Le genre d’email en provenance du management de THERAPY?… qu’on aime encore bien lire deux ans et demi après notre dernière rencontre-interview à l’occasion du Festival Terres Rouges 2012 à Esch-sur-Alzette (G.D. Luxembourg):
Hi !
Great to hear from you. I hope you are well.
It would be our pleasure to offer you a Guest List +1 (with Photo Pass) for the show at the AB in Brussels on April 6th.
Please contact me closer to the day, as my memory isn’t what it used to be!!
I look forward to seeing you in Brussels.
Kindest regards.
R.
Quand on connaît la manière avec laquelle l‘animal gère son droit à l’image, se faire accréditer n’est pas la moindre des choses – que nenni ! Et ce ne sont pas tous les détenteurs d’un smartphone qui se sont fait confisquer le leur par la security alors qu’ils tentaient de prendre l’un ou l’autre cliché à la dérobée durant le set qui nous contrediront. Leur restera néanmoins comme souvenir les selfies pris dans la file de 150m qui s’agglutine devant la Rockhal à l’ouverture des portes…
Parmi tous les projets que Steven WILSON mène en parallèle depuis le début de sa prolifique carrière solo, il en est un qui a pris plus de consistance et d’ampleur que d’autres: PORCUPINE TREE. Il y a cependant fort à penser que le porc-épic ne piquera plus à l’avenir, à en comprendre les dernières déclarations de son fondateur et leader. Trop à l’étroit dans le carcan d’un groupe où il lui faut composer avec d’autres, la carrière de WILSON est en effet de longue date tiraillée entre son prolixe parcours en solitaire et ses différentes formations menées de concert(s) – qu’elles s’appellent Blackfield, ou No-Man, ou encore Bass Communion, Storm Corrosion et bien évidemment Porcupine Tree,… Sans parler de ses occupations de producteur pour bien d’autres formations encore.
PORCUPINE TREE est mort (quoique pas encore enterré), vive Steven WILSON ?! Disons que la différence ne saute pas aux yeux ni surtout aux oreilles, tant ce va-nus-pieds de Wilson se confond(ait) avec PORCUPINE, tant la symbiose au sein du porc-épic débouchait sur de savantes et puissantes co-constructions qu’on retrouve quasi telles quelles dans la production solo de ce multi-instrumentiste hors paire.
Est-ce tout le Luxembourg qui est ici réuni ce soir ? plaisante d’entrée de jeu Steven WILSON s’adressant à une Rockhal bien sold out. Et il colonise de fait une assemblée qui lui était par ailleurs soumise dès avant la 1ère note. Son dernier opus Hand. Cannot. Erase., encore tout chaud dans les bacs, est délivré in extenso, entrecoupé seulement par deux intermèdes (estampillés Porcupine Tree notamment) en son plein mitan. Et il en sera de même après un semblant de rappel derrière un voilage-écran qui sépare désormais la scène du public, afin de servir deux heures de show allongé d’autres shit (sic) tirées de son répertoire qui – ainsi qu’il l’explique – se fondent et se marient parfaitement avec le concept, l’ambiance et l’atmosphère (frame) de son dernier opus.
A quand remonte notre dernier concert avec un son d’une telle pureté, d’une telle puissance, d’une telle limpidité et d’une perfection telle, dans une salle à l’acoustique expressément conçue à cette fin ? La richesse, l’émotivité et l’émotion que dégage l’oeuvre – sombre – de cet extraordinaire Wilson méritent sans conteste ce standard tout à fait hors norme. Des frissons nous en parcourent encore l’échine, tant un tel package composition-scénographie-sonorisation relève de l’expérience rare, unique et ô combien prégnante. Même si en la circonstance Steven Wilson semble se concentrer sur les lead vocals et background (guitars, bass & keyboards), distribuant davantage les munitions à ses comparses que jouant son Rémy Bricka.
Il est des soirs où la conjonction des astres donne à l’expérience en cours son caractère tout à fait exceptionnel et extra-ordinaire. L’éclipse solaire, les grandes marées et l’équinoxe ont conjointement concouru, cette semaine, à faire de ce concert le phénomène paroxysmique par excellence, l’événement si pas (bien sûr) de la décennie du moins de l’année. Steven Wilson vient assurément de franchir une étape supplémentaire sur le chemin qui le mène au panthéon des compositeurs hors normes, intemporels, à la créativité inaccessible et à l’explosivité inintelligible. Un génie conceptuel, point barre… Et puis, vous en avez déjà vu beaucoup de concerts qui se terminent par un générique de 10 minutes ?
La force et l’énergie d’EPICA, mais également la richesse et la puissance de leurs mélodies, nous avaient littéralement charmés fin 2014 à la Kulturfabrik. Pourtant, le genre grandiloquent, élégance, mélodrame et grandeur symphonique ne sont pas du tout notre tasse de thé. Pour preuve, notre précédente expérience pour le moins mitigée en la matière portait précisément comme nom l’année dernière… WITHIN TEMPTATION.
Nous observions l’été dernier donc, backstage et d’un oeil franchement distrait, ces parait-il incontestables figures de proue et leaders du genre qui officiaient au Sweden Rock Festival 2014. Le contexte ne se prêtait-il pas à l’exercice? La lumière ambiante et estivale ternissait-elle leur prestation? Avions-nous la tête ailleurs…? Toujours est-il que la démonstration ne nous avait à l’époque franchement pas convaincus. Et ce soir à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette, le constat est plus atterrant encore. Certes, la voix puissante de soprano de Sharon den Adel se marie admirablement bien aux sonorités symphoniques du band… mais le très pompeux vire rapidement au franchement trop pompant.
Une configuration "parterre assis" n’encourage en outre pas une effusion et une profusion de réactivité de la part d’un public qui semble tout aussi surpris que nous de voir les lampes se rallumer au bout de 50 petites minutes seulement. Cet entracte (?!) pour le moins inopportun et en tous cas aussi prématuré que salvateur a définitivement raison de nous : cette décevante prestation se résume à une mise en scène artificielle dont l’éclat surfait ne suffit pas à compenser la platitude des mélodies, la faiblesse des constructions et la redondance des compositions. Soyons cependant respectueux des organisateurs répondant aux attentes d’un large public friand de ce type de "sons & lumières" qui se prête bien à la configuration des lieux, se dégustant sagement assis et le cul religieusement serré comme à la messe. Mais, rockeurs et rockeux de tous cuirs et de tous poils, circulez: il n’y a rien à voir… (ni à entendre).
(Vu notre accrédition-presse without photo-pass, seules deux vues d’ensemble ci-dessus ont été tirées depuis la table de mixage en fond de salle. Les cinq autres clichés proviennent quant à eux du backstage du Sweden Rock Festival 2014 alors que le groupe rejoignait ses pénates…).
2ème sold-out d’affilée à Arlon: la tournée d’HOOVERPHONIC continue de remplir les caisses, même si nous n’y contribuons guère. A entendre Callier, le band a apprécié l’hospitalité des Arlonais, la visite de Luxembourg-city et le marché aux puces dominical à Saint-Donat. Bémol: le couvre-feu imposé aux bistros à 02h du matin (… à qui le dites-vous): toujours aussi loquace et sympa, l’Alex Callier. Tout l’inverse de son complice Raymond Geerts pour le moins renfrogné, ou qui a dû ch… une pendule (à moins que ce ne soit les effets conjugués du gin et de l’altitude, peut-être?). Et des remerciements tout particuliers adressés à l’équipe de la Maison de la Culture d’Arlon qui a semble-t-il bien récuré les lieux après l’after-party gin-tonic backstage à l’issue du concert d’hier soir (sic). Ah bon, HOOVERPHONIC serait donc plus rock’n’roll backstage que sur scène, mince alors…?!?!
Avec une set-list sensiblement identique à celle de Bastogne il y a un gros mois – et les mêmes blagues… – seul l’agencement de l’ordre des morceaux diffère quelque peu. Noémie Wolfs, toute de noir courtement vêtue, semble peu franche sur ses high heels in motion qui vagabondent, instables, sur la moquette de la scène. Demeurant – à tort ou à raison – timide ou très peu à l’aise en parlant et en échangeant sous les feux de la rampe, c’est bien en chantant qu’elle y excelle. HOOVERPHONIC fêtera cet automne ses 20 ans, et l’homme à qui le groupe doit son succès est présent ce soir dans l’assemblée: l’hommage du band et l’ovation qui s’en suit n’en sont que plus sincères.
Tout comme la chaleureuse invitation lancée au public d’envahir la scène dans un beau bordel, de prendre possession des lieux et d’effectuer frontstage un petit pas de danse pour qui est familier du manbo: chaud devant! Un certain Laurent qui a des couilles (sic) est déclaré vainqueur par le band: couilles, ça fait plaisir à entendre avec l’accent flamoutche. Oyez, oyez, bonnes gens: HOOVERPHONIC en a (des couilles) ! Oyez, oyez, qu’on se le dise: HOOVERPHONIC est rock’n’roll (…mais backstage only).
Une heure trois-quarts de show – disons plutôt de prestation – avec une belle boucle en guise de dernier rappel : le premier hit (pardon: tube ! ) de HOOVERPHONIC qui remonte au millénaire précédent déjà, et en final le dernier en date : le superbe, envoûtant et soyeux Gravity. Ou comment terminer sur un petit nuage…
Photo-pass avec les mentions "SB" pour Saarbrücken, et "MM" pour MONSTER MAGNET: comme ça, on ne vous cache rien… MONSTER MAGNET évolue, change, mute tout en restant fondamentalement identique. La dernière fois que nous avons pu passer un peu de temps avec son leader, c’était l’été dernier au Sweden Rock Festival. Et, pour notre 3ème concert du MAGNET en 12 mois, on observe qu’en fond de scène Dave WYNDORF passe effectivement de plus en plus de temps dos au public à manipuler sa table magique, son set de distorsion psyché d’une main, jouant de la guitare de l’autre.
Pendant que ces sons venus d’ailleurs font office de background et de toile de fond – ou plutôt de lourde chape de plomb – le band bucheronne et martèle frontstage. La tournure des concerts de MONSTER MAGNET s’apparente de plus en plus à une bande son venue d’ailleurs – space rock, vous avez dit? Stooner, non peut-être?! Si pas hallucinogènes, en tout cas hypnotiques: en loops, le rythme et les décibels font leur oeuvre neurologique au fur et à mesure que le concert avance, et le Garage de Saarbrücken ne fait pas exception ce soir. Etat de conscience modifiée, état de conscience altérée – volupté de fin gourmet.
L’album "Milking The Stars" a convaincu l’année dernière Dave WYNDORF et ses alcooliques de continuer à travailler des sonorités de plus en plus expérimentales. Pour ce remake de leur "Last Patrol" de 2013, plutôt que de remixer les bandes originales, le band a retravaillé tout l’enregistrement pour lui donner un "real psychedelic weird 60’s vibe”. Ce qui faisait récemment dire à WYNDORF que l’idée à la base de ce projet est bien de continuer et continuer à mettre de la distance entre MONSTER MAGNET et l’étiquette métal qui lui colle aux basques depuis des lustres. Et il en sera de même à l’avenir dans la mesure où le MAGNET n’a jamais été un groupe de métal, dixit WYNDORF. Il continuera néanmoins a chanter et à jouer loud même si cela peut semer la confusion. Trèèèèès, très loud, peut-on confirmer ce soir…
Ces sons expérimentaux, WYNDORF et le groupe continuent donc à les travailler dans le cadre d’une version alternative de l’album "Mastermind". Ils en tritouillent expérimentalement les morceaux, en réimaginant fondamentalement l’abum. Ainsi que le confiait récemment le leader, “I haven’t mastered it yet but it’s all mixed. And it’s very strange: weird acoustic versions of songs that used to be super heavy, turning things inside out. Not just like an unplugged situation, but truly odd. I seem to be searching for odd as we go on – odd is interesting”.
Décidément, MONSTER MAGNET demeurera toujours à part dans le r’n’r circus – et David WYNDORF un alien, un extra-terrestre au sens propre du terme et dans toute sa splendeur et sa démesure. MONSTER MAGNET est un OVNI du rock’n’roll mais quoi de plus normal quand on fait du space-rock, que son leader est un véritable mutant et qu’il porte de surcroit un t-shirt à l’effigie de UFO ?! La boucle est bouclée – rien d’anormal quand on joue en loops.
Pourquoi donc le BERTIGNAC s’évertue-t-il à se fourvoyer dans la chansonnette mainstream et autres The Voice alors que, rockeur dans l’âme, il excelle dans le registre real r’n’r et full guitar ? Est-ce pour plaire aux petites cochonnes de Bruxelles et aux grosses cochonnes belges qu’il semble tout particulièrement apprécier ce soir (et qui le lui rendent bien)?! C’est qu’il a la gnac le BERTIGNAC, dès lors que la pulsion de jouer au guitar hero l’envahit et qu’il s’agit de faire hurler sa six-cordes en nous balançant ses longs délires carrément hendrixiens – quand pas claptoniens ou stoniens avec ses/ces ouhouh en background vocals.
Ces quelques longs et bons moments d’anthologie ponctuent un set long de 2h25’ (excusez du peu), que quelques solides extraits du répertoire de TELEPHONE contribuent à enflammer plus d’une fois. Quand BERTIGNAC y met du sien et donne le corps, il y a même du Free, de l’Aerosmith et du Led Zep derrière ses riffs. Sans doute le guitariste le plus exaltant de l’Hexagone, le plus inspiré et le plus inspirant avec Paul Personne. Le ton est donné d’entrée de jeu lorsqu’il enjoint le public à lever son cul (sic) des confortables sofas rouges du Cirque Royal dès la fin du 1er morceau, avant même de saluer le public.
C’est ce qui s’appelle une entrée en matière dès plus acceptables. Bingo, Gamin: prochaine fois, faudra que tu fasses déverriner la totalité des fauteuils à la manière du Nuge un beau soir de mars 1977 pour rendre cette su-per-be salle plus chaude encore que le rouge royal qui la tapisse jusque sous la grande verrière. Allez Louis, t’es revenu à tes fondamentaux, et Gainsbourg a fait place nette pour Gainsbard – de qui ton look tient de plus en plus. Et ce ne sont pas les trois belles de SIRIUS PLAN qui nous contrediront…
Pour la seconde fois (de mémoire), un contrat-pass-photo nous lie ce soir au producteur (Gérard Drouot en la circonstance). La précédente fois, c’était à l’occasion du concert de Motörhead en 2011. Apprécions le fait, une fois n’est pas coutume, que nous pouvons officier durant tout le set et non pas pendant les seuls trois premiers morceaux.
En d’autres termes,
CONTRAT PASS PHOTO – LOUIS BERTIGNAC – Concert : Cirque Royal – Bruxelles – Date : 04 février 2015
Adresse e-mail : xxx@xxx.com – Téléphone : +32.xxx.xx.xx
Je soussigné …Xx Xx… travaillant pour ● le blog ou site internet : www.intensities-in-10s-cities.eu – garantis que les photographies réalisées le jour du concert cité ci-dessus, sont exclusivement destinées à être diffusées dans le cadre des visées ci-avant. Je garantis ainsi que les photographies réalisées du concert cité ci-dessus ne pourront en aucun cas être vendues ou données à une autre publication ou émission, à une autre agence de presse ou tout autre type de société de diffusion d’image, sauf accord préalable et écrit de l’artiste.
L’artiste m’autorise les prises de vue durant tout le concert.
De même je me placerai à l’endroit que m’indiquera le régisseur de l’artiste le jour du concert et ferai en sorte de gêner au minimum le public. Enfin, j’accepte si cela me l’est demandé d’envoyer dans les meilleurs délais une sélection de photographies par mail à l’adresse xxx@xxx.fr, pour validation des photos et afin que l’artiste puisse en utiliser éventuellement plusieurs au choix, gracieusement, dans un cadre non commercial exclusivement (ex. site internet ou page Facebook …), avec citation des crédits de l’auteur.
Fait à …Xx, le 04 février 2015, Signature (avec mention «bon pour accord» ).
Mais de rien, mon cher Gérard Drouot: tout le plaisir était VRAIMENT pour nous. Si,si !