GOV’T MULE (feat. Warren HAYNES) – Cirque Royal de Bruxelles – 17 novembre 2023

Une bien étrange soirée dans un des plus belles salles du Royaume, que ce concert du MULE. D’abord parce que ce Cirque Royal ne draine pas la foule des grands jours : seuls le parterre et le premier balcon affichent complets ce soir, les autres étages et gradins restant désespérément vides de chez vide. La plus belle salle de la capitale a bien pâle figure pour accueillir le MULE et c’est à se demander avec une pointe d’angoisse où est donc bien passé le bon peuple de sa Majesté ?!

Etrange soirée ensuite parce qu’il a bien failli nous faire fuir à l’entracte, le Warren, avec sa set-list un tantinet soporifique (oui, on peut le dire) et surtout bien trop jazzy pour nos southern ears qui attendaient du southern blues-rock tel qu’il sait nous le balancer dans les gencives. Il s’en est donc fallu de peu pour que nous prenions nos jambes à notre cou à l’intermission, et seuls nos jetons-boissons en abondance dans le fond de nos poches nous ont incité à finalement rester pour le second set. Que Dieu bénisse ces jetons !

Tout est bien vite rentré dans l’ordre (des choses) et revenu dans la (notre) norme, en fait dès le dernier morceau du premier set qui annonçait un second d’une toute autre facture – comme un appel du pied pour mieux nous garder. Et quelle facture, mes amis: une véritable exploration multi-genres auquel GOV’T MULE nous a habitués depuis bientôt trois décennies, du blues pure souche au reggae en saupoudrant le tout par quelques passages dub, sans oublier un gros zeste de southern rock de la meilleure veine bien évidemment, puis encore un peu de jazz et même un tantinet de fusion. Bref, du Warren HAYNES, ni plus ni moins….

Place belle a été laissée à Peace…Like a River, la dernière galette du groupe où les explorations instrumentales caractéristiques du MULE sont enjolivées par les thèmes lyriques (lyrics) et profonds de HAYNES qu’il a affirmé avoir maturés durant le confinement. Kevin SCOTT, le nouveau bassiste qui remplace définitivement Jorgen Carlsson, étale un magistral jeu de basse qui n’a rien à envier à son prédécesseur, tandis que Warren HAYNES t’allonge des uppercuts dans un gant de velours sans jamais avoir l’air d’y toucher.

Hommage à Bob Marley avec l’immense Lively Up Yourself ainsi que les petits clins d’oeil à Led Zeppelin avec le thème de Black Dog suivi de peu par un petit détour du côté de In memory of Elisabeth Reed du Allman Brothers Band. Une bande-son dont malin qui pourrait en définitive dire si elle date des seventies où si elle est tout juste sortie du bouillonnant et prolixe cerveau d’un HAYNES qui n’arrêtera jamais de nous surprendre.

Si les Allman Brothers ne sont bien évidemment jamais loin quant il s’agit de Warren HAYNES, celui-ci est bien moins prolixe que ses grands frères : immuable silencieux devant l’Eternel, le gaillard ne nous gratifiera de son organe que pour égrener ses lyrics. A moins que peut-être quant même pour un furtif Hello en début de set et un improbable Thank You en quittant les lieux ? Il faudra checker la boite noire…

RAMBLIN’ MAN FAIR 2016 @ Maidstone, UK – Day 2 :

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RAMBLIN’ MAN FAIR, deuxième du nom – et seconde journée, dans le désordre.
Du haut de ses 72 berges, Gary Brooker, concentré à l’extrême, est assis sur un tabouret, les yeux perdus dans le vide… Concentration, concentration. Le tableau dure, dure et a duré une éternité avant que ne vienne le moment pour lui de sortir de sa léthargie: l’appel du taf. PROCOL HARUM traverse les décennies, et sans doute cette scène s’est-elle déjà produite des milliers de fois depuis la fin des années 1960. Pour nous, c’est la première – et toutes les premières fois marquent.

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Deux TRES grands monsieurs partagent successivement la tête d’affiche de la Blues Stage : Walter TROUT, le revenu des morts qu’on ne pensait plus jamais revoir sur les planches, et Warren HAYNES – ici backstage pris sur le vif en plein interview. Il n’y a pas à dire mais quand il s’agit d’offrir la crème de la crème du blues-rock, le Ramblin ‘ met effectivement les petits plats de blues dans les grands plats de rock…:

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THUNDER, auréolé de bien des hits inscrits au Top 40, reste un de ces groupes classic rock qui a bien plus a gagner qu’à perdre en délivrant une prestation live digne de ce nom. Nous leur laisserons donc le privilège de l’effort et la palme de la démarche car la concurrence est rude, très rude sur la mainstage du Ramblin 2016…

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A tout organisateur de festival qui se pose la légitime et angoissante question de savoir comment mettre le feu à la plaine – ou au parc, ici en l’occurrence – en milieu d’après-midi afin de sortir le public de sa torpeur amplifiée par un soleil de plomb, The ANSWER est la réponse, comme son nom l’indique…

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Ils nous avaient déjà sérieusement tapé dans l’oreille en première partie d’AC-DC en 2009, aujourd’hui ils confirment tout le bien que nous pensions d’eux. Que sera-ce demain…?!

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Jésus, Marie, Joseph, rentrez les agneaux et planquez l’acide: HAWKWIND is back ! Le Ramblin nous offre l’exploit de programmer cet hallucinant voyage spatio-temporel avec la bande à Dave Brock et Tim Blake (qui, pincez-nous, nous vulgarise la clope au bec sa maîtrise es thérémine sur le gazon). Merci le Ramblin !

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Lemmy ne fut certes qu’un des nombreux membres qu’a vu défiler HAWKWIND durant ces décennies, mais son ombre comme qui dirait planait sur la Prog Stage durant le set. Un trou dans l’espace-temps et un passage éclair dans la quatrième dimension occasionnés par ces extra-terrestres ne peut néanmoins pas tout expliquer. Alors… quoi ??

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C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon. Et quand il s’agit d’un mur de Marshall tous voyants dans le rouge, on sait qu’AIRBOURNE n’est pas loin. Leur outil de travail – comme la truelle pour le maçon – n’est pas fait pour monter le mur du son, mais bien pour l’exploser…:

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Pas de surprise avec AIRBOURNE, une valeur sûre du marché du décibel: les Australiens savent démarrer au quart de tour, le problème étant plutôt de les arrêter. Entre escalade des échafaudages, explosion crânienne de canettes et autre petit tour dans le public, c’est à se demander s’ils ne pourraient pas faire un peu de macramé afin d’encore compliquer et complexifier la tâche. Churchill aurait eu AIRBOURNE à ses côtés, la seconde guerre mondiale n’aurait pas duré deux ans…

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Sans aucun doute, une des grandes claques de cette seconde journée de Ramblin Man Fair 2016 et assurément la surprise du chef: The CADILLAC THREE et leur Mississippi burning groove qui vire au southern rock d’une rare intensité. Un ouragan force 5 qui hume bon le Deep South :

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Bon, d’accord, Nashville n’est pas situé sur les rives du Mississippi mais en termes d’énergie hydro-électrique on ne va pas chicaner non plus pour quelques miles. Ces trois p’tits gars de CADILLAC THREE, ils nous font presque penser à ZZ Top il y a quelques décennies, quand leur boogie-blues secouait le popotin des Texans. OK, le Texas ce n’est pas non plus le Mississippi ni Nashville, mais bon…

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BLACK STONE CHERRY remplit à merveille son rôle de tête d’affiche du dimanche: du show, un son lourd, du look, de la fraîcheur et de la spontanéité alliée à un sens prononcé de l‘entertainement servi par de bonnes mais simples et efficaces compos. Effectivement, ça décoiffe grave et le public ne s’y trompe pas. Restera maintenant à observer l’effet BLACK STONE CHERRY sur la durée: les années qui viennent nous en apprendront bien plus que ces 90′ de show – au propre comme au figuré…

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Les quatre poulets frits du Kentucky au nom prédestiné de The KENTUCKY HEADHUNTERS auraient davantage eu leur place sur la Blues Stage que sur la Classic Rock mais bon, les programmateurs en ont décidé autrement. Le southern rock des Colonels tirant plus sur le country qu’autre chose fait néanmoins recette frontstage où photographes et amateurs se pressent comme poules en batterie :

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Les frères VON HERTZEN ont un pedigree long déjà comme un jour sans pain ni vin. Une touche de prog, une pincée de psyché, une once de graisse et un zeste d’indéfinissable font des VON HERTZEN BROTHERS une alchimie qui tient ô combien la route et la distance…:

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… to be continued – à suivre…

GOV’T MULE @ Den Atelier (Lux) – 09 mai 2016

No review – no footage – no attendance – no way : juste notre ticket en souvenir, pour marquer le coup et pour honorer le retour du Mule au Luxembourg. Mais sans nous, pour des raisons de force majeure dirons-nous (… c’est le moins qu’on puisse dire, depuis l’hôpital).

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** Soon online ** Prochainement en ligne ** – Next online **

GOV’T MULE featuring Warren HAYNES @ den Atelier, Luxembourg – 09 mai 2016

Press release: Rock torchbearers Gov’t Mule are celebrating their 20th anniversary with an extensive tour and a series of dynamic live archival releases that highlight the group’s versatility and epic, fearless live performances. No two Gov’t Mule shows are alike, as the band draws on the more than 300 songs in their repertoire (and often a host of special guests) to create a unique experience each and every time. Their steadily expanding fan base knows that the Mule always has something special waiting for them. Expect the unexpected. © den Atelier.

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WARREN HAYNES Band – Limbourg – 17 novembre 2015


En débutant son set avec le Imagine de John Lennon mais en version so(m)brement instrumentale, Warren HAYNES rend lui aussi hommage mais à sa manière aux victimes parisiennes des attaques terroristes de vendredi dernier. Avec l’humilité, la décence et la retenue des grands : sans un seul mot introductif, sans une phrase par la suite… Un seul morceau d’entrée de jeu et tout est dit, sans même une allusion plus appuyée pour qui n’aurait pas compris la densité du moment: let the music do the talking….

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Accompagné par un remarquable lead violon virevoltant et un banjo tout aussi lead et électrifié, c’est toute une partie du répertoire de GOV’T MULE et des ALLMAN BROTHERS que la clique à HAYNES fait tout à coup sonner fort cajun et Bayou – et ce n’est pas pour nous déplaire. Par contre, le blue grass fort appuyé dans lequel Warren a récemment viré est moins excitant, moins entertaining, mais on s’en accommode. L’acoustique toujours aussi exceptionnelle du Kursaal de Limbourg rajoute à l’esthétique du cadre, même s’il l’on suppute les lieux moins reluisants en pleine lumière qu’ils ne le sont de par la magie d’un light show sobre mais efficace. Welcome back in Europe, Mr. Haynes, ce fut un réel plaisir de se taper l’incruste deux heures et demi durant en votre compagnie, même sans le Mule

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