… et d’autres clichés bien sûr en ligne sur notre Facebook … avec The KILLS, TURBONEGRO, etc.
Étiquette : Cabaret Vert Festival
Où – ailleurs qu’au Cabaret Vert bien entendu – pourrait-on apprécier le même jour sur la même scène MASTODON qui ouvre les hostilités dès 16h15 et Louise Attaque qui les prolonge en soirée – sans parler de Nekfeu qui clôture les festivités?! Nulle part ailleurs…
Le thermomètre affiche très exactement 35° à l’ombre lorsque nous arrivons sur les lieux – presqu’un record pour la saison, ce qui n’empêchera nullement MASTODON, en plein soleil, de rentrer dans le lard de la grande scène.
La chaleur qui écrase le Square Bayard ralentit simplement les mouvements mais en rien le tempo de leur sludge ravageur. Une heure d’efforts sous un soleil de plomb déshydrate les corps et échauffe les esprits tant sur scène que dans l’herbe: les boss nord-américains remercieront d’ailleurs chaudement un public qu’ils qualifient de best audience qu’ils n’aient jamais eue en ouverture de festival. Normal, quand on donne tout, on reçoit tout…
Si MASTODON fait parler la poudre, le quatuor donne néanmoins davantage l’impression de cohabiter et de partager la scène plutôt que de l’investir comme un seul homme. La chaleur étouffante n’est pas propice aux performances hors normes (ni aux attouchements ou accolades, si ce n’est sur l’herbe…), et sans doute faut-il trouver là une probable explication à ce constat bien vite oublié de par la phénoménale puissance de feu du band.
Le fer de lance du New Wave of American Heavy Metal mérite bien mieux que cette plage horaire, ingrate, de début de journée – mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. MASTODON, alors, est glorieux. Jubilatoirement glorieux – gloria in excelsis deo.
Cela faisait des plombes que nous attendions de prendre en pleine tronche la claque WOLFMOTHER, et le trio nous en a effectivement mise une solide dans les gencives. Sa puissance lourde et stoner en droite ligne des 70’s, envolées psychées comprises, tient toutes ses promesses avec autant de charisme au cm² que de décibels aux cm³: ça situe…?!
Les australopithèques nous balancent un pur r’n’r show, costaud et authentique, qui nous renvoie dans les cordes d’un grand ring époque seventies. Andrew STOKCDALE et ses deux comparses semblent en effet tout droit sortis d’une machine à remonter le temps, mettant au goût et aux sonorités du jour des compos qui auraient – comme qui dirait – traversé les décennies, décongelées aujourd’hui à la sauce Hibernatus. Orgasmique, punt aan de lijn.
WOLFMOTHER, c’est danse avec les loups – mais plutôt version loups garous. Ses relents de Grand Funk Railroad nous en mettent une sérieuse dans les camouilles. Ô extase divine, c’est splendeur et splendosité comme un oiseau tissé en fil de paradis. Comme un nectar argenté coulant dans une cabine spatiale, et la pesanteur devenue une simple plaisanterie…
WOLFMOTHER a le look des seventies, WOLFMOTHER a le goût des 70’s, WOLFMOTHER a la saveur des années septante, WOLFMOTHER c’est back to the future de chez les kangourous, croisement improbable de Black Box Revelation et de Marty McFly. Un régal. Une purge. Un lavement et un trépanage à la fois… Merci docteur.
Qu’apprécie-t-on le plus au Cabaret Vert: sa carte des bières (… 21 !) et de mets liquides et solides semi-artisanaux plus délicieux les uns que les autres, ou l’affiche de ces 4 jours multi-culturels à quasi 100.000 personnes ?! A nouveau, l’éco-festival des Ardennes frappe fort et bien (et bien fort). Le Cabaret Vert, c’est surtout une belle réussite territoriale et un éco-projet multi-culturel, reflet de toute une région et de la dynamique de ses habitants-acteurs dans un grand élan sociétal de mixité sociale et de mélange des disciplines: BD, arts de rue, débats, cinéma, théâtre forain, gastronomie, éco-développement, etc.
Le Cabaret Vert a l’accent aussi associatif qu’humain et présente de solides penchants aussi festifs que gustatifs. C’est un ovni dans le paysage des festivals de l’été. Economie durable et locale côtoient rock’n’roll et techno, mais aussi solidarité(s) en tous genres et rencontres alternatives et créatives. C’est pour cela qu’on y revient au Wild Wild Fest : son esprit sauvage et indomptable continue d’écrire son histoire, sans renier ses valeurs. 94.000 festivaliers l’ont encore bien compris cette année…
L’an dernier, les riot grrrl de L7 ont fait leur grand comeback après quinze ans d’absence. Le Hellfest s’en rappelle encore et c’est maintenant au tour du Cabaret Vert d’être secoué par les riffs du quatuor. L’Angleterre a Girlschool, les Etats-Unis ont L7 ! Les grunge ladies ne sont plus de première fraîcheur, mais sont également loin d’être périmées: la date de péremption ne semble d’ailleurs même pas être pour demain non plus.
Pur produit féminin de la grunge generation, aussi dingo sur scène qu’enragées et engagées, les quatre de L7 c’est du pur rock sans compromission et sans fard. L7, c’est comme des jambonneaux dont on aurait ôté le filet pour ne garder que la couenne; c’est bien gras mais relevé à la fois, et finalement très fin même si elle ne font pas dans la dentelle. Ce serait d’ailleurs plutôt corset et cuir…
L7, c’est un peu comme si Kurt Cobain s’était réincarné en pin-up défraîchie. Ca balance ferme et ça secoue grave, avec une saveur surannée fin eighties. A l’époque, Nirvana explosait; L7 également. A la différence près que L7, c’est un peu comme le big bang: il est vieux comme le monde, mais on peut encore l’entendre.
Chapeau bas, les filles: le culot se les dispute au panache, et la cellulite à la peau de pêche. Et quelle pêche, L7 !
Une fois n’est pas coutume – affiche du jour oblige – ce billet ne parlera (quasi) pas music. Mais on s’en explique, tant les à-côtés du CABARET VERT justifient tout également cet écart et motivent cette entorse…
« Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir. Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi – au Cabaret-Vert : je demandais des tartines, du beurre et du jambon qui fût à moitié froid (…). Elle m’emplit la chope immense, avec sa mousse que dorait un rayon de soleil arriéré (…) » ainsi que s’exprime Arthur Rimbaud arrivant à pied à Charleroi depuis Charleville d’où il était parti.
Et de fait, quel autre festival offre-t-il en France autant de spécialités brassicoles belges se bousculant au portillon d’autres brasseries artisanales locales ?!
Rodéo trip en Ardenne, annonce très justement l’affiche de ce 11ème Cabaret Vert. Et d’herbe verte, il n’en demeure plus beaucoup à certains endroits du Square Bayard d’où elle semble s’être soudainement métamorphosée en volutes agréablement odorantes…
L’affiche de ce vendredi 21 août 2015 est majoritairement consacrée au hip-hop, à la house, à l’électro-rock, à l’électro-psyché, à la pop électronique et instrumentale, au deep-house, glitch-hop, bass-music, big beat… Avouons donc que nous ne sommes pas du tout adeptes des platines, DJ’s, machines, ordinateurs et autres pédales à effet interconnectés par de bordéliques dizaines de mètres de câbles. Ce vendredi soir, l’essence rock’n’rollesque guitare-basse-batterie est donc majoritairement absente de cette grand-messe du beat et de la dance qui transforme le Square Bayard en une immense piste de danse à ciel ouvert. Les étoiles en sont témoins, et Dieu s’en porte garant.
Les DJ’s blacks de JURASSIC 5 from California, le gang des SHOES, Dan DEACON et son complice de Ricain, les New-Yorkais de RATATAT, le duo ZEDS DEAD direct from Toronto, et la tête bicéphale d’affiche (ou la tête d’affiche bicéphale) constituée des deux CHEMICAL BROTHERS ne sont en outre pas des plus photogéniques. Un comble et une frustration pour un objectif qui ne demande qu’à shooter autre chose que des techno-crates derrières leur machinerie… Ciel, une guitare !
Petite et salutaire exception à cette liste de noms, WAND : le quatuor californien secoue les neurones avec leur rock psyché bien ravageur aux guitares tortueuses, de quoi nous réconcilier un moment avec toute la machinerie ambiante. Mais c’est ainsi : on ne se refait pas et WAND excepté, ce vendredi n’est donc assurément pas rock’n’roll friendly…
Eco-festival & territoire par excellence, le CABARET VERT rime avec produits locaux et artisanaux, bio, économie sociale et solidaire, arts de rue, fanfare, théâtre, BD’s, cinéma, solidarité, mixité sociale, économie locale et durable, village associatif, environnement, humanitaire et culture au sens large du terme. Le grand bazar ardennais du CABARET VERT a derechef tenu toutes ses promesses, et c’est ce qui en fait son charme et sa spécificité. Bravo, Frères Ardennais ! Loin de la surenchère quantitative, le festivalier est ici qualitativement chéri, bichonné et bien nourri & abreuvé – et on ne parle pas uniquement alimentaire. Rimbaud en serait fier, et l’Ardenne peut aussi l’être depuis que les sanglichons français des Ardennes prennent semble-t-il plaisir à oublier le genre pluriel de leur territoire…
Puis, on ne se lasse pas de reprendre les termes des organisateurs qui vantent l’offre pléthorique de boissons et spécialités gastronomiques locales qui, grâce à une charte de restauration durable et un attachement aux circuits courts, confirment la réputation d’un festival où l’on mange bien et pas cher. Spécialité locale improbable à base de pommes de terre, de lard et d’oignons, la cacasse à cul nu est la super-star du festival. Car ici, oui Môssieur, on bouffe bien, bon et panaché. Puis on se rafraîchit avec de la bibine artisanale ou des jus de fruits locaux, tout ça à des tarifs abordables.
Ben oui, à défaut de parler musique cette année vu l’affiche électronique de ce vendredi, faut bien qu’on se rabatte sur les à-côtés des scènes:
Du costaud qui tient bien au corps (tentez l’assiette de sanglier, la salade au lard ou le déjà réputé burger ardennais), mais aussi des plats un peu plus chiadés… voire carrément exotiques (frichtis éthiopiens et thé chai à la carte) : le CABARET VERT essaie de satisfaire tous les estomacs qui grognent. Tout ça en continuant de se démarquer par son offre pléthorique de bière locale. Plus d’une centaine de références de boissons (produites à 200 km maximum de Charleville-Mézières) étanchent la soif des festivaliers. Des bières régionales (Oubliette, Stout, Orgemont, Margoulette…) parfois parfumées, belges (Blanche de Namur, Chimay, Chouffe, Orval…) et plus légères (Jenlain). Sans oublier les boissons softs et sa variété de vins développement durable. Si Bacchus avait un QG ce serait sûrement le bar à vin du Cabaret vert et son choix pléthorique de vins sélectionnés par le label Vignerons en Développement Durable qui assure la qualité et l’éthique des vins produits dans le respect des personnes et de l’environnement.
L’éco-festival & territoire depuis toujours marque son attachement aux circuits courts. Ici, on fait tourner l’économie locale et une charte de restauration durable a été mise en place. Pas de grande marque. Point barre. Chaque stand de restauration ou de buvette s’engage notamment à privilégier les producteurs du cru, à maîtriser sa consommation d’eau et d’énergie ou encore à gérer efficacement ses déchets. Une démarche citoyenne qu’on retrouve dans l’ADN du festival et une volonté de valoriser le patrimoine culinaire local.
Solidaire, responsable et indomptable, le Cabaret Vert continue de porter les mêmes valeurs depuis sa création. 1.575 bénévoles et des centaines de partenaires fidèles depuis des années font de cet événement un projet à l’image de son territoire, fédérateur et profondément humain. C’est pour ça qu’on l’aime ce satané Cabaret, même que c’est la raison pour laquelle on lui pardonnerait cette soirée électro, hip-hop et house de ce vendredi. Nan, c’est pour rire les sanglichons…!
1300 bénévoles (on en a refusés !) pour 4 jours d’Eco-Festival Rock & Territoire: la 10ème édition (sold out) du Cabaret Vert ne fait plus dans la dentelle ! Pluridisciplinaire par excellence, orienté éco-territoire et traduisant une certaine "philosophie", le Sanglier des Ardennes du Rock s’apparente de plus en plus à un mini-Sziget (si, si !). A la différence près qu’il offre notamment bien plus de Trappistes et autres bières spéciales belges. Devenu matamoresque avec plus de 23.000 festivaliers quotidiens, il n’en a cependant pas perdu son âme ni son esprit durable et/ou rebelle (biffez la mention inutile) tout en conservant convivialité et simplicité comme maîtres-mots.
Un staff pro des plus accueillants et disponibles, une logistique parfaite et partout – partout – ces bénévoles et ces prestataires qui vous accueillent avec le sourire et un bonjour, avec des "mercis" par-ci et des "s’il te plait" par-là. Mêmes les vigiles, habituellement aussi peu amènes qu’ils sont balèses, contribuent à cette chaleur ambiante toute ardennaise. Ces Ardennais-là, amateurs de bonnes bières et de bonne musique, sûr qu’ils mériteraient leur rattachement à nous autres, Ardennais du Royaume, le jour où ils en auront assez de la République. Nan, on plaisante allez.
Zoom sur quelques pointures du samedi 23 août 2014…
L’après-midi commence en beauté sur la grande scène avec FINDLAY et leur garage-rock anglais s’inspirant de ce que Detroit, Motor City, a fait de mieux. Si le set commence en douceur, presque sirupeux, c’est pour mieux – crescendo – exploser : cette chienne de mon chien nous aboie un "I wanna be your dog" des plus orgasmiques en guise de final, avant de se jeter dans le public pour joindre le geste et le corps à la (bonne) parole. FINDLAY est originaire de Manchester: c’est certain que la sortie d’autoroute signalée "Manchester" pour rejoindre la Cabaret Vert (c’est véridique!) était un signe annonciateur…
Prenant la relève, TRIGGERFINGER assène le coup de massue de cette fin d’après-midi. Les Anversois atomisent la plaine avec un show tout simplement é-pous-tou-flant, laissant le public comblé et sur les genoux. Après avoir écumé nombre de festivals européens, le power-trio plus stoner-rock que jamais clôture sa série estivale en remplaçant (Dieu merci !) au pied-levé les Suédois de Volbeat qui déclarent forfait l’avant-veille.
Et, for sure, c’est tout bénéfice: un show d’une énergie incroyable, une set-list mortelle, une symbiose fusionnelle parfaite, une démonstration de force sans pareille en se postant au plus près de l’avant-scène pour mieux vous assassiner: le crime est parfait. TRIGGERFINGER est une véritable tuerie, une arme de destruction massive…
Habitués des grands festivals, les Australiens d’AIRBOURNE sont le fruit des amours cachées d’AC et de DC qui ont dû copuler un jour backstage. De cette levrette bestiale à la va-vite sur un mur de Marshall chauffés au rouge, il résulte de cet infâme enfantement un décor à l’identique, et l’énergie et la bonne humeur qui font que le hard rock, c’est eux! Ce sont eux. Avec une capsule de VB (célèbre bière australienne) en guise de volume à sa guitare, reste néanmoins à vérifier que ce sont également bien des cannettes de VB que Joel O’Keeffe explose sur son crâne à tour de concerts avant de les balancer dans l’audience.
Son traditionnel tour dans le public, guitare en bandouillère, se poursuit cette fois jusqu’au podium des PMR (excusez la distance !) tout en continuant ses riffs tandis que la rythmique assure de plus belle sur scène – ou comment rendre un des plus beaux hommages qui soit à ces personnes dont l’ouïe est désormais aussi réduite que leur mobilité. Rien de neuf néanmoins sous les astres : le hard-rock, c’est AIRBOURNE. Et vice-versa; back to the roots. A l’issue d’un show de 40′ seulement, suivi quand même de 20′ de rappel pour atteindre les 60′ de prestation et ainsi remplir leur contrat, notre interrogation du mois dernier à la Rockhal demeure: AIRBOURNE est-il trop intense que pour s’inscrire dans la durée, ou jouissons-nous ici de la touche puissante mais éphémère qui caractérise l’Excès dans toute sa splendeur…?
Après le collectif FAUVE ≠ (qui serait presque le cheveu dans la soupe du samedi sur la scène principale ?), place au « Meilleur Spectacle Musical » consacré par les Victoires de la musique 2013. SHAKA PONK est de retour avec un nouvel album et un nouveau show plus que jamais colossal qu’ils ne tarissent pas de nous vanter lors de la conférence de presse et, préalablement, sur les ondes de Radio Bleue. Ils apprécient les lieux et le concept du Cabaret Vert, autant que leurs potes de Skip The Use l’année dernière ici-même, et avec qui ils faisaient encore la fête tout récemment, nous narrent-ils….
Et c’est bien on stage que l’électro rock aux effluves funky/punk du groupe prend tout son sens : débauche sonore et orgie visuelle, sueur et énergie se confondent dans un joyeux bordel festif finement travaillé. Un show à la hauteur de la bande son réglé comme du papier à musique, une mise en scène des plus suggestives et puissante, c’est ça la trash Monkey Family qui prend son pied.
Comme une cocotte-minute prête à exploser dont on relâche la pression à doses savamment calculées, question de faire durer le plaisir à la manière d’un orgasme perversement contenu. Ce tableau est néanmoins gâché par un bémol, et de taille pour nous : la censure de quelques uns de nos clichés devant être préalablement soumis au management du groupe avant publication ici-même. Une première en ce qui nous concerne, une triste et disons-le scandaleuse et lamentable première qui ternit le vernis de SHAKA PONK – aux antipodes sans doute de l’effet escompté.
Parano? Schizo? Mégalo? No Pasaran ! Enfin, quand il y aura prescription, revenez nous visiter : nous déverrouillerons quelques uns de ces censored pictures…:
Le punk-rock/harcore US est à la fête en ce 2ème des 4 jours de CABARET VERT, avec comme cerise sur le gâteau, en plat de résistance et en bouquet final The OFFSPRING. Mais le soufflé retombe quasi aussi sec. Non pas que leur production bien énergique et remuante souffre d’une quelconque baisse de régime ou ait mal vieilli, mais avec leur dégaine de livreurs de pizzas, ils ont vraiment tout sauf la rock’n’roll attitude. A croire qu’on est allé rechercher d’anciens serveurs de chez McDo pour les affubler d’une étiquette soi-disant punk-rock et leur demander de jouer les mauvais durs et les faux méchants dans une bien piètre pièce de théâtre au casting pourri. Même l’Abbé Pierre ferait mieux du Lady Gaga qu’OFFSPRING du… Offspring, c’est dire.
Malgré un light show, une sono, un lay-out et une set-list de Dieu le Père – tout n’est pas à jeter – rien de spontané, rien de suant, rien de dégoulinant, rien de vrai, rien de sincère dans cette prestation. Rien de rien dans cette pantomime: alors qu’on les attend sales et méchants, l’écume aux lèvres, l’oeil hagard et la pupille dilatée – telle leur musique – on est au contraire face à une clique de piètres intermittents du spectacle, dans l’acception la plus creuse et au degré zéro du terme. La déception d’un OFFSPRING froid et aseptisé est à la dimensions de nos attentes. Te souviens-tu pourtant, mon Fils, de ce terrible album Smash qui a tourné en boucle des semaines durant (des mois même, devrions-nous dire) alors que tu baignais encore dans ton liquide amniotique, tes parents s’inquiétant même de savoir si cette exposition intensive à ce véritable bijou de fin 1994-début 1995 allait avoir sur toi une influence manifeste sur tes goûts musicaux futurs? The OFFSPRING, "la progéniture": c’était un signe…
Palme d’Or à SKIP the USE qui réussit en début de soirée à mettre le feu au Stade Bayard. Des dizaines de milliers de bras en l’air sont autant de roseaux lumineux en pleine érection, pointant les cieux à la cadence d’une rythmique aux relents résolument et méchamment punks pour l’occasion: SKIP the USE a manifestement décidé de se mettre au diapason de l’affiche de ce vendredi en optant pour une set-list renouant avec plaisir – et succès – avec la période destroy du band. Un splendide, puissant et nirvanesque "Teen Spirit" suffit à boutter le feu aux poudres, le reste n’étant plus que formalité pour entretenir un foyer puissamment nourri. Bravo: s’adapter ainsi au contexte et à l’audience n’est pas à la portée du premier venu, et vous en avez déjà brillamment fait montre au Ward’in Rock l’année dernière (voir www.intensities-in-10s-cities.eu/tag/Skip The Use) et même en 2010 déjà (voir Chap.1 "The Vintage Years 1978-2011" @ www.intensities-in-tens-cities.eu). Chapeau bas, les Gars, votre prestation a manifestement marqué cette 9ème édition du Cabaret Vert!
Deux autres formations punk-rock/harcore US de dimension explosent également l’affiche du vendredi: s’il fallait établir un quelconque classement tout aussi subjectif qu’inutile et déplacé, notre légère préférence irait aux Californiens de The BRONX – The beat that kills (sic). Sans frime ni artifice, sans chichi sans manière, ils nous délivrent sans fard un set puissant et parfait sans avoir l’air d’y toucher. Ils montent sur scène comme ils sont dans la vie – et c’est tout là qui fait la différence avec The OFFSPRING notamment.
La scène c’est leur trip. Ils y montent et s’y montrent tels qu’ils sont – portant probablement les fringues défraîchis de l’avant-veille qu’ils avaient déjà sans doute usés dans le bus ou l’avion qui les a amenés en Champagne-Ardennes. Bonne humeur, humour, chaleur, simplicité et sympathie relève l’efficacité et la déflagration de cette prestation à la Ramones. The BRONX mérite la grande scène du stade, mais ils fontt mieux encore en ravageant celle dite des Illuminations – qui n’a jamais aussi bien porté son nom lorsque, submergée de la poussière soulevée par les mosh à répétition, elle offre à l’objectif les plus beaux clichés qui soient…
De la côte Est à la côte Ouest des Etats-Unis, il n’y a que quelques centaines de mètres au Cabaret Vert ! Entre Los Angeles et New-York, entre The BRONX et SICK of it ALL, c’est chou-vert et vert-chou. Les vétérans du punk-hardcore américain font ce qu’il est attendu d’eux. Jumps et bonds, sauts violents et rageuses battues, leur jeu de scène est à l’image de leur musique: foudroyante et sans compromis(sion).
Un set sans surprise, mais qui n’en est pas moins une manifeste réussite toute en puissance et sans finesse aucune – mais qui leur en demande? – ponctuée de mosh pits, circles et autres joyeusetés infantiles du type death wall qui réservent toujours leur petit effet. A fortiori à ceux qui ne sont pas là pour ça. Les quelques mots de français dont SICK of it ALL ponctuent leur show contribuent en définitive à faire de celui-ci un moment aussi chaleureux que chaud-boulette.
Ce 9ème Cabaret Vert devient une valeur sûre de la Grande Région en étant son plus grand festival – et l’éphémère troisième ville du département avec 75.000 festivaliers! Organisation et timing sans faille, accueil média des plus professionnels, éclectisme parfait dans la programmation de tous les arts qui y sont représentés (BD, associatif, cinéma, arts de rue, etc.). A prévoir pour la 10ème édition: des écrans géants – même en salles, ils sont devenus quasi omniprésents; que dire alors en open air. Et à propos d’arts de rue, notre palme revient sans équivoque à la Fanfare ROCKBOX, ovni du rock déambulant gueulophone en tête et revisitant de manière ex-tra-or-di-naire les mythes du (hard) rock des seventies et eighties. Antisocial tu perds ton sang-froid !
(Une précédente édition du Festival Cabaret Vert est consultable au Chap.1 "The Vintage Years 1978-2011" @ www.intensities-in-tens-cities.eu)
Disons-le d’emblée de jeu et même d’entrée tout court : le set d’IGGY POP & The STOOGES dans les Ardennes Françaises ne me transcende pas outre mesure ce soir. Me déçoit même un peu, avoue-je. Une set-list assez mièvre – du moins au regard des pépites qui constituent son patrimoine (bientôt reconnu par l’UNESCO) – un light show peu éloquent et ne mettant guère en valeur le monstre présent sur scène en contre-jour permanent ; septante minutes seulement de show ni plus ni moins, respectant cependant à la minute près (!) le timing-horaire précis du festival.
En conclusion, un Iguane moyennement fidèle à lui-même. Et qui nous gratifie d’une provocante grimace au moment de quitter les feux de la rampe, comme pour me narguer davantage encore, tirant la langue à un public qui semble pourtant majoritairement ravi et conquis. Iggy pas vraiment fidèle à lui-même d’un côté, mais parfaitement Iguane de l’autre.
Le show de ce soir est de loin le moins explosif, le moins transcendant de mes précédentes expériences Iggy Popiennes. Sans doute l’impression est-elle différente pour celles & ceux qui découvrent ce soir pour la toute première fois la Bête. Boitillant et claudiquant, Iggy quitte la scène après s’être pourtant tortillé et déhanché une bonne heure durant. S’est-il déboîté une hanche (vraie ou fausse) durant son set ? A moins que cette douleur ne soit déjà présente d’emblée de jeu (ou d’entrée tout court), ce qui pourrait – partiellement – expliquer cette prestation toute moyenne. Sacré Iggy, va : tu n’as plus mon âge, et moi pas encore le tien : n’oublie donc pas de me le rappeler le moment venu que toi au moins tu es arrivé à passer le cap des 60 berges…
L’éco & territoire Festival Cabaret Vert, ce sont 50.000 personnes en trois jours à l’entrée, et 49.999 à la sortie : c’est pas le Pukkelpop, mais la série noire et meurtrière des festivals d’août 2011 semble continuer. Si la seconde grosse pointure de ce vendredi est pour moi HATEBREED – ou plutôt la première, dans l’ordre de passage voulu par la programmation – l’effet dévastateur attendu est bien, très bien présent. Une sono monstrueusement forte mais pure comme il n’est Dieu pas possible (… et de loin supérieure à celle d’Iggy…), quelques mosh par-ci par-là pour égayer le gentil peuple qui a fait le déplacement sur la plaine Bayard, et un set destructif et destructeur à la hauteur de ces sales gamins new-yorkais qu’ils sont.
HATEBREED, c’est 100% maximum volume pour 100% maximum power. Pas de fioriture, pas de compromis ni de compromissions pour un max de destruction. Pas de garniture ni de cerise sur le gâteau. Pas de gâteau non plus : seulement un pain. Mais un pain de dynamite et de TNT hardcore.
Mais le Festival Cabaret Vert, ce n’est pas qu’Iggy et Hatebreed cette année qui trônent pourtant en tête de l’affiche. Ce sont également ce vendredi quelques autres rockers (?!) qui occupent les deux scènes en ce triste après-midi automnal d’août. Notamment This Is Not Hollywood, du rock français en anglais tout ce qu’il y a de plus rock français en anglais, et The WOMBATS : un trio mainstream en direct de Liverpool qui tente de faire tantôt son méchant Oasis, tantôt son gentil Greenday. De la pop accrocheuse aux accents de dancefloor pour jeunes adolescentes pré-pubères. Les autralopithèques – pardon: australo-américains – de The DEATH SET nous pondent quant à eux un cocasse mixte entre les Beastie Boys et Cheaptrick dans un joyeuse cacophonie / euphorie. Passons rapidement sur The DO qui ne nous offrent qu’une bonne chose : l’occasion d’aller casser la croûte en attendant Iggy que nous fait péniblement patienter ATARI TEENAGE RIOT : l’adolescence creuse dans toute son horreur électro et (soit disant) punk. Bassland.
Bref, une programmation bien trop éclectique pour combler le rocker moyen qui sommeil en chacun de nous. HATEBREED a allumé un feu en fin d’après-midi que, somme toute, bien peu ont été en mesure d’entretenir par la suite. Merci, les New-Yorkais pour cette salutaire claque ! Sûr que Suicidal Tendencies et The Bellrays prendront la relève demain (malheureusement sans moi…). Et merci aux organisateurs de ce Cabaret Vert Eco Festival Rock & Territoire pour cette initiative se rapprochant à cet égard en bien des aspects du Sziget Festival – à l’échelle 1/100 bien entendu. Reste que le caractère par trop hétéroclite de cette programmation – son point fort – risque bien d’être un jour son véritable point faible : on meurt toujours par où on a péché…