KVELERTAK – Rockhal Esch-sur-Alzette – 26 février 2025

KVELERTAK fait partie de ces groupes dont la pleine démesure ou plutôt la pleine démence s’exprime sur scène, pas spécifiquement en studio. Quant aux enceintes précautionneusement calfeutrées du living, elle ne résisteraient guère à l’exercice – hormis à faible volume, mais le problème est bien là: KVELERTAK ne s’écoute que toutes les aiguilles (ou LED) dans le rouge. On n’est pas à The Voice, ici. Point.

Pas de rappel, pas de pause non plus, et encore moins de chichi : KVELERTAK débarque à 21h00 précises sur les planches d’une Rockhal modestement remplie. 75 minutes plus tard, emballé c’est pesé: le taf est terminé et les lascars replient bagages sous les vivats d’un public aussi liquéfié que nos Norvégiens préférés.

La fiesta punk-metal-death-thrash-rock n’a peut-être pas duré longtemps, mais le band reste tout simplement un des meilleurs cocktails explosifs de pur Rock’n’Roll donné de voir sur scène. Qui plus est, la dégaine et l’attitude frénétique et imprévisible du chanteur Ivar Nikolaisen ne sont pas sans rappeler l’Axl Roses des débuts.

Le band a pourtant vu le départ de l’un de ses membres fondateurs et principal compositeur, Bjarte Lund Rolland, en novembre dernier et KVELERTAK est incertain quant à son futur à l’issue de cette tournée. On ne peut qu’espérer le contraire malgré la récente publication du groupe qui annonce sans ambage la couleur : « This will be the last chance to experience Kvelertak live for the foreseeable future ».

En première partie, URNE – trio britannique – distille un heavy ultra puissant mais néanmoins pas dénué de complexes arrangements. Un son massif, un jeu de batterie puissant et précis, et une guitare qui distille des riffs pachydermiques entre des passages plus aériens. Ce n’est manifestement pas pour rien que KVELERTAK arbore des t-shirts URNE

Pour qui a peut-être définitivement raté cet ovni KVELERTAK, qu’il se rabatte malgré tout sur ces galettes qui donnent la pèche et mettent en orbite : des montées en puissance bouillonnantes, un éclectisme de styles fascinant, des décharges d’énergie pure, une catharsis sonore brute mais non dénuée d’arrangements, notamment avec quelques perles qui avoisinent les 8-9 minutes – ce qui en dit long, très long…

Now online : TOTO sold-out @ Rockhal, 10 février 2025

Sept musicos sur scène mais qu’une seule guitare : le Steve LUCKATHER, éternel jeune beau gosse aussi fringant que bien lissé, n’a pas eu le temps de chômer en ce chaud soir sold-out à la Rockhal. TOTO n’a pas déçu. TOTO n’a pas non plus surpris. C’est pour ça que TOTO reste TOTO, traversant les décennies, semblant de rien, jusqu’à la prochaine. Et on en sera sans doute encore…

Now online et toujours dans notre GALERY Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…

TOTO (+ Christopher CROSS), Rockhal – 10 février 2025

Mais qu’est-ce que c’est mortel et froid ici au Luxembourg alors que c’était le délire à Forest National, nous souffle dans l’oreille un pote photographe qui officiait avant-hier à Bruxelles. Eh oui, mon gars, c’est (bien souvent) comme ça ici, lui répond-on. On ne compte d’ailleurs plus les groupes qui, sur scène, l’ont déjà fait remarquer par le passé, tentant parfois de secouer le cocotier en titillant le public et souvent avec succès faut-il l’avouer.

Ce n’est donc pas (uniquement) la moyenne d’âge de l’assistance qui en est ce soir la raison, composée majoritairement de 3×20 – dont nous sommes désormais – remplissant les gradins garnissant le fond de la Rockhal (ou le balcon VIP, une coupe de crémant à la main). Dieu soit loué, le floor est en configuration debout et non pas assis comme pour la plupart des autres dates de cette Dogz of Oz Tour 2025. Avant-hier à Bruxelles, le public assis jusque dans la fosse n’a été autorisé à se lever qu’à l’avant-dernier morceau, nous raconte-t-on. A quoi a-t-on échappé…!

Rien donc de tout cela à la Rockhal ce soir pour ce qui reste un show TOTO tout ce qu’il y a de plus classique, voire de prévisible: on ne change pas une formule qui marche. Depuis des décennies, serait-on tentés d’écrire. Un tonitruant Child’s Anthem de toute beauté ouvre magistralement les hostilités avant que ne s’enchaîne un déroulé de hits intemporels balayant intelligemment plus de 4 décennies de pépites musicales.

TOTO, notre madeleine de Proust qui nous renvoie en un clin d’oeil aux aux années ’80 et à la bande originale de nos blocus de ces golden eighties, quand Pamela ou encore Angel Don’t Cry ponctuaient nos pauses entre deux syllabi et autres Peter Frampton ou Simple Minds. Time flies, sh*t.

Articulé autour de l’intemporel Steve LUKATHER, patron incontestable et incontesté sur les planches, le band aligne 2 claviers et 2 percussionnistes (d’ailleurs multi-instrumentistes) qui nous gratifient de pas moins de 3 soli, des plus dispensables dirons-nous : deux soli de clavier et un de batterie. Soit. Jazz, funk, jazz-rock, hard-rock, pop, pop-rock, soft-rock, power ballads, rock-FM, rock-symphonique, peu importe l’étiquette dont on affuble TOTO puisque son éclectisme positionne le band bien au-delà et au-dessus des clichés. Et c’est tant mieux.

A la veille de son cinquantenaire, TOTO a connu une renaissance majeure en popularité ces dernières années comme peu de groupes à ce stade de leur carrière, pour autant qu’on considère que la bande à LUKHATER ait été un jour en veilleuse. Décès après départs, retours après come-backs, les line-ups se sont succédés autour du patron sans jamais altérer le standard de qualité auquel TOTO nous a toujours habitués depuis 1976. Même si le grand absent ce soir est David PAICH, complice historique ou quasi de Steve LUKHATER.

Si TOTO semble traverser les décennies sans afficher les affres des années qui passent, il en est tout autrement pour Christopher CROSS, invité de marque sur cette tournée 2025. Débutant son set de main de maître par All right et le terminant en apothéose par Ride like the wind, il nous offre toutefois le meilleur de son alpha et de son oméga. Bravo Monsieur, vous restez un monument pour qui est amateur de fines reliques…

Now online : SOLSTAFIR – Berlin, 9 décembre 2024

Décembre est propice aux aurores boréales. La nôtre s’appelle SOLSTAFIR et vient du pays de la glace et du feu. Les Islandais ont choisi Berlin pour terminer en beauté leur Nordic Descent Tour 2024. Nous avons nous aussi choisi Berlin pour assister à notre dernière aurore boréale de l’année. C’était aussi la première…

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SOLSTAFIR – Metropol @ Berlin – 9 décembre 2024

Les paysages sonores envoûtants du post-rock de SOLSTAFIR nous contraignent, nous obligent et nous imposent même l’irrésistible voire l’irréfragable plaisir de filer sur la capitale allemande : comment pourrait-on faire l’impasse sur le dernier concert de cette tournée Nordic Descent 2024 qui arrose de 24 dates le nord du continent ?! Le cadre du Metropol, cet ancien théâtre berlinois, vaut à lui seul le déplacement même si la configuration et l’acoustique des lieux se prêtent sans doute davantage aux représentations théâtrales ou aux défilés de mode qu’à des concerts amplifiés. Mais ne faisons pas le grincheux: aucun plaisir ne vaut celui de SOLSTAFIR (pour faire des verres, et bien sûr de Paulener…).

Explorant de multiples horizons, du heavy à l’atmosphérique en passant par le post-rock et le psyché (ah, ces étiquettes, ces clichés et cette catégorisation totalement absurde: quelle horreur !), nos Islandais préférés continuent de nous surprendre. SOLSTAFIR couvre un large spectre entre racines black métal et penchant pour un rock mélodique et carrément hymnique (restons dans les étiquettes…) tout en nous balançant mine de rien des orchestrations expansives à souhait. SOLSTAFIR, c’est aussi une vitalité torturée et une sincérité dramatique au premier plan portée par des lyrics certes en islandais (à de rares exceptions près) mais que le band ne cesse d’expliquer pour que l’audience partage l’émotion, leurs émotions.

Le live ne galvaude nullement l’orchestration studio caractéristique de SÓLSTAFIR, que du contraire. Avec leurs riffs innés, leurs tonalités et leurs rythmes hypnotiques, les Islandais nous offrent 110 minutes durant un set luxuriant d’une vigueur épurée et teinté de changements permanents de signatures rythmiques: SOLSTAFIR, c’est comme qui dirait un voyage à travers une fusion fluide pour créer quelque chose d’inédit. Le final est à la hauteur de la performance, avec un Aðalbjorn Tryggvason qui chute malencontreusement à la renverse depuis le podium de la batterie en emportant avec lui quelques éléments, terminant ses derniers accords étendus par terre sur le dos tandis que Hallgrímur Jón Hallgrímsson achève le travail de déstructuration totale en dézinguant le reste de son kit. C’était le dernier SOLSTAFIR du Nordic Descent Tour 2024, et comment terminer autrement qu’en aurore boréale…?!

ALAIN PIRE EXPERIENCE – Spirit of 66 de Verviers – 29 novembre 2024

Monsieur Gibson nous offre en 1er set de longs et délectables extraits de son dernier (superbe) album avant d’explorer, en seconde partie, les profondeurs tout aussi savoureuses de sa déjà longue discographie. La traditionnelle formule trio se mue soudain en une configuration quatuor, laquelle renforce s’il le fallait encore la tessiture des compos. Entre psycho, rock et une touche de blues, les Gibson ont la parole et occupent tout l’espace du Spirit où les amateurs ne se bousculent étonnement pas au portillon ce soir. Tant pis pour eux, et pour la surprise du Chef qui prend tout le monde à contre-pied en clôturant son set par un plus que surprenant La Grange de derrière les fagots – et de fagots, la grange du 66 n’en manquait effectivement pas ce soir !

Les 100 premières préventes qui se présentaient à l’entrée du Spirit se voyaient octroyé la dernière galette du maestro – The Journey, petite perle sortie au printemps dernier. Sans doute étions-nous le 101ème, et c’est tant mieux pour l’assistance. Et que dire du Live is Life performé ce soir de manière magistrale, qui ne fait pour nous que confirmer que c’est effectivement dans l’exercice des instrumentaux qu’APEx trouve selon nous toute sa pleine dimension ou du moins sa plus démonstrative expression…

Quitter un concert d’Alain Pire Experience c’est un peu comme aller à confesse : on se sent par la suite tout léger des contrariétés dont notre âme supportait le poids – mais le LSD doit certainement aboutir au même résultat. Amen.

The PRETENDERS – annulé – Cirque Royal, Bruxelles – 15 septembre 2024

The PRETENDERS annulés – oui: CANCELLED – au Cirque Royal de Bruxelles ce dimanche 15 septembre 2024 par un laconique sms suivi d’un mail envoyés tout juste une paire d’heures avant le show. Ecrire que nous nous réjouissions de ce qui devait être tout bonnement un événement est bien peu dire, pour la simple et bonne raison que notre premier et dernier PRETENDERS remonte au… 05 juillet 1987 dans le champ de patates qu’était encore (et est toujours) la plaine de Werchter. Chrissie Hynde devait s’offrir ce soir à Bruxelles un nouveau sold-out qui n’était pas le premier de la tournée. En lieu et place, elle nous lègue une annulation qui n’est pas non plus la première de cette tournée marquée du sceau de la galère. The PICTUREBOOKS en première partie devait pourtant dépoter grave et aurait chauffer le Cirque comme pas deux – normal, pour un duo. Cette soirée s’annonçait comme un endroit où il fallait être parce qu’il y a des moments qu’il faut vivre. Qu’il aurait fallu vivre…

Les consignes du tour management (nos amis de Quietus Management, qui couvent Simple Minds (tiens, tiens !) depuis leur débuts ou quasi) étaient claires pour les 4 photographes accrédités dont nous étions : shooting autorisé durant les seuls 3ème et 4ème morceaux du set, et pas de photos depuis le pit ni depuis le front stage mais uniquement du FOH et depuis les ailes manière de ne déranger aucun spectateur. Ah ça c’est certain, aucun spectateur ne sera dérangé ce soir… Ceci dit, Tickemaster ferait bien de revoir sa communication automatique au lendemain du concert :

NEW MODEL ARMY – Longwy, 31 aout 2024

Quelle autre manière plus rock’n’roll de terminer ce mois d’été que par une prestation de NEW MODEL ARMY gracieusement offerte par la municipalité dans le cadre de ses Nuits de Longwy 2024 ?! Les Anglais font pour nous partie de ces groupes qui ont tout à gagner live on stage, bien plus que sur leurs galettes studio où ne transpirent pas autant cette énergie et cette spontanéité que ne procure que la scène. Le punk somme toute bien (trop?) gentil des gars de Bradforf titille par moment le folk à la sauce Pogues mais heureusement sans glisser sur la peau de banane de la facilité que les édentés pourraient leur tendre.

Avec les remparts de Longwy en arrière-plan, les organisateurs font de ce concert – au propre comme au figuré – le bouquet final de deux mois de spectacles gratuits: le set se termine par l’impressionnant feu d’artifice du 14 juillet national que la municipalité n’a pu tirer pour raisons météorologiques. NEW MODEL ARMY n’en demandait certainement pas tant et nous non plus: on rasait gratuit ce soir à Longwy…

Now online : MASS HYSTERIA, SHAKA PONK, KORN,… @ Festival Cabaret Vert, 18 août 2024 (part 2)

Quelques chiffres clés de l’édition 2024 du CABARET VERT, non peut-être ?! 107 000 festivaliers, 5 scènes, 108 concerts, 70 auteurs de BD, 8 tables rondes et 5 ateliers à l’IDéal, 12 longs-métrages dont des inédits et 104 courts métrages à l’espace Ciné de l’IDéal, 346 Journalistes accrédités, 15 offres de mobilité douce, 2500 bénévoles et 600 partenaires pour une des plus belles réussites ardennaises de ces dernières années. Et surtout un nombre incalculable de clichés signés Intensities in 10s Cities!

Notre Cabaret Vert à nous, jour 2 en ce dimanche 18 août, s’est quant à lui cantonné à programme plus modeste: MASS HYSTERIA que nous découvrions enfin live onstage – et quelle percutante découverte que celle-là ! – ainsi que les valeurs sûres de SHAKA PONK dont nous ne finissons pas d’assister à leurs nièmes adieux en l’espace de quelques mois. Impasse photographique sur KORN à défaut d’accréditation photo: les Californiens ne réservaient le pit qu’à une poignée de gros médias, et nous n’avions pas coeur à rééditer la pénible tâche de shooter le band depuis la foule, à l’instar d’une certaine PJ HARVEY qui, l’avant-veille, a joué les divas en refusant tout bonnement le moindre photographe au pied de la scène.

Now online et toujours dans notre GALERY Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…

SHAKA PONK, MASS HYSTERIA, KORN,… Festival Cabaret Vert – Charleville-Mézières, 18 août 2024 (part 2)

Lors de la conférence de presse de clôture de ce 18ème Cabaret Vert, les organisateurs se prévalaient du fait qu’avec la boue qu’avaient produite les abondantes pluies de la veille, le festival était devenu légendaire. Car oui, la boue fait partie de tout festival légendaire, et un festival ne peut devenir légendaire qu’avec sa boue. Et son cortège de photos donc mythiques et légendaires. Pas faux…

Nous, ce qui nous secoue plus particulièrement en ce dimanche fin d’après-midi, c’est la prestation de MASS HYSTERIA qui nous scotche grave. Depuis le temps que nous voulions voir le combo, cette première ne nous déçoit nullement – que du contraire.

Un death wall de la mort-qui-tue, des mosh pits à décorner les boeufs et à démembrer les plus fringants des headbangers, les Français ont littéralement retourné l’audience du début à la fin de leur set. Et que dire du moment où les enfants et jeunes ados présents dans l’assistance ont été invités à rejoindre la scène pour faire de cette prestation un véritable moment d’anthologie.

La jauge maximale de 32.000 festivaliers atteinte ce dimanche 18 août 2024 (sold out) concourt aux près de 110.000 spectateurs qu’ont drainés ces 4 jours de déambulation à n’en plus finir autour d’un fleuve, par des ponts jetés entre ses deux rives, 4 jours enchantés sous la cathédrale formé par la cîme des arbres ou par le chapiteau des deux immenses scènes. Mais qu’importe le nombre de festivaliers, les bénévoles et organisateurs amateurs du Cabaret Vert ne recherchent pas la quantité mais la qualité, loin des objectifs financiers et de retour sur investissements des grands majors à la manoeuvre ailleurs.

Avec déjà presque trente ans de carrière derrière eux, MASS HYSTERIA est un groupe qui vient des quatre coins de France – avec de surcroit le batteur qui joue à domicile ici à Charleville-Mézières aux côtés d’un chanteur breton de guitaristes parisiens et d’un bassiste irlandais. Rock à tendance métal mais le tout chanté en français, MASS HYSTERIA balance des textes engagé. Engagés mais positifs, avec leur devise « positif à bloc ». Mais surtout – surtout – le band n’est piloté par personne, n’est ni de gauche, ni de droite, ni de centre et essaie juste dans ses morceaux de décortiquer les absurdités des uns et des autres. Avec des morceaux plus philosophiques, voire poétiques ou d’amour, c’est en fait un tiers de morceaux engagés et deux tiers de morceaux positifs avec une philosophie et poésie de la langue française. Oui môssieur.

Au Cabaret Vert règne la démarche de développement territorial et durable d’un éco-festival prônant les circuits courts du producteur au consommateur, en défendant une nourriture de qualité aux antipodes de la mal-bouffe et en offrant à prix démocratiques de divins breuvages, parfois semi-artisanaux. Le Cabaret Vert ne sera jamais un festival comme un autre: on y vient pour l’affiche et pour la zique, puis on reste coincé dans les nombreuses arcanes culturelles et thématiques multiculturelles qui foisonnent de-ci de-là le long de la Meuse, dans les sous-bois ou dans les infrastructures en dur.

Activiste et engagé dans les valeurs éco-durables et de développement territorial intégré, le Cabaret Vert – et son association FLAP qui en est le bras séculier – est avant tout militant: zéro déchet est un objectif poursuivi de longue date (presqu’atteint, oserions-nous dire), au même titre qu’une autosuffisance et une indépendance énergétique prévues à l’horizon 2030, ce qui sera tout profit pour le voisinage 360 jours par an. Animés d’une foi et d’une ferveur dans la poursuite de l’intérêt général et mettant l’humain, le durable et l’éco-responsabilité au centre de leurs préoccupations, les organisateurs sont tout simplement atypiques dans le paysage des festivals européens, même s’ils sont entrés dans le top 10 des plus gros festivals français. Presqu’à leur insu, serait-on tenté de dire, tant ils ont opté pour la qualité au détriment de la quantité et du chiffre.

Activite et engagé, SHAKA PONK l’est assurément au même niveau et au même degré d’intensité. Même peut-être un peu trop serions-nous tentés d’écrire ? Ardents défenseurs militantistes voués de longue date à la noble cause de Sea Sheperd, SHAKA PONK se fait un devoir ce soir de plaider en (trop) long et en (trop) large la cause de son leader Paul Watson toujours emprisonné au Groenland – mais ce n’est pas tout.

A la poursuite de leur idéal, les organisateurs ont façonné le Cabaret Vert à leur image: intègres et généreux, désintéressés et visionnaires. On a – de nouveau – adoré les changements topographiques du festival, les nouvelles allées boisées et les nouveaux passages sur la Meuse, les coins de restauration et de picole tout comme les wc verts et les espaces culturels. Et la zone VIP/presse/partenaires et son catering toujours aussi impressionnant. Et une programmation toujours aussi… déstabilisante d’éclectisme. Les organisateurs nous avouent continuer à réfléchir à l’option « journées thématiques » versus « journées éclectiques », tant rock, métal, hip-hop, reggae, urban, garage, clubbing, indie ou frenchy se côtoient, parfois dans un joyeux désordre (selon la police) ou une vigoureuse émulation (selon les manifestants) !

Après avoir pris fait et cause pour Sea Shepherd, c’est la cause palestinienne qu’endosse SHAKA PONK en arborant le drapeau de l’entité. De bon goût, de mauvais goût ? Disons plutôt de mauvais aloi tant les discours engagés tirent en longueur au détriment d’un show qui avait pourtant tout pour plaire à la majorité. Mais trop is te veel…

Les trois gonzesses de SAY SHE SHE auront fait moins de vagues en début de journée, et c’est presque mieux ainsi. Quant à KORN qui clôture en beauté cette quatrième et dernière journée de festival, nous ne serons malheureusement pas de la poignée des quelques rares photographes autorisés à pénétrer le pit-photo pour immortaliser l’instant. On va donc se replier sur quelques clichés tirés lors de leur dernier passage par Charleville-Mézières en 2017