Mon concert de l’année, sans l’ombre d’une hésitation, sans l’ombre d’un doute. Iggy en toute grande forme dans une Ancienne Belgique chaude au possible. Le concert débute par la plage ouvrant son dernier opus « Avenue B », chantée par Iggy a capella assis en tailleur sur la scène, dos au public : le crooner de derrière les fagots ne va pas tarder ensuite à enflammer l’AB avec son band de killers derrière lui qui n’a strictement rien à envier aux Stoogges. L’Iguane bondit de gauche à droite, grimpe sur les structures tubulaires soutenant la machinerie, se suspend aux enceintes les jambes ballantes dans le vide au-dessus du public… Tout y passe, de ses classiques au dernier album qui est une perle en soi. J’ai longtemps affirmé que ce concert figurait dans mon top 10 et je continue à l’affirmer. Pour ceux qui ne savent qui est Iggy, pour celles qui ne peuvent imaginer que ce corps est bien réel, pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un show de l’Iguane, le concert est par bonheur filmé et un dvd sort quelques années plus tard : « Live at the Avenue B » (AB pour Ancienne Belgique comme pour Avenue B – le titre donc de son dernier CD). Detroit, la Motor City, a bel et bien accouché de véritables monstres, bêtes de scène : Iggy, Alice et Ted. Merci Monsieur Ford…
Neufchâteau à nouveau sous le feu des projecteurs, avec ce qui se fait de mieux à l’époque en Belgique en matière de blues-rock (avec Such A Noise) : Fred Lanny & Cie. Les locaux d’Albert Blues Band ouvrent les hostilités avec leur rock bien énergique (énergétique ?) qui remue tout ce qu’il faut là où il faut, avant de laisser la place à la bande à Fred. La soirée est chaude, le blues est bon, le rock est hot, la bière est fraiche, l’ambiance est top : que demande de plus le peuple ?!
Du rock à la campagne – un chouette festival dans un pré au beau milieu du village. Belle affiche, chouette cadre, superbe organisation. High Voltage – tribute band d’AC-DC, époque Bon Scott – est comme à l’accoutumée parfait sur scène : pour peu, on croirait retrouver nos Australiens préférés. Quelle énergie, quel gimmick et quel mimétisme : j’en suis à chaque fois sous le charme, et la quantième fois est-ce ? Chapeau, les gars ! Le reste de l’affiche me laisse quelque peu indifférent, même si la curiosité est d’autant plus séduisante depuis les buvettes parsemant le pré. Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite… (air connu).
Un copier-coller des éditions précédentes – qu’est ce qui ressemble plus à un festival de musique antillaise qu’un festival de musique antillaise ? A fortiori lorsqu’il se passe au même endroit, avec la même carte de cocktails, avec sensiblement les mêmes festivaliers que l’on recroise d’année en année, avec le même menu au barbecue, sous les mêmes tentes, avec les mêmes tonnelles. Avec les mêmes effets – primaires et secondaires. Il n’y a rien à dire, mais la musique des Tropiques vous réchauffe autant les cœurs que les corps qu’elle vous rafraîchit les idées par après…
Ah ! ces concerts au Centre du Lac de Neufchâteau, où se retrouve tout le Centre-Ardenne pour de bons moments – en musique de surcroît. Et une bien belle gageure que d’y faire venir Dr. Feelgood. Une soirée bien fraîche comme la bière qui coule à flot, un concert bien rythmé comme les tournées qui se suivent, un band bien coulant comme les pompes qui débitent. Neufchâteau a-t-il déjà une seule fois par le passé remué le popotin comme en ce beau soir d’été ?
William en solo, seul avec son piano au Beaux-Arts. Seul face au public. Moments d’extrême émotion, de sensibilité, d’intimité presque. Tout de blanc vêtu, il raconte comme il chante, il chante comme il raconte : chaque pièce musicale est une scénette en elle-même, une tranche de vie. William tout en douceur, William tout en profondeur. Bref : William, quoi… Je l’avais déjà vu avec un extrême plaisir il y a quelques années à Bruxelles, au Cirque Royal je pense – même qu’on s’était retrouvés peu après à l’entrée d’une boîte gay de la capitale…
Nous sommes installés aux premiers rangs des gradins. Le show est, comme à l’accoutumée, de très bonne facture, mais c’est sans doute pour moi le concert de trop de Toto : autant les précédents m’avaient littéralement séduit, autant celui-ci me semble longuet et monotone – je n’oserais pas dire soporifique, mais c’est tout comme. Pourtant, le show est parfait et il n’y a strictement rien à y redire, mais bon… Il est des soirs et des nuits où la plus belle ne peut pas offrir plus que ce qu’elle n’est ou n’a…
Décidemment, je hais le Flanders Expo. A fortiori lorsque je suis contraint de m’y rendre pour prendre part à un concert dont c’est là la seule date belge. Le mythe est de retour, mais la magie de ma première expérience n’est plus au rendez-vous – comme pour toute première expérience, soit dit en passant. La halle aux bestiaux est pleine à craquer, et le concert est parfait. Mais il n’est que parfait, sans plus…
Ma seconde venue à Nidrum pour à nouveau moment unique : mes Sudistes préférés (avec Lynyrd Skynyrd bien évidemment) en live sur la scène du Twilight Café de Nidrum. Pincez-moi ! Le concert est un moment unique, rendu tel par la prestation sans faille du band et de par le contexte et le lieu tout à fait surprenant dans lequel il se déroule. L’intensité de la soirée, l’ambiance chaleureuse, la promiscuité et la simplicité des lieux m’incitent à pousser tout simplement la porte dessous la scène pour pénétrer à l’issue du concert dans la dressing room du band. Celui-ci m’accueille à renfort de grands signes m’invitant à pénétrer plus avant. On taille une bavette, on prend un pot… Surréaliste ! Photo de famille… The South will rise again.
Une fois de plus, la Ferme Madelone vibre le temps d’un soir : une rythmique légendaire pour un concert unique en Belgique quand on pense aux trois gaillards qui se retrouvent aux tréfonds de l’Ardenne: The Redding Coghlan Bell Band ! Noel Redding, débauché par Jimi Hendrix à l’issue de sa première prestation avec les Animals, et avec qui il vivra ses plus grands moments entre 1966 et 1969 ; Eric Bell qui égaillera les plus faramineuses prestations de Thin Lizzy à la plus mémorable époque de Phil Lynott; John Coghlan qui sera le batteur attitré de Status Quo au moment de sa plus riche période. Nos trois amis nous donnent rendez-vous pour une soirée unique et mémorable dans un cadre tout aussi exceptionnel : un moment de très haute intensité. Quand je pense que Noël Redding était aux côtés de Jimi à Woodstock et que Bell côtoyait Phil dans les pubs de Dublin… Séquence émotion.