Comme ils l’expliquent sur scène, le band et son crew ont accompli toute cette sainte journée une sacrée longue route depuis la frontière germano-polonaise pour délivrer ce seul gig luxembourgeois. Avant de repartir sitôt fait pour l’est de l’Europe… Allez comprendre ce qui a motivé ce coup de canif dans l’itinéraire de leur European Tour 2020, et qui a laissé de côté pour un soir les WISHBONE ASH et autres NAZARETH qui assurent pourtant la première partie de toutes les autres dates comme ce fut le cas il y a 5 jours à Saarbrücken…
L’espace pour le moins confiné qu’offre Den Atelier et sa minuscule scène tranche radicalement avec l’immensité du Saarlandhalle de Saarbrücken. A choisir, on ne sait finalement lequel des deux se prête mieux à la performance de URIAH HEEP. Les planches luxembourgeoises, plus intimistes, ont comme un effet de bride sur les Anglais qui semblent plus explosifs et plus expansifs dans une configuration "large venue" où leur brio s’exprime plus en profondeur, plus en rondeur, plus en amplitude.
La puissance, le volume et la présence scéniques sont certes au rendez-vous à Luxembourg, mais URIAH HEEP reste un de ces groupes qui nécessitent un minimum – non: un maximum – d’espace vital et un cubage maximum (entendez une volumétrie adaptée) pour conférer à leurs compositions toute l’épaisseur, toute la densité et toute la dimension nécessaires.
L’absence d’opening act bénéficie à URIAH HEEP qui nous gratifie d’un (somme toute) modeste quart d’heure supplémentaire de show. Celui-ce se termine, comme de coutume oserions-nous dire, sur un Easy Living d’anthologie, qui semble secouer tout à coup une audience qui sort tardivement de sa torpeur, comme si elle réalisait – mais un peu tard – qu’elle a sans doute pour la dernière fois URIAH HEEP à ses pieds, ou presque.