Une set-list griffonnée à la hâte au verso d’un vieux programme du Spirit et déposée à même la scène, le ton est donné: ce soir, c’est rock’n’roll, rock’n’roll et rock’n’roll, sans chi-chi sans manière. Du lourd, qui ne tortille pas le cul pour marcher droit, et qui envoie grave le bois. Real rock’n’roll, ni plus ni moins: moins, on ne saurait pas; plus, on ne saurait plus.
Back to the roots: les Australiens d’ELECTRIC MARY nous ramènent au temps béni des seventies où le rock était carré et tournait rond. Le temps où AC-DC martelait le tempo, sans réinventer la roue mais en la faisant tourner sacrément vite et fort depuis l’autre bout de la planète. ELECTRIC MARY c’est ça. Que ça et tout ça. Un chanteur front-man impressionnant à la Sébastien Chabal et qui en impose sur une scène décidément trop petite pour contenir toute sa rage et toute sa boulimie (risquant plusieurs fois la chute…). Deux guitaristes qui nous servent l’un et l’autre quelques passes d’armes virulentes, un bassman qui rivalise avec le lead vocal pour occuper tout l’espace du front-stage, et un batteur qui martèle sans se foutre martel en tête – rejoint en fin de set par le Chabal de service armé d’un jeu de baguettes. Oufti, chaud-boulette ce soir dans un Spirit au public pourtant bien clairsemé. Tant pis pour les absents, car une bouffée d’oxygène comme ELECTRIC MARY vaut bien tous les défibrillateurs du monde. Pire, même.
Depuis combien de temps n’avais-je pas reçu une telle décharge ? Et on balance le micro dans le public pour faire participer le bon peuple ! Et bon balance la basse parmi les premiers rangs pour que ce même bon peuple en arrache les derniers gémissements gutturaux en fin de set ! Cela s’appelle du real rock’n’roll, ni plus ni moins. Et quand c’est joué par des Australiens vantant les Trappistes belges (qu’ils avouent avoir écluser l’après-midi) c’est encore mieux. D’autres devraient s’en souvenir. Mieux: s’en inspirer. Bref, je me souviens avoir découvert ELECTRIC MARY en première partie de Whitesnake en 2009 à l’AB, avec une sono qui devait s’entendre jusqu’à l’Atomium. Ce soir, dans l’exiguité des lieux, ces Kangourous déjantés nous font repasser les plats, et c’est à s’en pourlécher les babines aujourd’hui encore. Et puis, vous en connaissez beaucoup de ces groupes qui reviennent vous serrer la pince au bar en partant, comme pour s’excuser de ne pas rester davantage encore à squetter des pintes ?! Déjà qu’ils s’éternisent sur le trottoir par cette douce soirée d’été à taper le ballon entre deux clopes et trois chopes… ELECTRIC MARY – back to the roots. Ca se passe comme ça chez le Francis…