Certains sold-out font particulièrement chaud au coeur, et sont plus poignants que d’autres. Celui d’ARNO ce soir à la Rockhal de Esch-sur-Alzette fait partie de ceux-là. C’est un grand ARNO qui foule la scène et qui nous offre du tout, tout grand ARNO. Celui qui nous émeut en l’écoutant chanter. Celui qui nous fait rire en l’écoutant conter. Celui qui nous fait danser en l’écoutant jammer.
Son nouvel album "Human Incognito" encore tout chaud sous le bras, ses nouvelles pépites n’en sont que plus fraiches et plus vierges encore en live. A l’instar de l’odeur qui baigne la boulangerie au petit matin alors que les miches sont à peine sorties du four.
Et de miches, il en est toujours beaucoup question avec ARNO, passant de la tête de bite de Mireille Mathieu (sic) aux gros roberts de sa grand-mère, sautant des miches aux moules, s’ébrouant des filles du bord de mer jusqu’aux putains (d’européens), sans oublier de s’émouvoir – de nous émouvoir – sur les yeux de sa mère qui elle aussi adore le noir.
Son dernier chef d’oeuvre délivre en live une puissance terrible et redoutable à l’image du remarquable band qui l’entoure, et ses nouvelles compositions demeurent le fidèle reflet de l’homme: hétéroclite et imprévisible, passant de la poésie à l’anarchie, des pulsions aux émotions. ARNO réalise comme toujours la magie de l’alchimie, celle de tout ingérer et de tout intégrer dans le melting-pot de 5 décennies d’un répertoire tantôt iconoclaste, tantôt si profond.
Putain, putain, c’est vachement bien un concert d’ARNO le jour même du 25ème anniversaire de la disparition de l‘Homme à la Tête de Chou: on aurait voulu mieux faire qu’on n’y serait pas parvenu. Que surtout l’alcool conserve bien des années encore la voix de notre ARNO national, et que les fumées continuent de tanner sa silhouette fatiguée et chiffonnée, et le plus longtemps sera le mieux. Après tout, il est presque tout ce qu’il nous reste de national avec la fête et les frites. Le reste est entre temps devenu fédéral.
GOV’T MULE featuring Warren HAYNES @ den Atelier, Luxembourg – 09 mai 2016
Press release: Rock torchbearers Gov’t Mule are celebrating their 20th anniversary with an extensive tour and a series of dynamic live archival releases that highlight the group’s versatility and epic, fearless live performances. No two Gov’t Mule shows are alike, as the band draws on the more than 300 songs in their repertoire (and often a host of special guests) to create a unique experience each and every time. Their steadily expanding fan base knows that the Mule always has something special waiting for them. Expect the unexpected. © den Atelier.
Ainsi donc TOTO initie sa tournée mondiale ce 27 janvier 2016 depuis Bruxelles devant un parterre qui n’a de rock’n’roll que son seul aspect bigarré. Dans l’assistance, certains semblent s’être trompés d’adresse, d’autres d’époque, d’autres de soirée. Mais bon, sans doute s’offrent-ils ce soir LEUR sortie-concert de l’année – voire de la décennie – en guise de cure de jouvence certainement. Ils ne manqueront pas de raconter pendant des mois et des mois à qui veut les entendre: « Vous pensez bien ma petite dame, TOTO était de retour à Forest ». De retour, ou sur le retour… ?
"Leaving to start the Toto World tour today! Brussels, 1st stop.. here we come! I am SO ready for this! 2016 is gonna be killer!", tweete Lukather. Il est vrai que depuis la disparition de la fratrie Porcaro, Steve Lukather reste le patron de la formation, leader qu’il a finalement toujours été au gré des flux et des reflux. Car TOTO, c’est comme les grandes marées d’équinoxe: ça s’en va et ça revient (air connu), et quand on ne les voit plus, on sait qu’elles vont de toute façon rappliquer tôt ou tard.
Il faut attendre la 25ème minute et « Hold the Line » (évidemment…) pour que le public daigne lever son c… et remuer le popotin. Si l’on compte les 20 minutes de retard encouru avant le lever du rideau, il est donc 20h45 lorsque Forest National semble sortir de sa léthargie et de sa torpeur. Nous étions trop jeune au milieu des seventies pour jouir du spectacle de certains (… suivez mon regard) qui exigeaient de dévériner l’ensemble des sièges de Forest National avant de s’y produire, alors qu’aujourd’hui d’autres à l’instar de TOTO imposent en 2016 une configuration tristement full-assise de la salle. A quoi rime d’ensuite inviter le public à se lever et à se remuer les fesses?! Allez-y comprendre quelque chose…
TOTO, on les préfère presque finalement en version studio (où ils excellent), à moins que ce ne soit le côté statique et trop lissé du band qui nous chagrine quelque peu lorsqu’il se trouve sous le feu des projecteurs. TOTO en live, c’est beau, c’est propre, c’est grand, c’est technique. C’est nickel-chrome et ciselé comme du marbre de Carrare ou du 20 carats. C’est tellement beau et propre que ça en viendrait presqu’à manquer de vie, d’erreurs, d’hésitations, d’improvisation.
TOTO manque de fausses notes et de dérapages incontrôlés parce que la perfection manque de rock’n’roll attitude tout simplement. TOTO manque de gras et d’aspérité. De rugosité. En fin de compte, la perfection, ce n’est pas toujours folichon (…dit-on également de nous…). A moins que ce ne soit finalement nous qui nous nous soyons ce soir trompé d’adresse, d’époque, de soirée…??
Reviews TOTO 1987 – 1995 – 1998 – 1999 @ Intensities in Tens cities – Chap 1: The Vintage Years.
L’excellence porte un nom: WILSON… D’aucuns nous estimeront prétentieux et nous taxeront d’une effroyable subjectivité (certes, certes) si nous affirmons que nous ne sommes que le 23 janvier 2016 mais que probablement vient-on d’assister à LA prestation de l’année. Steven WILSON a derechef positionné la barre haut, très haut et son standard n’est décidément pas du même ordre de grandeur que celui du commun des musicos. Open your state of mind. Pause.
Qu’on apprécie ou non le personnage, que son oeuvre nous parle ou pas, force est de reconnaître que ce stakhanoviste est un véritable extra-terrestre, un génie conceptuel doublé d’un performer hors pair. WILSON, c’est un insatiable créateur au cerveau gargantuesque, un boulimique de la scène dont seul l’appétit à créer, à écrire, à composer et à jouer semble rassasier. Producteur aussi prolifique que multi-instrumentiste prolixe, il est de ces personnalités exceptionnelles et hors normes dont la planète rock ne compte plus guère de spécimens…
Extra-ordinaire ou extra-terrestre, son génie et son talent se traduisent dans des oeuvres d’une rare profondeur et d’une consistance aussi intime que dense et riche. Wilson, c’est un géniteur d’albums cinématiques qui stimulent l’imagination de ceux qui les savourent, et qui réussit à transposer en live la profusion et la texture de ses créations sans altérer la confidentielle intimité de l’immense richesse intérieure qu’elles dégagent.
Steven WILSON, c’est à la fois la perle et l’huitre, du caviar enrobé d’une feuille d’or, la Mecque du nirvana.
"An evening with Steven Wilson" est articulé autour d’une première partie désormais prévisible mais non moins remarquable constituée de l’intégralité de Hand. Cannot. Erase. Reproduire en live cet album représente un véritable tour de force, sauf pour l’équilibriste au doigté magique que nous avons sous les yeux. Un break de 15 minutes s’avère ensuite salutaire, manière de soulager la pression artérielle des 2.000 organismes présents soumis à rude épreuve émotionnelle. Un second set de même durée (70 minutes) nous offre un premier jet de son dernier né: des compositions antérieurement enfantées mais tout juste sorties cette semaine seulement. Cet album "intérimaire" comme il le qualifie lui-même n’est exclusivement composé que de matériel enregistré à l’occasion de ses deux précédents CD. Depuis, il avait précieusement conservé ces pépites de côté, poire pour la soif en attendant d’accoucher de son prochain véritable album à venir, comme il se plait à dire…
La seconde moitié de son set est bien sûr également pimenté d’un zeste de PORCUPINE TREE et d’une touche de STORM CORROSION pour mettre davantage encore le feu à une Ancienne Belgique logiquement sold out, constituée d’un public connaisseur et respectueux – presque religieux par moment. Une véritable communion s’installe entre l’artiste et son public, une rare et parfaite symbiose avec une audience qui semble témoigner tant d’attentions à l’égard de WILSON que celui-ci en devient ce soir affable comme jamais nous ne l’avions vu auparavant.
On le surprend même à reléguer de son propre aveu les publics allemand et anglais à, comme qui dirait, du menu fretin alors même qu’il termine une dizaine de dates en Allemagne et que son Angleterre natale l’attend pour une série de sold out avant ceux de nouveau outre-Atlantique. Surprenant gnome: quand Wilson parle, ce n’est jamais anodin…
Entouré d’un line-up de pointures renouvelé à 50%, manque néanmoins la féminine Ninet Tayeb dont l’absence s’explique par l’interdiction de prester ce samedi soir pour cause de shabba. Si on ne badine pas avec la religion, la bande-son de sa voix ne sera qu’une partielle compensation. Autre absence ou plutôt disparition saluée par Wilson: son hommage à Bowie s’appelle Lazarus, bien évidemment son Lazarus à lui, son "Lazarus" à PORCUPINE TREE qui s’intègre dans un second set aussi magistral et grandiloquent que la première partie de soirée. Une sonorisation tout simplement exceptionnelle est au service d’un show qui se renouvelle tout en demeurant articulé autour d’une colonne vertébrale qui reste la trame et le canevas d’une tournée Hand. Cannot. Erase débutée il y a pourtant plus d’un an.
Avec un Steven WILSON trois fois à notre agenda l’année passée, il sera difficile de faire plus et mieux en 2016. L’addiction est pourtant proche et tentante, nourrie d’une jouissance constamment renouvelée par la découverte permanente d’un homme riche, d’une personnalité multiple, d’un personnage aux ressources si insoupçonnables qu’il parvient encore à nous surprendre, à nous émouvoir, à nous faire vibrer comme si chaque soir était la première fois. "Steven WILSON, créateur d’ambiances depuis 1967", pourrait mentionner sa carte de visite. Et des concerts de cette densité pour moins de 30€ la place, c’est aussi ça la marque de fabrique Wilson.
Quant à nous, ce fut un véritable honneur d’être finalement accrédité-photo à J-2 par le tour management alors que seulement quatre organes de presse nationaux étaient initialement adoubés en exclusivité par Live Nation à la manoeuvre. Thanx, Mister Wilson: open your state of mind…
Killed by Death… Le rock’n’roll (pas le rock) est en deuil. Triste réveil, ce mardi 29 décembre 2015. La radio vient de nous tirer du sommeil et aurait mieux fait de ne pas vomir ses nouvelles. Les bad news du matin annoncent la mort de LEMMY… En deux petits jours seulement, un cancer foudroyant diagnostiqué jour de Boxing Day (ce 26 décembre) a eu raison de 60 années d’excès en tous genres. Les yeux embrumés par l’annonce de cette perte, il nous faut remonter aux souvenirs adolescents de la disparition de Bon SCOTT ou de Phil LYNOTT pour retrouver ce même sentiment de vide et de perte incommensurable…
Salaud, LEMMY, f*****g bastard que tu es… Tu aurais au moins pu encore attendre "un peu", et nous offrir le plaisir d’assister à ton concert du 1er février prochain au Zénith de Lille pour nous permettre à nouveau de te tirer comme convenu une dernière fois le portrait. Mais non, non: au lieu de cela, tu as préféré tirer ton irrévérence habituelle et mettre un terme à une des dernières énigmes médicales de ce début de 21ème siècle: celle de ta survie (de moins en moins bon-pied bon-oeil, il est vrai) à travers et à l’issue de six décennies d’abus et d’excès qu’aucun n’aurait surmontés sans y perdre son corps ou son âme. Son foie ou sa rate.
Le fait d’avoir bien involontairement fait l’impasse sur ton dernier show cet été à la Rockhal ne donne que plus de plomb encore à cette incommensurable tristesse. Nous voilà désormais condamnés à nous contenter dorénavant de tribute bands qui jamais – ô grand jamais – n’arriveront à ta cheville. Raison pour laquelle nous continuerons à les éviter. Tu as tâté (tété ?) du psychédélisme au biberon de Jimi HENDRIX, dont tu étais roadie-dealer en l’alimentant de ces substances illicites mais ô combien créatives. Tu as ensuite approfondi les tréfonds de ces matières et sujets aux commandes du vaisseau spatio-(in)temporel HAWKWIND avant de t’en faire jeter comme le bastard que tu étais. Mais tu resteras surtout fondateur et pierre angulaire de la NWOBHM, à laquelle tu as toujours réfuté appartenir – jusqu’il y a quelques jours encore. La véritable perle de métal que tu as enfantée, cette bombe atomique, tu lui as décerné le titre peu enviable mais aujourd’hui adulé de MOTORHEAD. Avec toi, avec MOTORHEAD et avec ton complice Philty Animal Taylor qui ne te devance que d’un mois en enfer juste le temps de mettre les bouteilles au frais, l’histoire de la musique moderne perd une de ces dernières légendes (im)mortelles.
Tu n’étais pas de ces dinosaures retraités du r’n’r, ces papys gâteux qui végètent sous perfusion comme des plantes desséchées dans leur repaire doré ou qui, pour les plus vaillants, tous les cinq ans (pour raisons pécuniaires ou pour contrer l’ennui) se trainent comme des limaces reliftées sur scène en n’étant plus que le pâle et pathétique reflet de leur splendeur et de leur gloire passées. Non, toi au as continué à bouffer de la poussière et à tenter de nouer les deux bouts. Tu as surtout continué à brûler la chandelle par ces mêmes deux bouts et à nous offrir la quintessence brute et brutale du real rock’n’roll. Jusqu’à tes 70 berges. Tu as préféré continuer à brûler de manière inconsidérée plutôt que de te consumer à petit feu, nous donnant l’illusion du caractère éternel de ta mission ici-bas. Malheur et mépris aux larves que tu laisses ici-bas ou que tu vas retrouver en enfer, mais splendeur et gloire éternelle aux icônes et aux flamboyants dont tu resteras à jamais l’étendard dans l’inconscient collectif – et malheureusement chez les incultes aussi qui continueront d’arborer le t-shirt Motörhead à l’instar de celui du Che qu’ils croient toujours le Captain Igloo des tropiques.
Merci LEMMY, merci. Mais tu ne restes qu’un f*****g bastard en nous abandonnant de la sorte au rock’n’roll dont les Rickenbacker ne sonneront désormais plus jamais comme avant… R.I.P.
Morceaux choisis :
"I come from a broken home. I broke it."
"I like to be loud and shout and run around. Rock‘n’roll should be Saturday night every night."
"I like girls. That’s the only reason I’m in the music business – I discovered you could get women to take their clothes off if you had a guitar. And they come off a lot faster if you can play it."
"My ethic is: ‘Eat, drink and be merry, for tomorrow we die.’ You can be as careful as you want, but you’re going to die anyway, so why not have fun?"
"I know, intellectually, there was a time when I wasn’t in Motörhead. But I can’t actually remember it."
"I get to travel all over the world, I get to sleep with women of all colours and religious persuasions and I get to play the music I like and make people happier than they were when I arrived. It’s a good way to make a living. You find me a better one."
"I’ve got what’s called a Low Tonal Register, which, loosely translated, means I sound like a gorilla on Valium."
"Motörhead are supposed to make people wonder what’s the next bad thing that will happen to them. Life is about brief periods of bliss, followed by long periods of depression, angst and brutality."
"It’s not that I take pride in being unfashionable. It’s just that I’ve gotten used to it. I do it rather well now. I’ve been practising for a long time."
"I don’t get hangovers. You have to stop drinking to get a hangover. Why stop?"
“I was Jimi Hendrix’s roadie. My rock’n’roll credentials are fucking impeccable.”
"Integrity is everything to me. I will not die ashamed. I will live on my deathbed knowing that I gave it my best shot, and everything else is meaningless to me."
"If there is a God he hasn’t been paying attention. He should retire and hand over to a younger man, because he’s making a real bollocks of everything."
"I don’t want to be a fucking legend. I want to be a competitor."
"I only care about my band. All the rest of you can go fuck yourselves."
"Most people get to clock out at the end of their day’s work. I’m Lemmy twenty four hours a day, seven days a week."
"I am rock and roll, and rock and roll is me."
All the World 2015 is a Stage 2016.
Thank you to all the 323.963 r’n’r dogs all around the world who visited us here in 2015 !
♠♥♠♥ Heavy Lemmy New R’n’R Year 2016 & Best Wishes ! ♠♥♠♥
2015 – flash-back :
Merci aux 323.963 lecteurs qui nous ont fait l’honneur et le plaisir de nous visiter en 2015 !
D’un honorable 13.000 visiteurs mensuels en janvier 2015, la récente ouverture de notre page Facebook cet automne a littéralement boosté le trafic sur www.intensities-in-10s-cities.eu: la fréquentation s’est rapidement établie à 45.000 visiteurs durant le seul mois de novembre dernier pour bondir à… 122.000 visiteurs en décembre 2015 uniquement.
See ya all here in 2016 !
La NWOBHM peut elle encore porter le titre de "new" 35 ou 40 ans après avoir été baptisée de la sorte ?! Oh que oui: grosse claque dans la figure, magistrale gifle… The God of Metal n’a pas déçu et les nouveaux (?) saigneurs ne peuvent que dignement porter leur fière appellation qui ne nous avait pourtant pas explosé dans la face au printemps dernier à Luxembourg. Une scène bruxelloise aux dimensions imposantes dressée presqu’au milieu de la fosse de Forest National rend la cuvette d’autant plus propice à une effusion de décibels pour cette grand messe dont les prêtres de Judas sont définitivement passé au rang de dieux.
Une mise en scène et un light show impressionnants achèvent un tableau époustouflant servi par une sono proche de la perfection. JUDAS PRIEST nous sort le grand jeu et la recette – pourtant éculée avec les décennies – n’a pas pris une seule ride. Que du contraire : avec les années passant, le formule s’est encore tonifiée et le breuvage corsé davantage, à l’instar d’une soupe de grand-mère ou d’une choucroute dégageant un fumet plus puissant encore quand longuement réchauffée à feu doux.
JUDAS PRIEST demeure synonyme de heavy metal grandiloquent dans toute sa pleine démesure musicale et scénique, mais néanmoins tout en finesse et en (relative) sobriété. Ou quand un ogre joue le fin gourmet. British steel & master class, ni plus ni moins.
Cuir, clous, cravache, chaînes et canne – le grand barnum du heavy metal est fidèle à ce qu’on attend de lui : une grand messe noire aux tempos lourds et méchants, mais sans esbroufe ni tape à l’œil, si ce ne sont peut-être les (trop?) nombreuses tenues d’Halford qui virilisent davantage encore la rétine. Rien que du pur et du naturel, sans fard ni faux semblant, ni anabolisant ni artifice. Le heavy metal dans toute sa splendeur, dans toute sa spontanéité, dans toute sa virilité mais en toute (relative) simplicité et sans show (sang chaud ?).
Pas besoin de faire mieux que nature lorsqu’on est l’alpha et l’oméga de la discipline. Nous ne sommes pourtant pas les premiers adeptes de la discipline, c’est donc dire l’impression dévastatrice que nous laisse cette soirée orgiaque mais cependant – et paradoxalement – toute en retenue. Voire même peut-être tout en retrait pour ce qui est d’Halford qui semble avoir laissé le leadership à Hill, le petit nouveau.
Cette prestation époustouflante de JUDAS PRIEST rend d’autant plus décevante le petite heure d’UFO officiant en open-act. Nous attendions pourtant avec énormément de plaisir ces retrouvailles, mais celles-ci sont gâchées par une sonorisation pourave et un show sans âme ni grande conviction malgré tout le respect que nous vouons à l’Ovni.
Assurément la moins bonne prestation d’UFO à laquelle il nous ait été donné d’assister, mais assurément pas au point de mériter ces désormais traditionnels sifflements de Flamoutches lorsque les artistes ont la courtoisie de s’essayer à quelques mots de français. C’en devient une minable et déplorable habitude, que l’on soit à Forest National ou à l‘Ancienne Belgique.
Les quasi septantenaires d’outre-Manche étaient donc à la fête ce soir, et sur leur thirty one siouplait. Ce n’est pas la prestation très moyenne du très élégant Phil Mogg (plaisantant sur ses problèmes – bien visibles – de dentition) ou celle du peu sémillant Bob Halford (qui n’avait pas la tchatche) qui terniront un tableau final. De jeunes loups en auraient rajouté pour faire déborder le vase, mais pas JUDAS PRIEST qui connaît les effets néfastes du trop plein: plus on en renverse, moins on en boit…