Kagemusha , l’ombre du guerrier – ou plus exactement des quatre guerriers de BO NINGEN… 20h00 très précises: les lumières du moderne Ex Theater Roppongi s’éteignent et déclenchent une clameur inversement proportionnelle à la luminosité qui vient de s’estomper. Les quatre samouraïs tokyoïtes déboulent sur scène, drapés de leur kimono au toucher qui semble si soyeux qu’on tendrait volontiers le bras pour s’en assurer – mais non, on s’en empêche.
Mi-androgynes, mi-humanoïdes…? On n’en sait finalement trop rien vu la pénombre ambiante sur scène, que ne déchire que ponctuellement un light show la plupart du temps en méchant contre-jour. Ce japanese four-piece noise rock band, comme ils se définissent eux-mêmes, nous surprend agréablement par son côté pourtant stéréotypé au possible, digne illustration de ce qu’on peut se faire comme idée préconçue du rock japonais.
La séduction est au rendez-vous, tant la japanese touch de ces furieux activistes de BO NINGEN transpire ce côté exotique et dépaysant qui confère à leur rock (un peu) psychédélique et surtout (très) underground toute la lourdeur requise. La quintessence et la substantifique moelle du rock japonais ne sont assurément pas celles communément partagées en Occident, de part et d’autre de l’Atlantique nord, mais l’expérience et la découverte du jour valent assurément la peine que l’on se penche à l’avenir plus avant sur la chose. Tokyo rocks !..