Reconstituée autour de Brian Johnson et d’Angus Young, la nouvelle mouture d’AC-DC tient toutes ses promesses même si les lascars font maintenant leur âge. La voix de Johnson peine à honorer certains phrasés dont il est pourtant à l’origine – mais c’était il y a 44 ans, lors de notre premier concert ! – et Angus l’oeil toujours aussi espiègle se trémousse comme d’antan… mais avec la rapidité quand même déclinante du septuagénaire qu’il est (quasi) devenu. Mais le coeur y est, l’énergie brute et la sincérité aussi et c’est l’essentiel: l’âme AC-DC demeure, même si pour les puristes que nous sommes ce n’en est malgré tout qu’un ersatz. Pour ceux qui ont fait leur deuil de Bon Scott (ce ne sera jamais notre cas…), manque toutefois cruellement la meilleure et la plus légendaire rythmique de toute l’histoire du rock’n’roll en les personnes de Malcom, Cliff et Phil… Le tableau aurait alors été complet, peu aurait importé l’âge et la condition des performers…
Now online et toujours dans notre GALERYIntensities in 10s Cities:From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester.
Notre histoire AC-DC commence en 1980 lors de notre premier face-à-face à Arlon, et se termine ce soir ici à Dessel 44 ans plus tard pour notre enième et dernier AC-DC: ite missa est. La set list de ce Power Up Tour 2024 offre littéralement un best of du best of (que le gang des Australiens s’est toujours refusé à sortir), hormis l’absence de The Jack sur lequel Angus Young avait pour habitude de stripteaser. Mais ça c’était avant. Les plus vieux regrettent aussi la gigantesque Whole Lotta Rosie gonflable d’antan, remplacée par une version numérisée apparaissant en 2D sur les écrans géants disposés aux extrémités et au centre de la scène. Mais ça c’était aussi avant…
Et ces écrans précisément, qui semblent superbement ignorer au risque même de mépriser la section rythmique qui joue manifestement les pièces rapportées, attribuant à Brian Johnson et à Angus Young désormais réconciliés leur hyper-rôle de leaders incontestés et d’étendards d’une formation qui n’en porte désormais plus que le nom et n’en arbore plus que le logo, tout en en prolongeant la légende et en portant à bout de bras un mythe inaltérable et une image qui semble éternellement iconique…
La formule fonctionne cependant parfaitement avec Stevie Young à la rythmique, Chris Chaney à la basse et le batteur Matt Laug pourtant relégués aux rôles de simples faire-valoir. Même la célèbre cloche de Hells Bells en a perdu son battant qui supportait auparavant un Brian Johnson qui s’y balançait, et aujourd’hui devenue pâle relique d’une époque révolue. Même les canons rythmant For Those About to Rock (We Salute You) semblent en sourdine alors qu’ils devraient cracher tout leur feu lors du traditionnel final – à moins que ce ne soit illusion due à la (bien trop) grande distance qui nous en sépare…?
Avec un quart d’heure de retard, il est 21h15 lorsque les premiers accords de If You Want Blood (You’ve Got It) viennent déchirer la plaine, mais on comprend immédiatement que Brian Johnson pourtant en toute grande forme physique peinera néanmoins à vocalement performer. Il ne s’en cache d’ailleurs pas en portant plus d’une fois sa main à la gorge, affichant la mimique et le sourire désolé mais sincère du type qui a parfaitement conscience de comprendre qu’on a tous compris. Johnson a aujourd’hui 76 ans ; il n’en avait que 32 (et nous seulement 15 !) lors de notre premier face-à-face à Arlon un beau jour de juillet 1980 pour son 3ème jour au sein du band…
L’incontournable Angus Young, omniprésent, offre un jeu irréprochable même s’il porte lui aussi le poids des ans, nous renvoyant à notre propre turpitude face aux méfaits des décennies sur notre propre image personnelle. Qu’il est désolant de voir ces dieux, nos idoles de jeunesse, vieillir au même rythme que le commun des mortels, tels des anges déchus ou des dieux débarqués manu militari de l’Olympe. Arpentant l’avant-scène de long en large comme un diable désormais rompu, le pas d’Angus demeure aussi alerte et vif et sa fougue aussi énergique que d’antan, même si sa foulée est désormais moins rapide et moins saccadée. Mais comment prétendre demeurer au pinacle des showmen avec la même explosivité que celle d’il y a 50 ans ?!
On reprochera toutefois à Angus un bien trop long solo aussi dispensable que soporifique sur un Let There Be Rock qui tire ainsi sur les 20 minutes. Mais ce n’est finalement que peu de chose à côté des interminables temps morts entre chaque morceau, plombés par un silence aussi lourd sur la scène que pesant dans le public: c’est que les dieux se doivent de récupérer. Seul Guns and Roses fait mieux, ou plutôt pire. De quoi finalement ramener les honorables 02h15 de concert à moins de 02h00 de musique dans les faits. Mais peu importe: il y a des lieux où il faut être parce qu’il y a des moments qu’il faut vivre, et Dessel ce soir en fait assurément partie pour notre dernier et, c’est certain, ultime AC-DC.
Il est un fait certain que notre expérience aurait été toute autre si nous avions été placés non loin de la scène, bien plus près des acteurs, pour profiter et jouir d’un décorum et d’une scénographie à la démesure du mythe AC-DC. Nous aimerions dire « ce sera pour une prochaine fois », mais il n’y en aura pas. Il n’y en aura plus, c’est certain. Ou pas – mais alors dans le pit-photo 😉 For those about to rock, we salute you (& total respect)…
Ainsi donc Alex Henry FOSTER et ses Long Shadows est aujourd’hui devenu un de ses groupes qui trouvent désormais leur pleine démesure sur scène et non plus (uniquement) dans le cocon ouaté des studios. L’explosivité live de FOSTER succède dorénavant à la finesse et à la délicatesse de ses productions. Pour en avoir été témoin par deux fois en deux semaines, ce n’est plus (et n’a jamais été) une coïncidence mais un fait tout simplement avéré…
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C’est presqu’en (grande) famille et entre (nombreux) amis qu’Alex Henry FOSTER termine en beauté ce soir sa tournée européenne là-même où il a posé ses valises durant ses dernières semaine. Die Kantine, à Cologne, a en effet fait office de camp de base pour le band, le temps qu’il écume festivals et autres scènes au cours de cet European Tour Ascending in Bright Lights 2024 somme toute relativement modeste avec 11 dates mais dont l’intensité compense la quantité.
La version complètement allumée de The Hunter résume à elle seule ce soir la dimension nouvelle dans laquelle a désormais pénétré Alex Henry FOSTER and the Long Shadows. Mieux: elle renverrait presqu’au rang de comptine pour enfants la version de 20 minutes tout juste enregistrée par Rockpalast le mois dernier au Freak Valley Festival 2024 où FOSTER officiait en haut de l’affiche. Et, un moment durant lorsque Ben délaisse sa gratte pour rejoindre la seconde batterie, l’effet est d’autant plus bluffant et percutant avec deux batteurs pour le prix d’un. Et que dire de cette ligne de basse aussi grasse qu’hypnotique ?!
Dommage que la météo pour le moins pluvieuse ait contraint le groupe à se replier indoor dans le (superbe) club de Die Kantine alors même que le concert était prévu – tout comme il y a 2 ans – à l’extérieur, dans le vaste biergarten qui n’attendait que ça. Qualitativement, sans doute y gagne-t-on un peu en termes de sono (et FOSTER joue FORT ce soir) mais y perd-on probablement aussi quelques miettes d’une soirée estivales sous les étoiles et dans la touffeur d’une nuit d’été avec de bien rafraichissantes Kölsh moussues à souhait. Tout comme il y a donc deux ans, FOSTER termine de la sorte en beauté sa tournée européenne en invitant – entrée gratuite – celles et ceux qui le suivent fidèlement (au propre comme au figuré) depuis peu ou depuis toujours, même si ce toujours ne peut être que récent vu la relative jeunesse du band qui a succédé à la période My Favourite Ennemies.
Car il est comme ça, notre Alex: généreux, entier, et surtout amoureux fou de la vie et de ses Brothers & Sisters qui, tous ici présents ce soir, donnent sens à sa démarche musicale. Celle-ci se rapprocherait même d’une célébration, d’une communion et d’un partage total d’une approche musicale peu commune et comparable à aucune autre: FOSTER ne suit aucune trace ni ne marche dans aucune empreinte. Il trace ni plus ni moins le chemin, et bien davantage encore live on stage que sur ses disques.
Bien des têtes croisées il y a 2 semaines à Loreley ont fait tout comme nous le déplacement à Köln: c’est que ça ne se refuse pas, une invitation signée Alex Henry FOSTER. Par deux fois d’ailleurs depuis Loreley, un petit message personnel de sa part nous a signifié combien il tenait à notre présence. Car FOSTER ne conçoit manifestement pas de célébrer entre amis si tous ne sont pas de la partie et de la party. Célébration, concélébration et communion sont en effet les maîtres-mots de ces 2h45′ d’intensités émotionnelles, musicales et fraternelles partagées dans un même esprit, dans une même démarche, dans un même partage, dans un même voyage…
Rockin’ all over the World depuis tant et tant de décennies qu’on en oublierait le caractère mortel de STATUS QUO. De mémoire, mais il faudra que nous vérifions, Rick Parfitt faisait encore partie du line up lors de notre dernier face-à-face avec ces Anglais (presqu’) intemporels. Aujourd’hui, ne reste de la formation originale que le (quasi) immortel Francis Rossi, toujours aussi distingué et élégant, et so British avec son accent roulant les « r » qu’il nous ressort ce soir. Ah, et ce boogie rock comme il y en a pas deux au monde…!
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Traditionnelles chemises blanches et sempiternelles baskets de même couleur assorties aux têtes d’ampli Marshall impeccablement alignées, pantalons d’un noir identique aux corps desdits Marshall, STATUS QUO nous la joue on ne peut plus classique. Mais c’est aussi pour ça qu’on adore la bande à Francis Rossi, dernier rescapé, dernier Mohican même d’une tribu qui ne compte plus aucun autre membre de la formation originale remontant à 1967 (voire à… 1962 sous sa dénomination originelle The Spectres).
La file docile qui s’allongeait interminablement mais impeccablement rectiligne devant la Rockhal a été progressivement avalée par le Club, laissant franchement pantois quant à son incroyable capacité d’absorption telle un bois-sans-soif. Pas de première partie à l’affiche qui annonce STATUS QUO monter sur les planches à 20h30. Une fois n’est pas coutume, les 4 photographes accrédités que nous sommes ne sont autorisés à officier que durant les 4, 5 et 6ème morceaux (allez comprendre ?!), de quoi passer les 3 premiers morceau côté cour de la scène. Pénétrant par l’entrée des artistes, nous ne sommes toutefois pas autorisés à y accéder avant le commencement du set « pour ne pas croiser le band » (sic !) au moment de sortir d’un des deux impressionnants tour bus garés à l’arrière du bâtiment.
Un virulent Caroline balancé d’entrée de jeu met tout le monde d’accord et annonce la couleur dès 20h31: ça va remuer grave le popotin ce soir pour une assistance bigarrée, composée manifestement de nombreux fans grisonnants (ou plutôt déjà bien dégarnis) de la première heure, et dont pour beaucoup – à observer leurs attitudes, leurs faciès et leurs comportements – ce concert semble être un de leurs premiers du 3ème millénaire. Une gent féminine d’âge (très) mûr détonne également par son nombre important : une soirée décidément pas comme les autres s’annonce.
Les classiques se succèdent aux standards et vice-versa les uns aux autres, avec notamment un (pourtant dispensable) In the Army now qui décroche la palme des coeurs/choeurs et fait l’unanimité, alors que l’intemporel Roll over Lay Down ou les indémodables Down Down ou Whatever You Want en extended version font plutôt notre affaire. Un improbable et imprévu Paper Lane (pourtant absent de la set-list) débute le rappel avant qu’un interminable Don’t Waste My Time ne prolonge le plaisir et clôture un set d’une centaine de minutes duquel il n’y avait rien, strictement rien à jeter.
STATUS QUO, fringant comme de jeunes débutants, démontre à nouveau que leur boogie-rock totalement intemporel soulève toujours des montagnes et s’avère définitivement être un irrésistible trémousse-popotin qui traverse les décennies comme peu, très peu peuvent s’en targuer. Toujours à la recherche de leur 4ème accord, STATUS QUO persiste et signe avec un style aussi simple qu’unique et inimitable, souvent copié mais jamais égalé, doté d’une force de frappe et d’une capacité à faire onduler les foules comme peu d’autres.
Qui a dit qu’il fallait chercher midi à quatorze heures quand on peut faire simple et efficace avec seulement 3 accords, un mur de Marshall, un zeste de british humor, une distinction toute aussi anglaise et un dress-code à la sobriété plus élégante que classique ? Si notre décompte est correct, c’était ce soir notre 9ème STATUS QUO. Oserait-on avouer que l’on attend déjà le 10ème…?
Sacré Alex-Henry FOSTER, va ! Après nous avoir fait faux-bond l’année dernière pour raisons de santé, le coquin, c’est avec brillance, magnificence, éclat et somptuosité qu’il a éclaboussé la 1ère journée de cette 14ème et ultime édition du Night Of The Prog Festival au coeur de ce site sans pareil de la Loreley, sur les hauteurs du Rhin Romantique.
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Ainsi donc 2024 sonne le glas du Night Of The Prog Festival, 14ème du nom mais qui n’aura pas survécu à de probables aléas financiers s’il faut en croire les informations qui circulent. Triste nouvelle pour un festival peu commun dont un décor sans pareil sert surtout de toile de fond : le légendaire site de la Loreley en surplomb d’un Rhin aussi romantique que majestueux sur lequel, comme l’année passée (merci la météo), un soleil rougeoyant se couche pour noyer tout l’amphithéâtre naturel d’une lumière tout simplement atomisante.
Il y a de ces moments uniques où lumières et sons se marient pour magnifier l’instant comme jamais, et c’est ainsi sur la bande-son d’Alex-Henry FOSTER que se déroule le spectacle d’une Loreley tout simplement transcendée. Quel autre meilleur moment de la journée Alex-Henry FOSTER aurait-il pu choisir pour exécuter son set qui, dans le soleil couchant, revêt une nouvelle dimension ? Quel autre meilleur moment de la journée et quelle autre meilleure bande-son le soleil aurait-il pu choisir pour tirer superbement sa révérence après une journée caniculaire par plus de 30° ?
Alex-Henry FOSTER – qui justifie principalement et à lui seul notre présence ici – était le grand absent de l’édition précédente en nous posant un sacré lapin, son opération du coeur réalisée en urgence ayant eu pour conséquence d’annuler sa tournée européenne 2023 mais aussi et surtout de le sauver d’une inéluctable mort. Mais il n’en est plus rien cette année avec un FOSTER en toute grande forme qui nous livre un set bien, bien énergique : le contexte Night Of The Prog aurait en effet pu nous laisser craindre une set-list plutôt atmosphérique, aérienne et soft voire plombante en phase avec l’ADN « prog » du festival éponyme, mais FOSTER a au contraire choisi l’option cocotier en nous secouant par une programmation bien enlevée et bien électrique, ouf.
Le public ne portera pas cette fois du bout des bras tendus un Alex qui le fend néanmoins, lui offrant en sacrifice sa guitare rouge qui partira loin, très loin dans le public en gémissant de mille accords provenant de centaines de doigts courant sur son manche. L’instrument demeure relié à son propriétaire par quelques dizaines de mètres d’un câble électrique verdâtre que FOSTER laisse glisser entre ses doigts à l’instar d’un pêcheur donnant du mou à sa ligne pour mieux ferrer sa proie. La subtile fusion que partage Alex Henry FOSTER avec son public demeure cette espèce de symbiose permanente entre ce qu’il reçoit comme ondes positives et ce qu’il offre comme harmonie(s) : c’est du donnant-donnant multisensoriel ou le plaisir de recevoir découle de l’amour de donner. Alex Henry FOSTER et ses Long Shadows restent définitivement un band à part, une fratrie à part, une famille à part quand il s’agit de communier à l’unisson (… amen). Déjà hâte d’être dans deux semaines à Cologne pour une bénéfique repasse du câlice…
ARENA qui enchaîne est d’autant plus soporifique que le band fait le choix d’un prog aussi mainstream que téléphoné, synthétisant à lui seul tous les clichés répulsifs qui valent tant de critiques à un genre pour le moins éculé si l’on s’en tient à de telles démonstrations. Ce n’est certes pas l’avis général de l’assistance qui garnit et remplit ce superbe amphithéâtre extérieur, en réservant à ARENA un accueil et un succès franchement surprenant: on n’est manifestement pas aux Nights Of the Prog pour rien.
La tête d’affiche du jour, RIVERSIDE nous réserve par contre la surprise du chef et même la surprise du jour en livrant un set ô combien puissant, rythmé et bien plus couillu et enlevé que les quelques titres qui nous sont familiers. On se rapprocherait par moment de Porcupine Tree qu’on n’en serait pas surpris. La basse de Mariusz Duda emplit l’amphithéâtre comme nulle autre pareille, gloire à l’ingé-son qui réussit là une prouesse peu commune : offrir à la quatre cordes toute la place qu’elle mérite quand son jeu est digne d’intérêt – ce qui est présentement le cas ce soir.
Le soleil est couché depuis bien longtemps lorsque les lampions de la fête s’éteignent, laissant le site baigné d’une lumière lunaire rendant la Loreley plus fantomatique encore. C’était le 1er soir du 14ème, dernier et ultime Night Of The ProgFestival – triste fin mais ô combien flamboyante, joyeuse, festive, explosive et franchement réussie.
Je ne sais pas vous, mais pour nous s’il fallait faire le choix d’un producteur, ils ne sont pas beaucoup à figurer sur notre liste de ceux à contacter. Et d’ailleurs, on ne dispose pas ses coordonnées, donc l’affaire est emballée – d’autant plus qu’on n’a rien à lui faire produire non plus ! Ceci dit, c’est quand même quelque chose de se retrouver face à ce king du showbiz, face à une telle légende au palmarès inégalé et pas de sitôt égalable en termes de hits mondiaux. Maître absolu du dance-floor, Nile RODGERS n’a pas fait que marquer les esprits au Gent Jazz Festival 2024, il a aussi marqué les corps. Comme il a marqué ces dernières décennies…
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Chaque ville que Nile RODGERS visite doit se transformer, c’est certain, en le plus grand dance-floor du pays. Et Gent-St-Pieters ne doit pas faire exception à la règle. Nile RODGERS au Gent Jazz Festival 2024, c’est un peu comme Deep Purple ou Motörhead ou Rory Gallagher au Montreux Jazz Festival : des prestations et de la dynamite qui marquent, ont marqué et marqueront les esprits de longues années ou décennies durant.
Bonnet noir mais tout de blanc vêtu, Nile RODGERS attaque la scène à 21h00 pétantes par un explosif « Le Fric, c’est Chic » qui annonce directement la couleur et met tout le monde au diapason. Entouré de deux claviers, flanqué de deux cuivres également, secondé surtout de main de maître par ses légendaires batteur (Ralph Rolle) et bassiste (Jerry Barnes), ses deux choristes black tout de blanc moulées l’entourent tantôt langoureusement, tantôt et le plus souvent énergiquement : une symbiose parfaite à la chorégraphie millimétrée et à la synchronisation rodée par des dizaines ou des centaines de shows.
Leurs déhanchés rythment les déplacements de Nile RODGERS qui ondule comme un serpent sur les accords qu’il nous sort de sa Fender au bois usé et patiné par les années. RODGERS a toutefois décidé de se la péter quelque peu ce soir en nous déblatérant son CV, ou à tout le moins de faire étalage de tout son génie conceptuel pour qui ignorerait qui est ce vulgaire plagiaire qui nous balance à qui mieux-mieux du Madonna, du Cindy Loper, du David Bowie, du Sister Sledge, du Diana Ross, du Duran Duran, du Daft Punk ou encore – bien sûr – du Chic. Non sans à chaque morceaux nous narrer quelques anecdotes remontant à l’enregistrement avec untel ou survenues lors de la composition avec unetelle.
Oui, Nile, tu es un grand monsieur du show-biz, tu es un producteur comme il y en a peu, un compositeur hors-paire que beaucoup s’arrachent, mais inutile de nous étaler toutes tes collaborations et l’étendue presqu’infinie de tes réussites. Si on est ici face à toi, c’est qu’on sait qui on vient voir et ce qu’on vient chercher : du funk, de la soul, du disco, du rythm’n’blues et de la Motown – bref : ce qui a façonné de manière indélébile le paysage musicale de ces dernières décennies que tu as marquées de ta griffe si particulière, de ton son inimitable, de ton toucher comme nul autre pareil.
Rarement d’ailleurs a-t-on vu des retours installés expressément pour que les quelques rares guests en backstage en prennent plein les oreilles et se trémoussent eux-aussi le popotin: c’est dire l’étendue du dance-floor ! 90 minutes de show, pas une de plus : tout le band salue longuement et chaleureusement la foule avant de s’en partir stage left, tandis que le boss, le Roi Rodgers s’est fait un peu plus rapide en filant tout seul stage right. Le Gent Jazz Festival et son affiche aux 100 noms a frappé fort ce lundi soir, et au détriment assurément de tous les clubs, de toutes les boites et de toutes les discos de la région, for sure. Et mention spéciale aux organisateurs pour leur press-room au wifi aussi performant que bien rempli d’Omer était le frigo à disposition…