Deep Purple – Alice Cooper – 14 février 2006 – Trier

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Quelle belle Saint-Valentin que celle-ci ! Nous déboulons dans Trêves (Allemagne), direction l’aréna pour une bien intéressante soirée en perspective. Enfin, pour qui apprécie la bonne musique moderne rock’n’rollesque. En ce qui me concerne, c’est davantage pour Alice que j’effectue le déplacement, même si mes potes réservent leur verdict après la prestation du Gros Bleu (entendez la Grosse Ecchymose alias Deep Purple pour les ignares qui ne connaissent pas d’autre traduction française que celle du Pourpre Profond… Pourpre Profond : comme si cela voulait dire quelque chose !?). Alice Cooper est fidèle à lui-même, Deep Purple itou : nous sommes en terrain connu, sans surprise ni déception. C’est comme dans un vieux couple : même sans surprise en tant que telle, cela ne veut pas dire que la soirée est tristounette et que nous sommes forcément dans la routine (quoique la comparaison a ses limites…). Mais il n’en reste pas moins qu’Alice, de par sa fraîcheur et sa spontanéité, réserve pour moi une sacrée dégelée au Gros Bleu qui s’enlise de plus en plus dans son train train sans relief particulier…

Alice COOPER – 14 novembre 2002 – Bruxelles

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Ah ! Alice de retour à Bruxelles, qui plus est dans cette superbe salle qu’est l’Ancienne Belgique pleine à craquer pour la circonstance. Alice reste Alice, à la hauteur de ce qu’on peut attendre de lui, même si le choc d’un premier show de Vincent Furnier n’est pas comparable au vécu qu’on peut avoir au terme d’une demi-douzaine de ses concerts… J’adore son second degré, son autodérision, sa mise en scène grand-guignolesque. Et son humour : arborant un t-shirt flanqué d’un grand « DEAD » sur la poitrine (quoi de plus normal connaissant l’énergumène ?), ce n’est qu’au moment de quitter la scène qu’il se retourne pour afficher ce qui est écrit dans son dos : « Britney wants me… ». J’adore.

Ted NUGENT – 31 décembre 1996 – Detroit, USA

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Retour vers Detroit, la Motor City bien nommée, et plus précisément downtown: Joe Louis Arena. Je dois me pincer en poussant les portes de la salle, en me persuadant que je suis bien là, que je suis bien ici, que c’est bien le soir du New Year’s Eve Whiplash Bash du Nuge. Cela fait des années (des décennies ?) qu’il gratifie son Michigan natal d’une mini tournée entre Noël et Nouvel An avec cette soirée de réveillon en point d’orgue, en apothéose.

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Et j’en suis. Qui plus est, assis dans les places VIP à côté de… Charlie Hunn, son ancien guitariste devenu depuis cadre chez Ford. Alice COOPER assure toujours la première partie et chauffe admirablement bien la salle. Celle-ci est énorme, immense, gigantesque, et se remplit au fur et à mesure que le premier groupe (des gars du cru) joue déjà.

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L’assemblée est bariolée : des rockers purs et durs mais toutes générations confondues, des familles entières venues avec papa, maman et les enfants, et surtout – surtout – un public féminin comme ces derniers soirs, à l’inverse de ce qu’on peut connaître en Europe. Quel bonheur quand, pour chauffer l’assemblée, ces blondes à forte poitrine (!), assises sur les épaules de leur copain ou de leur copine, commencent à relever leur t-shirt pour exposer leurs généreux attributs aux exclamations et acclamations de la salle ! C’est à celle qui déclenchera la plus longue clameur… Ambiance américaine, peu concevable en Europe. Et, plus surprenant encore, en cours de soirée, ces centaines de couples arrivant en smoking et en longue robe de soirée, venant assurément terminer leur réveillon ici sur place, ou s’offrant un break au milieu de leur nuit de nouvel an avant de repartir vers de nouvelles aventures ! Le clan Nugent au grand complet est toujours là, et le Nuge prend le relais après qu’Alice Cooper ait chauffé monstrueusement la salle. Arrivée de Ted sur scène sur son… bison: impressionnant et surréaliste. Le concert du Nuge sera un moment d’anthologie – avec les douze coups de minuit en point d’orgue, paroxysme, quand descendront du plafond des milliers de ballons multicolores dans un déluge de décibels et d’explosions de lumières et de fumigènes après que le grand Ted ait lancé à toute la salle un compte à rebours pour les 30 dernières secondes de l’année. Ce décompte se termine par un magistral « Happy Fucking New Year ». Un feu d’artifice explose… en intérieur: une première pour moi ! Délire dans la salle, tout le monde s’embrasse, se serre la pince, chante, hurle, crie… avant que le concert ne recommence de plus belle. Et avec quoi ? Avec Motor City Madhouse. Le coup de massue ! Le plus grand moment de tous : Motor City Madhouse joué live à Detroit, Motor City. S’il ne fallait retenir qu’un moment, ce serait celui-ci. Le public n’en peut plus – l’hystérie totale – la communion – la fusion – l’osmose.

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Le retour vers mon minable motel de banlieue pour une dernière nuit avant le retour vers l’Europe me sortira de mon rêve pour me ramener dans une réalité bien plus glauque et misérable : celle d’une métropole américaine comme une autre, celle d’une ville tout court : pauvre, salle, minable.

Ted NUGENT – 29 déc. 1996 – Saginaw City, USA

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Un problème de ticket me fait repasser par les Tedquarters à Jackson – l’occasion de revoir tout le staff qui n’a qu’une question à la bouche : « How did you find the show yesterday ? Did you enjoy it ? ». Comme si la réponse n’allait pas d’elle-même ?! En route pour Saginaw et le second concert – on m’a promis un backstage qui m’attend aux guichets : je me pince pour y croire, tâchant de contenir mon excitation de peur qu’un pépin ou qu’un imprévu ne transforme ce rêve en cauchemar…

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Saginaw City, Michigan : le Nuge est bien à l’affiche du Civic Center avec, qui plus est, Alice COOPER en première partie, autre régional de l’étape ! Ce n’est d’ailleurs pas vraiment une première partie (deux groupes locaux s’en chargent) mais bien un double concert ! Je quitte bien vite ma place VIP pour descendre dans la fosse et vivre le show tel qu’il doit être vécu : de front. Alice est exceptionnel et ne cesse d’annoncer la couleur tout au long de son set (« Everybody’s here for The Nuge, everybody ! ») – ce que le Nuge lui rendra bien des fois en demandant à plusieurs reprises durant son propre show des acclamations pour Alice : ils sont bel et bien de bons vieux complices depuis des décennies, et cela ne m’apparaît tangiblement qu’aujourd’hui. Le set du Nuge sera – subjectivement – parfait. Que dis-je ?! perfectissime ! Mais rien à faire : ma main ne quitte pas ma poche où se trouve mon « After Show Pass » en prévision de mon accès backstage en fin de concert ! Il me faudra attendre une bonne demi-heure après le show avant d’être admis backstage par le Tour Manager qui vient me chercher à la demande de Sasha Nugent.

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Rapide présentation (« Where do you come from ? What’s your name ? » etc.) avant qu’il ne me guide dans les dédales de l’arena jusqu’à la dressing room du Nuge. Gasp !!
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Me voilà dans l’antre, pincez-moi svp, pincez-moi FORT ! Le Nuge, sorti il y a peu de sa douche semble-t-il, est installé dans un fauteuil, seul dans la loge, en train de manger une assiette froide. A notre vue, il se lève d’un trait et vient me saluer en me serrant vigoureusement la pince tandis que son Tour Manager procède aux présentations d’usage : surréaliste ! Le Nuge repart bien vite s’installer afin d’achever son assiette, m’invitant par la même occasion à l’accompagner. Le buffet est dressé sur la table, à boire et à manger : que des légumes et de la charcuterie, et des soft drinks – jus de légumes ou jus de fruits. Et me voilà installé dans le fauteuil jouxtant celui du Nuge, tous deux en train de manger et boire tout en devisant. Enfin, quand je dis en discutant, c’est un grand mot pour qui connaît le Nuge : une question de 5 mots entraînant une réponse de 5.000, une réflexion d’une phrase suscitant une répartie de 500 phrases, le Nuge est bien fidèle à lui-même : intarisable et passionné – un vrai moulin à paroles qu’il n’est pas aisé d’interrompre ! La conversation passant de la musique à la chasse et des armes à la politique, voilà-t-y pas que le grand Ted de m’expliquer les différentes législations européennes en matière de chasse à l’arc. Surréaliste ! Belgium se résume pour lui à FN (non pas Forest National mais bien Fabrique Nationale), aux gaufres, aux chocolats et à… Cat Scratch Fever (cf. la pochette intérieure de l’album du même nom). Et se remémore, rigolard en la narrant, l’histoire de ce journaliste belge qu’il a foutu violemment hors de sa chambre d’hôtel à Bruxelles en plein interview pour je ne sais plus quelle obscure raison que je n’ai pas bien comprise – je n’ose pas lui faire répéter de peur que cela m’arrive également ! Une heure de bonheur avec le Nuge seul en tête-à-tête dans sa loge, si ce n’est l’arrivée de sa fille Sasha – grâce à qui je suis là – qui nous rejoint en cours de conversation pour finalement ne plus nous quitter. L’heure avançant, vient le moment de mettre un terme à ce rêve éveillé : Ted me gratifie d’un autographe sur une affiche prise à la va-vite dans le hall d’entrée (« My Belgian Bloodbrother»!). Nous sortons tous trois du complexe par une porte dérobée à l’arrière du bâtiment afin d’éviter les dizaines de fans qui font encore le pied de grue à la "sortie des artistes". Dernières poignées de mains et accolades avant que le Nuge n’embarque dans sa Jeep Wrangler de laquelle il prend tout simplement le volant pour repartir chez lui, Jackson Mi., au beau milieu de la nuit et comme qui dirait après une journée de turbin. Comme dans sa loge (passablement défraîchie, soit dit en passant), nous sommes bien loin des clichés du show biz, bien loin des strasses et des paillettes, des pépées et de tout le toutim… Impressionnant, le Nuge: aussi calme et pondéré qu’enflammé et excité, posé ou passionné et passionnant selon les moments et les sujets. Quant à moi, je rentre à mon motel pas très éloigné de la salle, me demandant si tous les événements de cette soirée sont bien… réels.

Alice COOPER – 6 mai 1988 – Forest National

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Surlendemain de Rush à Francfort : Alice sur scène à Bruxelles – Chrome Molly en première partie ! C’est l’époque où notre Vincent Furnier se met en scène dans un décor d’apocalypse à la Mad Max et fait jouer les Rambo à son band. Ma première rencontre avec le Grand Show : était-ce la potence ou la guillotine, cette fois-là ? Comprenne qui comprendra. Serpent, hémoglobine, figurants, danseuses, canne et camisole de force : le Grand Cirque a débarqué en Belgique et tous les ingrédients sont bien présents sur la scène de Forest National. Alice reste la référence pour quantité de bands encore à ce jour, qui tentent de se prévaloir dans leur mise en scène et dans leur look d’une inspiration alicienne sans même lui arriver à la cheville. Que les copies sont pâles à côté du Maître… ! Les premiers rangs ressortiront maculés de (faux) sang, ce qui est somme toute tout à fait assorti à notre tenue: revêtus de notre t-shirt Rush acheté l’avant-veille en Allemagne, on se fait harponner dans la file à l’entrée du concert par qui deviendra le troisième Belge le plus fêlé du trio canadien – avant de rencontrer 20 ans plus tard le quatrième lascar. Sacré Vincent, va : comme quoi même à un concert d’Alice, on parvient à se la ramener à Rush…