TAMBOURS du BRONX – Eté 1992 – Tournai

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Un beau soir d’été 1992, en plein air à Tournai, superbe spectacle de percussions avec ces loubards des "Tambours du Bronx". Plein la vue, plein les oreilles : extraordinaire show autour de barbus et chevelus tapant de toutes leurs forces sur ces bidons d’huile décorés. Spectacle haut en couleurs et en rythmes avec une force de frappe qui ne laisse personne de marbre : impressionnant, puissant, chatoyant ! Je les reverrai bien des années plus tard à Luxembourg, et l’impression qu’ils me laisseront sera identique à cette première fois: bestialement puissant, primitivement percutant. Comme quoi, avec du matos rudimentaire, le résultat n’en est pas moins spectaculaire… Sacré Neil, va !

RUSH – 3 mai 1992 – Rotterdam (Hollande)

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RUSH : 7 de 7 ! Le dernier concert de la tournée européenne ; notre dernier concert par la même occasion également, deux jours après celui de Paris. Après un après-midi de rêve en compagnie de Neil à Amsterdam, muni de mon pass photo, je végète dans un sombre et tristounet couloir backstage en compagnie de la dizaine de photographes accrédités pour le concert tandis que l’Ahoy se remplit lentement mais sûrement. Le tour manager nous répète à l’envi (comme si tous les photographes présents étaient comme moi un néophyte en la matière !) qu’aucune photo ne peut être prise au flash et qu’il est bien clair que nous n’avons que les trois premiers morceaux pour nous lâcher. Le concert de Primus en première partie me permettra de tester quelques réglages – c’est vrai qu’avec l’argentique, pas question de mitrailler quelques centaines de photos pour espérer n’en conserver que les meilleures. Autre temps, autre époque… Fin de l’entracte : nous sommes ré-invités à nous avancer au pied de la scène, nous faufilant frontstage entre celle-ci et les barrières contenant les milliers de spectateurs, slalomant pour ma part entre les gars de la sécurité figés comme des statues. Mon cœur bat la chamade : non seulement je me retrouve à la meilleure place qui soit, mais qui plus est avec mon appareil photo et trois morceaux pour flasher sans vraiment de droit à l’erreur. RUSH arrive sur scène, et je me retrouve à un petit mètre d’Alex, puis de Geddy – Neil est évidemment un peu plus loin derrière ces fûts.
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Mais Dieu que c’est lent un film qui se rembobine une fois la 36ème photo réalisée ! Je ne tire « que » trois films de ces moments magiques – comme à nouveau dans un rêve si je n’avais ces clichés comme seule trace tangible de ce quart d’heure hors du temps. Dans ma précipitation durant le show, j’ai dû bousculer involontairement un confrère photographe car il me rend sans équivoque la pareille (pas l’appareil !) au moment de tirer ma dernière photo alors que le tour manager nous insigne l’ordre d’évacuer le frontstage à coup de faisceaux lumineux sortant de sa lampe de poche.

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Je dépose, comme mes collègues, mon matos dans une armoire sécurisée backstage – rejoignant la salle pour le reste du show. Et quel show. Trop court, toujours trop court, une prestation de Rush qui n’en est pas encore à ces concerts de trois heures (mais seulement deux…).

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Dernier coup de cymbale, dernier coup de basse, dernier riff: la tournée européenne s’achève. Notre mini-tour d’Europe également par la même occasion… Retour vers la Belgique après une journée d’anthologie : après-midi en tête-à-tête avec Neil à Amsterdam, et show en front stage le soir même à Rotterdam. Il est de ces journées magiques qu’on voudrait répéter à l’infini… A quand la prochaine tournée…??

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Neil PEART (interview) – 3 mai 1992 – Amsterdam

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Nous sommes le surlendemain du concert de Paris. On arrive relativement tôt à l‘Hôtel Pullitzer d’Amsterdam, manière de ne pas louper ce rendez-vous his-to-ri-que : une demi-heure en tête-à-tête avec Neil, dans un salon privé de ce superbe hôtel, à l’occasion d’un interview pour le compte d’un hebdomadaire belge. Première anecdote – et de taille : attendant dans le hall de l’hôtel le moment de nous annoncer auprès du tour manager, qui voit-on arriver ? Neil himself qui déambule dans le hall d’entrée et qui, plus qu’étrangement, se dirige tout droit et d’un pas décidé vers les deux anonymes que nous sommes, installés dans les fauteuils ! Il nous salue d’un simple et direct « Hi ! » en nous serrant la pince fermement avant de nous fixer rendez-vous dans quelques instants lorsque l’heure du rendez-vous sera arrivée quand nous lui apprenons que nous sommes là à cette fin… Je suis finalement seul à l’interviewer dans un petit salon isolé dans un recoin de cet hôtel de (grand) luxe. Face-à-face historique avec Neil, vêtu d’un jeans et d’un t-shirt Pearl Jam, décontracté au possible pour un exercice qu’il évite pourtant – à l’inverse de ses deux comparses plus habituellement en charge de cette « corvée » : le rendez-vous avec la presse. Ayant emprunté un dictaphone pour l’occasion, Neil me l’ôte des mains pour le mettre lui-même en marche, me voyant aux prises avec cet appareil dont le maniement ne m’est pas familier : sacré Neil, va ! Quelques bons moments ensemble, quelques questions qui semblent le surprendre par leur teneur bien pointue, quelques rigolades aussi : il apprécie manifestement un interviewer qui l’emmène hors des sentiers battus, sur des thématiques et des aspects dont il est doit être peu coutumier. J’ai sous les yeux ma liste de questions dans laquelle je circule au fur et à mesure de notre conversation et des thématiques qu’il aborde lui-même, improvisant davantage une conversation interactive que réalisant un interview en bonne et due forme. Neil fume comme un dragon et il ne nous manque qu’une bonne bière pour planter un véritable décor convivial. Longue poignée de main qui semble durer une éternité au moment de se quitter, Neil me gratifiant d’un « Nice talk ! » à l’issue de notre rencontre après m’avoir demandé mon nom pour la dédicace sur le tour book dont je m’étais muni à cette fin. « Mick », lui réponds-je, puisque tel est mon identité du jour… !
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Je me vois gratifié d’un pass photo pour le concert sold out du soir même à l‘Ahoy de Rotterdam : voici dès lors un cliché de celui en face de qui j’étais pas plus tard que l’après-midi même dans un bien bel hôtel d’Amsterdam… Oufti !

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RUSH – 1er mai 1992 – Paris

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RUSH : 6 de 7. Surlendemain de Stuttgart ; premier et dernier concert à ce jour de Rush en France : les Parigots en sont tout fiers, et un Zénith mort bourré en est la preuve relevante. Nous serons à nouveau quelques-uns uns à rallier Paris (arhhh, Paris…) et à y retrouver d’autres – l’after s’annonce d’ores et déjà pas mal ! Ma seconde venue au Zénith, salle que je trouve toujours aussi froide et aussi peu conviviale. Premier rang, stage right, juste devant Geddy. Des clichés à nouveau pas terribles me dispensent de les mettre ici online. Les caissons de basse disposés face à nous à même le sol sous la scène résonnent encore dans ma poitrine : quel plaisir… ! Nous commençons à connaître les enchaînements d’un morceau à l’autre : cool ! On fait encore quelques jaloux au cours de la soirée lorsque, sympathisant autour d’une bière (française), nous faisons état de notre Rush European Tour. Vivement le dernier show après-demain, en Hollande…
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RUSH – 29 avril 1992 – Stuttgart (Allemagne)

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RUSH : 5 de 7. Que dire de plus qui n’a pas encore été dit ou écrit ? Si ce n’est que la salle n’a ni charme ni particularité relevante – c’est un vélodrome – et que nous ne sommes pas particulièrement bien placés non plus. Le concert est d’un standard de qualité qui ne lasse de surprendre. Je comprends mieux Neil expliquant combien il est ardu pour le groupe de s’accorder sur une set list suffisamment complexe que pour faire de chaque soir un défi permanent à relever en terme de performance live, sans pour autant sombrer dans le supplice technico-technique exigeant de leur part une concentration trop extrême leur ôtant par là-même le plaisir de jouer. Celui qui a vu Rush sur scène comprendra – ou plutôt ne comprendra pas – comment un trio peut, à lui seul, faire tout ça ! Le solo de Neil est un poème à lui tout seul, une performance quotidienne étalonnant la référence absolue en matière de percussions…

RUSH – 24 avril 1992 – Frankfurt (Allemagne)

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RUSH : 4 de 7. Notre deuxième venue dans cette Festhalle toujours aussi impressionnante, pour Rush à nouveau. Et toujours autant de GI’s qu’en 1988 parmi le public allemand – dont certains nous envient en apprenant que nous étions la veille à Köln et que nous serons quelques jours plus tard à Stuttgart. Les GI’s : « Why are you here ? ». Nous: « Because we’re here”. Tous ensemble, dans un grand éclat de rire : « Roll the Bones ! ». Comprennent qui pourra… Au 1er ou au 2nd rang où nous nous trouvons pour toute la durée du concert, nous sommes protégés – au propre comme au figuré – par nombre de ces GI’s avec qui nous venons de sympathiser, aussi barraqués que des garde-robes anciennes et qui forment un rempart nous protégeant des mouvements de foules provenant de l’arrière et écrabouillant habituellement les premiers rangs sur les barrières. American Power, yes… Après Londres la semaine dernière, deux Rush en deux soirs : que du bonheur! Ce le sera moins le lendemain au boulot : Long is the road back to Belgium.

RUSH – 23 avril 1992 – Köln (Allemagne)

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RUSH : 3 de 7. Une salle archi-bondée, un public plus que chaud, une audience plus qu’excitée : pas facile de garder sa place au 1er rang. A tel point que l’une ou l’autre fois durant le concert, Geddy et Alex feront montre de leur incompréhension – voire de leur désapprobation – face à cette foule qui a plus du tsunami humain que d’une traditionnal & classical Rush audience. Nous prenons quelque peu de recul, rester devant étant des plus difficiles – et surtout peu confortable : dommage pour les potes qui nous accompagne pour ce qui est une première pour eux. Chaleur étouffante. Le concert est, comme tous ceux de la tournée, une copie conforme de celui de la veille ou du lendemain – Ah ! ce Xanadu qui me donne encore la chaire de poule… ! Quant à Primus en première partie, il m’est toujours aussi difficile de les digérer. L’on verra demain à Frankfurt si ça passe mieux…

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RUSH – 18 avril 1992 – Wembley Arena (London)

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RUSH – Roll The Bones Tour: 2 de 7. Nous passons cette journée à faire le pied de grue devant le Mayfair Hotel, espérant pêcher au vol l’un de nos trois Canadiens avant le second show de ce soir à Wembley. La journée passe vite : par le plus grand des hasards, l’hôtel héberge en effet pas mal de célébrités qui y ont élu domicile pour un jour à l’occasion d’un concert Tribute to Freddy Mercury qui se tient quelque part dans la cité ce soir également ! L’on croise dès lors sur le trottoir de l’hôtel, et de mémoire, Lisa Minelli, Tonny Iommi, Zucchero, Spinal Tap, Anthrax et quantité d’autres encore dont je n’ai même plus souvenance – un comble ! A l’exception quand même de l’anecdote du jour : les membres de Def Leppard au grand complet qui s’attendent à nous voir les apostropher en leur demandant un autographe, et qui prennent dès lors les devants en nous gratifiant spontanément d’un magistral : « Do you wanna some autographs, guys ? » ou quelque chose de la sorte. Je pense que notre réponse qui a fusé illico (« No, thanx ! ») les a quelque peu décontenancés, habitués qu’ils sont à faire face à une foule de fans se les disputant ! Un grand moment, un grand moment – ou comment se payer bien involontairement un affront à la méthode anglaise. Shocking. L’on croise quand même brièvement Alex quittant le Mayfair pour un brin de promenade dans Londres, suivi peu après de Geddy embarquant dans une Range Rover conduite par Ruppert Hine himself. Quelques mots échangés, quelques photos fugaces, un rapide autographe – tout se passe assez vite. Quelques photos à la va-vite également…

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Le soir venu, le second concert à Wembley est une copie conforme du premier – ce qui n’enlève rien au charme et à la puissance de la chose. Nous nous extirpons rapidement de la salle pour nous rediriger, à notre aise cette fois-ci, vers le Mayfair Hôtel où nous ferons sagement le pied de grue dans l’attente de la limousine ramenant nos deux lascars du concert. Nouvelle rapide entrevue avec Geddy & Alex, Neil ayant pris les devants comme à chaque fois, un chauffeur le ramenant dare-dare au bercail dès le dernier coup de baguette donné. C’est un rituel qui perdure encore : avant même que les lampes de la salle ne se rallument, bondissant de sa batterie pour filer backstage puis rejoindre son véhicule, il est déjà bien loin lorsque le public commence seulement à gagner la sortie… Dernière nuit à London avant de rejoindre le continent demain matin pour la suite des aventures – et pour bosser aussi, quand même !

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RUSH – 17 avril 1992 – Wembley Arena (London)

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RUSH: 1 de 7. Autrement dit, premier concert d’une série de sept (!) que nous allons nous offrir en deux semaines de tournée européenne. Quand on aime, on ne compte pas : quatre ans que nous attendons cette tournée… ! Première donc des deux soirées londoniennes du groupe, sold out à Wembley, avec PRIMUS en première partie comme pour toute cette tournée européenne. Nous ne sommes pas parfaitement placés, mais bon : le système anglais étant ce qu’il est, le jeu des places numérotées n’est une bonne chose que pour ceux qui ont la chance – car il faut en avoir – d’obtenir les places aux premiers rangs. Nous sommes quant à nous relégués plus à l’arrière, soit… Superbe concert, avec un light show impressionnant et quelques vieilleries de derrière les fagots qu’ils nous ont ressorties pour l’occasion. Great. GREAT ! L’anecdote du jour, et de taille, reste notre folle course poursuite dans les rues de Londres au beau milieu de la nuit, après avoir pris en chasse la limousine ramenant Alex et Geddy à l’hôtel à l’issue du concert. Les rues de Londres étant désertes à cette heure avancée de la nuit, nous bondissons au volant de mon Honda afin de poursuivre la limousine ramenant nos deux Canadiens depuis Wembley jusqu’à leur hôtel, grillant feux rouges sur feux rouges, conduisant à tombeau ouvert et au plus grand mépris des îlots directionnels et autres sens giratoires ou interdits afin de ne pas perdre le contact avec nos lascars. Se voyant pris en chasse, leur chauffeur augmente encore et encore la vitesse de son véhicule – lui pour qui la conduite à gauche fait partie de son quotidien, pas du mien ! Après donc avoir été l’objet d’une folle course poursuite sans avoir réussi à nous semer, la limousine arrive devant le Mayfair Hôtel – gare terminus. Le chauffeur en sort d’un bond, venant m’apostropher rudement pour ma conduite suicidaire et irresponsable (je cite). Je n’en ai cure – bien que je lui donne par ailleurs entièrement raison… – pour me précipiter moi aussi vers Geddy et Alex qui se dirigent alors calmement tous deux vers le perron de l’hôtel… en nous demandant tout simplement de ne pas prendre de photos. Quelques mots échangés sur le trottoir, poignées de main fugace, et voilà ce moment bien éphémère comme évanoui dans un rêve qui n’aurait même jamais eu lieu… Que d’émotions ce jour, ce soir, cette nuit !

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YES – 22 juin 1991 – Forest National

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Un seul ticket de concert pour 1991 également, quel dommage que mes archives soient à l’image de ma mémoire : défaillantes et incomplètes – même si d’excellente et bonne volonté ! Ion Anderson, Steve Howe et Cie débarquent à Forest National. Je ne suis pas excessivement emballé par ce show, mais me laisse néanmoins embarquer et entraîner avec plaisir dans le mouvement qui m’y emmène : finalement, tout est bon à prendre et plus on est de fous plus l’after s’annonce conséquente ! De Yes, je n’adore vraiment que Going for the One qui reste pour moi au-dessus du reste ; ils en joueront l’un ou l’autre morceau mais impossible de me remémorer lesquels. Beau souvenir certes, mais il manque assurément pour moi ce qui fait la différence entre la rock’n’roll attitude et un concert de musique… moderne. Il est des groupes pour qui la scène n’est définitivement pas une plus-value eu égard à leur excellence musicale par ailleurs incontestable.