Sans doute un des plus remarquables underated supergroup qui parcourt la planète pour réinventer ce qui n’a pas encore été conçu, et pour réécrire l’histoire du rock’n’roll telle qu’elle aurait pu (dû ?) être couchée sur les pages du grand livre du r’n’r circus : The DEAD DAISIES, live @ Garage, Saarbrücken !
Ah! ça c’est quelque chose, ces bons vieux spots incandescents rouges et jaunes, et bleus, verts…! A force de ne plus voir que ces projecteurs LED de par toutes les scènes que nous fréquentons, on en oublierait vite la chaleur – au propre comme au figuré – l’inertie et la rémanence de ces bons vieux spots. Rien de tel pour donner du ronflant, de l’ampleur et du volume – à l’instar de vieux microsillons au rendu si chaud et si rond comparativement à cette musique numérique compressée.
Si le spot incandescent est donc au LED ce que le microsillon est au format numérique compressé, le ronflant, l’ampleur et le volume de ce light show "à l’ancienne" est également à l’image de la bande son: The DEAD DAISIES compose du classic (hard) rock vintage mais teinté d’une sonorité post-moderne et d’une r’n’r touch tout ce qu’il y a de plus actuelle. On adoooooore, et nous ne sommes pas les seuls car on se bouscule au portillon de The DEAD DAISIES.
Co-fondé en 2013 par John Corabi (ex-Mötley Crüe, Ratt), on trouve aujourd’hui à ses côtés Marco Mendoza (ex-Ted Nugent, Thin Lizzy, Whitesnake), Deen Castronovo (ex-Journey, Bad English) et Doug Aldrich (ex-Whitesnake, Dio). Mais d’autres pointures ont également rejoint en court de route ce projet-band pour faire un bout de chemin ensemble, en provenance notamment de Guns N’ Roses, INXS, The Rolling Stones, The Cult, Nine Inch Nails, The Scream, Bad Moon Rising,… (excusez du peu !).
Avec toutes ces références offertes à nos ouïes gustatives, M’sieurs-Dames, comment ne pas tomber sous le charme de la patte ou plutôt de la griffe DEAD DAISIES on vous l’ demande ?! Pour notre part, on ne comprend toujours pas non plus pourquoi The DEAD DAISIES ne porte pas encore le titre de supergroup que s’arrogent pourtant sans complexe d’autres formations au pedigree nettement moins prestigieux.
Malgré leurs références, The DEAD DAISIES ne se la pètent pourtant pas, continuant inlassablement à alterner méga-salles et clubs plus intimistes comme l’est ici le Garage à Saarbrücken. La complicité non feinte ni artificielle entre les 5 gusses fait autant plaisir à voir qu’à entendre. Sans chichi et avec une salle au répondant similaire, des groupes pareils, des concerts de cette trempe et une ambiance comme celle-ci, c’est triste de ne plus en rencontrer tous les jours ma p’tite dame.
Ceci dit, et pour la troisième fois en quatre concerts ce mois-ci, encore un agreement à signer, un ! Le droit à l’image n’a jamais aussi bien porté son nom, à moins qu’il ne s’agisse plutôt de non-droit. Bah! si c’est le prix à payer pour shooter frontstage ces grands garçons depuis le pit, why not ?! Ah oui, les inusables AC ANGRY officiaient derechef en première partie: nos Poulidor des planches en photos sur notre Facebook et sur notre Instagram.
Jour des grands soirs, ou soir des grands jours: la Rockhal est pleine comme un oeuf. Un oeuf cuit dur s’entend, canicule oblige tant à l’extérieur qu’à l’intérieur malgré le fait que les organisateur ouvrent exceptionnellement les portes latérales de la salle à l’issue de la première partie (MF Robots) pour tenter de rafraîchir les corps et les esprits. Un courant d’air chaud sur des braises encore rouges n’aurait pas mieux fait: Esch est chaud-boulette pour accueillir le sieur KRAVITZ.
Hormis qu’il se la joue par moment un peu trop diva à notre goût, il nous faut concéder que notre premier Lenny KRAVITZ live nous a totalement séduit. Porté par une remarquable sono d’une puissance équivalente à sa pureté et d’une qualité comme trop peu souvent rencontrée, Lenny KRAVITZ délivre un set puissant et parfaitement rythmé. Sans temps morts pour souffler, KRAVITZ alterne intelligemment ce qu’il faut entre ce qui est nécessaire, et ce qui est plaisant entre ce qui est utile.
Avec une allure à mi-chemin parfois entre Jimi Hendrix qu’on croirait voir sur scène et la r’n’r attitude de Prince qu’on penserait entendre par moment, Lenny KRAVITZ a mangé à bien des rateliers. Mais il faut lui laisser le mérite de d’être aujourd’hui façonné une marque de fabrique qui lui est pourtant authentiquement propre… tout en étant si banale et si éculée à la fois. Mais la formule marche.Et le bon peuple d’en redemander.
Ah oui, encore un agreement et une décharge à signer, préalablement au concert cette fois, et à retourner asap au management par mail afin d’être accrédité-photo. 6 photographes seulement admis ce soir: 3 ont accès au pit pour les deux premiers morceaux seulement et, allez comprendre, les 3 autres sont relégués FOH mais pour les trois premiers morceaux. Le tirage au sort FOH ne nous a pas gâté, mais bon…
Maintenant en ligne – Lenny KRAVITZ live @ Esch-sur-Alzette…
Comme s’il ne faisait déjà pas assez caniculaire, voilà-t-y pas que le sieur KRAVITZ en toute grande forme augmente encore le thermostat en le portant du niveau "étuve" au stade "ébullition" dans une Rockhal pleine à craquer qui ne demande que ça.
Et à boire, aussi. Prosit.
Roll’n’Roll all night and party every day…: le programme de la soirée est on ne peut plus clair.
Le menu est cependant trompeur: ce n’est pas le meilleur de KISS qu’on nous sert et la digestion s’en fera ressentir.
Gene SIMMONS en maître de cérémonie est un peu lourd, la bidoche est coriace sous la dent, le gros rouge qui l’accompagne tache, et le tout manque de consistance. Mais bon, ne boudons pas son plaisir (le nôtre un peu, oui) – Charisma…!
Jusqu’au départ de Peter Criss à l’aube des années ’80, KISS a écrit ses plus belles et ses plus puissantes pages. KISS était le rock’n’roll. Le rock’n’roll était KISS. Puis la déchéance musicale est survenue aussi rapide que soudaine, entrainant le band dans une longue descente vers une bouillie inaudible consentie et coupable qui perdure encore aujourd’hui.
En cela, KISS et AEROSMITH partagent le même triste et lamentable destin, leur succès commercial étant devenu aussi mainstream qu’insipide et guimauve est devenu leur rock’n’roll – pour peu qu’on puisse encore appeler "ça" du r’n’r. Si nous sommes là ce soir, c’est parce que Gene SIMMONS a, un jour, été le grand Gene SIMMONS. Mais ça, c’était avant.
Il y a des concerts parfaitement dispensables, et celui du GENE SIMMONS Band fait partie de ceux-là. Ce qui n’a pas dissuadé nombre de membres de la KISS Army de venir en force au club de la Rockhal, et qui se retrouveront d’ailleurs régulièrement tout aussi nombreux sur scène pour gonfler les background vocals à l’invite de SIMMONS himself.
Hormis ce côté indéniablement sympathique et convivial, hormis également un Gene SIMMONS aussi loquace que faussement jovial qui semble avoir autant de plaisir que celui de prendre ce concert par dessus la jambe, cet ersatz de KISS ne casse vraiment pas trois pattes à un canard.
La seule présence de Gene SIMMONS ne parvient dès lors pas à compenser le niveau général du band, qui s’apparente davantage qu’autre chose à un mièvre Tribute to KISS relevé notoirement de l’éminente présence d’un de ses membres originaux – et pas n’importe lequel, concédons-le.
1h30 de show-party "Rock’n’Roll Tonite & Party Every Day" sans le moindre rappel, emballé c’est pesé: Gene SIMMONS a réjoui ses inconditionnel(le)s fans – majoritairement féminines – qui ne venaient manifestement rien chercher d’autre qu’un bon moment à passer et pour faire la party every day. Mais bon, ça ne nourrit pas son homme tout ça…
Les Californiens nous avaient déjà laissé une p… de bonne impression au Cabaret Vert il y a deux ans. Dans notre chef, une première impression est souvent confirmée – ou en tous cas rarement démentie – qu’elle soit bonne, excellente ou exécrable.
Le SJOCK Festival ne fait pas mentir l’adage en permettant à The BRONX d’offrir une prestation qui détourne de leur stress footballistique les plus férus de l’écran géant où est projeté depuis la Russie le quart de finale Belgique – Brésil.
The BRONX, c’est simple, c’est carré, c’est efficace et hop! emballé c’est pesé. Et quand on assiste à un set d’une telle intensité en pouvant échanger quelques banalités backstage avec Wayne KRAMER qui s’en délecte tout autant que nous (avant de prendre la relève sur les planches avec son MC5 / MC50), mais nom de Dieu que demander de plus ici-bas?!
Leur set terminé, deux des membres de The BRONX nous demandent de leur tirer le portrait en compagnie dudit KRAMER qu’ils encadrent avec dévotion, tout respectueusement, fiers comme des paons, excités comme des puces. Mais sans doute pas avec l’index aussi nerveux que le nôtre… Que souhaiter de plus encore? Priceless…
Myles KENNEDY trônant seul sur scène, tantôt debout, tantôt assis, face à un public bigarré venu néanmoins en nombre: le club de la Rockhal se prête à merveille au caractère intimiste de ce surprenant solo unplugged.
Avec de l’ALTER BRIDGE de-ci et du SLASH de-là, Myles KENNEDY fait bien sûr la part belle au répertoire de ses deux formations. Mais on voit qu’il a surtout à coeur de partager sa dernière et récente production solo.
Les esprits chagrins, de cuir et de noir vêtus, diront que la soirée manquait peut-être de voltage et de décibels. C’est qu’ils seront passés à côté des indéniables qualités vocales bluesy de Myles KENNEDY qu’on ne suspecte pas forcément en temps « normal », quand il officie au sein de ses deux combos.
Mélancolie, chagrin, blues et mélodies fragiles en mémoire de son père récemment décédé, Myles KENNEDY célèbre à la fois la vie et l’après-mort sous toutes leurs facettes. Une facette de KENNEDY que nous ne suspections nullement, et qui le rend encore plus chaleureux, proche et humain qu’il ne l’était déjà.
Dorian SORRIAUX, maître du psychédélisme suédois au sein de BLUESPILLS, n’atteint pas en première partie l’explosivité qu’il dégage au sein de son band habituel. Si Myles KENNEDY brille de mille feux ce soir en solo unplugged, ce n’est pas vraiment le cas de Dorian SORRIAUX qui souffre manifestement de la comparaison et surtout de solitude et de consistance… (photos sur notre Facebook et sur notre Instagram).
Avec leur rural bluegrass cowpunk sentant bon le crottin du fin fond du Kentucky, NINE POUND HAMMER parle aux gens de la terre, des problèmes des gens de la terre, avec les mots des gens de la terre – comme des alcooliques au coin du bar dans le plus pouilleux saloon du recoin le plus perdu. Leur set est à l’image de leur musique, et leur musique à l’image de leur terroir: sans fioriture ni faux-semblant.
On ne prend pas de gant pour parler de tout ça ma p’tite dame, et pour envoyer la sauce inutile de faire usage des bonnes manières qu’on n’a d’ailleurs jamais apprises. NINE POUND HAMMER, c’est de l’authentique, c’est du brut de décoffrage. C’est du full-terroir. Et dans ce terroir, on ne fait pas dans la dentelle: la dentelle, on s’en sert pour éponger la sueur quand on a fini de besogner Madame ou de traire Margueritte. Quand ce n’est pas la même…
En festival, l’habit fait toujours le moine: à contempler les Marshall et le matos qu’on installe sur scène, on sait que ça va être du lourd. Et c’est à ce moment qu’on réalise comme un c… que Blaine Cartwright est à la lead guitar. Nous l’avions croisé un peu plus tôt lors de son arrivée backstage, et à notre stupide question toute spontanée "What the f**k are you doing here ?! ", il avait eu l’élégance de nous répondre par un radical "… I am playing !! " au lieu de nous envoyer sur les roses.
On ne nous dit rien, on nous cache tout ! Nous étions en effet à mille lieues de savoir qu’il avait plus d’une corde à son arc (et à sa guitare), le Cartwright: ce n’est de fait qu’à l’occasion d’un court split de NINE POUND HAMMER fin du millénaire dernier, nous apprend-il, qu’il a fondé NASHVILLE PUSSY. C’est là qu’on se rend compte qu’on aurait mieux fait de la fermer un peu plus tôt pour éviter un peu plus tard d’avoir la furieuse envie de rentrer sous terre…
Comme si tous les Ricains présents au festival s’étaient donné le mot, NINE POUND HAMMER clôturent eux aussi leur tournée européenne au SJOCK avant de rejoindre outre-Atlantique Marguerite dans ses pâturages (ou Madame, c’est selon…). Et Cartwright de continuer cet été sa route avec NASHVILLE PUSSY le temps de quelques dates bien juteuses…