauge honnêtement atteinte sont à l’image des idoles de leur jeunesse retrouvées (les idoles, pas leur jeunesse) : c’est comme s’ils se retrouvaient soudainement à frapper à la porte de la petite maison dans la prairie, et que chacun réalise habiter un corps d’adulte alors que la porte s’ouvre sur un décor qui est celui de leur jeunesse.
C’est ça l’effet TOTO, c’est ça la magie LUKATHER, c’est ça la puissance de feu de feu les frères PORCARO, c’est ça la marque de fabrique des formations et des compositions intemporelles de TOTO, travaillées, ciselées, de haute précision et traversant allègrement les décennies alors que d’autres affrontent les affres des années qui s’écoulent.
L’année prochaine sans doute, dans deux ans peut-être, la bande à LUKATHER nous reviendra c’est certain et les sensations seront les mêmes, intactes, identiques mais chaque fois renouvelées. C’est ça le miracle TOTO. Même si c’est qui peut aussi lasser certains dont nous ne sommes pas encore…
Nous n’avons jamais croisé la route des BEATLES. Nous n’avions jamais non plus rencontré aucun des Fab Four. Ils ne sont plus aujourd’hui que deux ici-bas: il ne nous en reste par conséquent plus qu’un seul à shooter – photographiquement s’entend. Ceci dit, RINGO STARR & His All-Starr Band ne nous laissera pas de souvenirs impérissables.
Conformément au contrat signé avec le management, nous sommes à nouveau relégué au fin fond de la Rockhal, contre la table de mixage pour la seconde fois en 10 jours, Quel plaisir y a-t-il encore à shooter en ces conditions ce All-Starr Band par ailleurs mièvre et insipide dans une Rockhal (sold out ce soir !) en configuration full-assise ?
Et à quels prix. Entourant ou plutôt compensant un Ringo STARR transparent, notre mercenaire préféré, alias Steve LUKHATER, ferait bien mieux de rester aux commandes de TOTO plutôt que de se fourvoyer dans ce band de thé dansant. Et ce ne sont pas ses comparses de 10CC et de MEN AT WORK qui sont en mesure de relever le niveau digne d’un plateau TV le dimanche après-midi.
Il n’est pas donné à tout le monde d’être et d’avoir été. Mais il est de monstres sacrés qui, au fil des ans, n’ont plus grand chose de sacré, qui n’ont plus de monstres que l’aspect pataud. Et si pataud et pathétique partagent le même préfixe, STARR ne partage définitivement plus le même suffixe que star…
Ite misa est.
Les platoniciens croyaient que toutes les connaissances que nous acquérons ne sont que des réminiscences de ce que nous avons su avant notre naissance. Nos réminiscences, quant à elles, sont bien postérieures: elles remontent à la toute fin des seventies, puis au début de "nos" golden eighties durant lesquelles TOTO était l’une des composantes soft de la bande originale de notre folle jeunesse. Et plus particulièrement celle de nos blocus universitaires, quand la médiathèque suppléait les carences de la bande FM naissante pourtant pas avare en tubes estampillés TOTO. Ô tempora, ô mores…
Alors que bien des monstres plus ou moins sacrés tournent cette année à l’occasion de leur 50ème anniversaire (comme Barclay James Harvest il y a 3 jours ici-même), alors que quelques autres glorieuses formations ont déjà passé ce cap du demi-siècle, TOTO fait presque figure de petits jeunots à peine secs derrière les oreilles avec ce 40th Anniversary Tour.
Après l’hégémonie des trois frères Porcaro qui a tristement pris fin non sans laisser un indéniable et appréciable héritage, Steve Lukather demeure après quatre décennies sur la route le pivot central et le moteur de la formation. Et ce constat se confirme – du moins sur scène – au gré des shows de TOTO auxquels nous avons pu assister à raison d’au moins un par décennie – mais bien plus en réalité, sans plus aujourd’hui les compter. Dans la cuvette de Forest National il y a 2 ans encore, Lukather nous avait éclaboussé.
Mercenaire de première classe, la fine gachette Lukather continue de tirailler à gauche-à droite pour le compte des plus grands quand il n’est pas aux commandes de "son" vaisseau-amiral TOTO. Et entre tireurs que nous sommes, chacun dans nos domaines respectifs, le plaisir et l’honneur demeurent pour nous de (lui) tirer (le portrait) à bout-portant, ce soir encore en singulier duel.
Le sésame-photo dont nous crédite le tour management demeure comme à chaque fois la plus chaleureuse reconnaissance qu’un band – fusse-t-il TOTO ou un autre – puisse nous témoigner. Nombreux sont les appelés, mais toujours aussi peu d’élus peuvent-ils finalement arpenter le front stage tant que ces divas (de l’image aussi) auront décidé de ne pas confier leur sort entre les mains de n’importe quel objectif.
Une première heure dense, tonique et au rythme hyper soutenu – bref: quasi parfaite – nous donne à jouir du TOTO qu’on apprécie tout particulièrement: rock’n’roll à souhait et électrique à profusion pour qui aurait oublié que TOTO n’est pas qu’une machine à tubes mainstream de l’acabit de Rosanna ou de Hold the Line, mais aussi et surtout une machine de guerre quand on la désamorce. Cette pleine heure précède un passage à vide semi acoustique que nous qualifierons péjorativement de "mielleux et à la Steely Dan". Cette baisse de pression dans le turbo durera le temps que les 8 gars relancent la machine de plus belle pour une prestation de 02h10′ finalement, que clôture un puissant Africa en guise de bouquet final.
En définitive, bel exploit sur la durée pour cette bande de sexagénaires bien conservés pour la plupart, quoique leurs 5 minutes de rappel mollasson et peu enthousiasmant ne soit pas la meilleure option pour se quitter sur une bonne dernière impression. Celle-ci ne ternit cependant en rien cette soirée dans une Rockhal qu’on n’avait plus vue aussi remplie (sold out ?) depuis belle lurette. En guise d’au revoir, Lukhater nous fixe rendez-vous en 2028 pour les 50 ans du band: tout comme il le fait remarquer, on espère nous aussi en être. Et même plus d’une fois d’ici là…
Allez Steve, il te reste donc encore un peu de temps pour porter ton While My Guitar Gently Weeps – version Jeff Healey – à la cheville de celle d’Alain Pire. Oui, oui, on assume pleinement et on soutient la comparaison (Alain, pour nous ce sera un Orval – merci).
Ainsi donc TOTO initie sa tournée mondiale ce 27 janvier 2016 depuis Bruxelles devant un parterre qui n’a de rock’n’roll que son seul aspect bigarré. Dans l’assistance, certains semblent s’être trompés d’adresse, d’autres d’époque, d’autres de soirée. Mais bon, sans doute s’offrent-ils ce soir LEUR sortie-concert de l’année – voire de la décennie – en guise de cure de jouvence certainement. Ils ne manqueront pas de raconter pendant des mois et des mois à qui veut les entendre: « Vous pensez bien ma petite dame, TOTO était de retour à Forest ». De retour, ou sur le retour… ?
"Leaving to start the Toto World tour today! Brussels, 1st stop.. here we come! I am SO ready for this! 2016 is gonna be killer!", tweete Lukather. Il est vrai que depuis la disparition de la fratrie Porcaro, Steve Lukather reste le patron de la formation, leader qu’il a finalement toujours été au gré des flux et des reflux. Car TOTO, c’est comme les grandes marées d’équinoxe: ça s’en va et ça revient (air connu), et quand on ne les voit plus, on sait qu’elles vont de toute façon rappliquer tôt ou tard.
Il faut attendre la 25ème minute et « Hold the Line » (évidemment…) pour que le public daigne lever son c… et remuer le popotin. Si l’on compte les 20 minutes de retard encouru avant le lever du rideau, il est donc 20h45 lorsque Forest National semble sortir de sa léthargie et de sa torpeur. Nous étions trop jeune au milieu des seventies pour jouir du spectacle de certains (… suivez mon regard) qui exigeaient de dévériner l’ensemble des sièges de Forest National avant de s’y produire, alors qu’aujourd’hui d’autres à l’instar de TOTO imposent en 2016 une configuration tristement full-assise de la salle. A quoi rime d’ensuite inviter le public à se lever et à se remuer les fesses?! Allez-y comprendre quelque chose…
TOTO, on les préfère presque finalement en version studio (où ils excellent), à moins que ce ne soit le côté statique et trop lissé du band qui nous chagrine quelque peu lorsqu’il se trouve sous le feu des projecteurs. TOTO en live, c’est beau, c’est propre, c’est grand, c’est technique. C’est nickel-chrome et ciselé comme du marbre de Carrare ou du 20 carats. C’est tellement beau et propre que ça en viendrait presqu’à manquer de vie, d’erreurs, d’hésitations, d’improvisation.
TOTO manque de fausses notes et de dérapages incontrôlés parce que la perfection manque de rock’n’roll attitude tout simplement. TOTO manque de gras et d’aspérité. De rugosité. En fin de compte, la perfection, ce n’est pas toujours folichon (…dit-on également de nous…). A moins que ce ne soit finalement nous qui nous nous soyons ce soir trompé d’adresse, d’époque, de soirée…??
Reviews TOTO 1987 – 1995 – 1998 – 1999 @ Intensities in Tens cities – Chap 1: The Vintage Years.
Nous sommes installés aux premiers rangs des gradins. Le show est, comme à l’accoutumée, de très bonne facture, mais c’est sans doute pour moi le concert de trop de Toto : autant les précédents m’avaient littéralement séduit, autant celui-ci me semble longuet et monotone – je n’oserais pas dire soporifique, mais c’est tout comme. Pourtant, le show est parfait et il n’y a strictement rien à y redire, mais bon… Il est des soirs et des nuits où la plus belle ne peut pas offrir plus que ce qu’elle n’est ou n’a…
Ma découverte de ce sympathique club qu’est Den Atelier à Schpountz City. Les jours qui ont précédé ce mini-festival ont été chauds, différents médias annonçant la venue de Ted Nugent himself en tête d’affiche. Un fax lui envoyé m’a vite fixé : le grand Ted me répond illico presto de sa plus belle plume qu’il n’en sera pas, occupé d’ailleurs à tourner aux States. Fausse rumeur donc, probablement colportée pour donner un coup de projecteur supplémentaire sur l’événement. C’est en tous cas bien la première fois que qu’un absent fait couler plus d’encre dans les médias que les présents… ! Second à l’affiche, le ou un des guitaristes de Manfred Mann Earth Band dont j’ai oublié le nom (!) succède à Tony MacAlpine. S’en suit le génial et prolixe Pat Travers – que je découvre enfin en chair et en os – avant que Steve Luckather (le guitariste de Toto) ne clôture les hostilités en fin de soirée, le tout avec Jimi Hendrix en toile de fond et avec ses géniales compositions en fil rouge de la soirée pour ce tribute. On prend un pot et d’autres au bar en jouant les retardataires pour terminer la soirée en beauté quand Pat Travers himself se pointe près de nous, pour faire de même semble-t-il. On taille une sympathique bavette avec le Canadien : première et chaleureuse rencontre avec l’homme, qui sera suivie d’autres par après.
La patinoire de Luxembourg transformée en salle de concert pour un soir. Toto est Toto : c’est-à-dire très bon. Mais décidément pas sur scène – ou plutôt si, mais pour ceux qui doivent assister à un concert tous les 10 ans et qui se disent que Toto, c’est du tout bon… Soit. Et puis, ces concerts (luxem)bourgeois avec cette audience en smoking, robes de soirée ou tailleurs et talons aiguilles tout juste sortant du boulot, avec leurs flûtes à Champagne coincées entre le pouce et l’index, ça commence sérieusement à me gonfler…
A la grande époque des grands tubes et des grands moments de TOTO, Forest National n’est pas assez grand pour contenir ces grandes soirées de grande affluence… Le visuel est à la hauteur du musical : réglé comme du papier à musique. Manquerait-il peut-être cette petite étincelle qui fait la différence entre un vrai groupe live, un pur produit de studios et une machine à succès ? Si d’aucun le pensent, moi je le dis… même si cela n’enlève rien à leur mérite. ‘Z’iront loin, ces musicos de la West Coast.