Mais qu’est-ce que c’est mortel et froid ici au Luxembourg alors que c’était le délire à Forest National, nous souffle dans l’oreille un pote photographe qui officiait avant-hier à Bruxelles. Eh oui, mon gars, c’est (bien souvent) comme ça ici, lui répond-on. On ne compte d’ailleurs plus les groupes qui, sur scène, l’ont déjà fait remarquer par le passé, tentant parfois de secouer le cocotier en titillant le public et souvent avec succès faut-il l’avouer.









Ce n’est donc pas (uniquement) la moyenne d’âge de l’assistance qui en est ce soir la raison, composée majoritairement de 3×20 – dont nous sommes désormais – remplissant les gradins garnissant le fond de la Rockhal (ou le balcon VIP, une coupe de crémant à la main). Dieu soit loué, le floor est en configuration debout et non pas assis comme pour la plupart des autres dates de cette Dogz of Oz Tour 2025. Avant-hier à Bruxelles, le public assis jusque dans la fosse n’a été autorisé à se lever qu’à l’avant-dernier morceau, nous raconte-t-on. A quoi a-t-on échappé…!








Rien donc de tout cela à la Rockhal ce soir pour ce qui reste un show TOTO tout ce qu’il y a de plus classique, voire de prévisible: on ne change pas une formule qui marche. Depuis des décennies, serait-on tentés d’écrire. Un tonitruant Child’s Anthem de toute beauté ouvre magistralement les hostilités avant que ne s’enchaîne un déroulé de hits intemporels balayant intelligemment plus de 4 décennies de pépites musicales.









TOTO, notre madeleine de Prout qui nous renvoie en un clin d’oeil aux eighties et à la bande originale de nos blocus des golden eighties, quand Pamela ou encore Angel Don’t Cry ponctuaient nos pauses entre deux autres Peter Frampton ou Simple Minds. Time flies…








Articulé autour de l’intemporel Steve LUKATHER, patron incontestable et incontesté sur les planches, le band aligne 2 claviers et 2 percussionnistes (d’ailleurs multi-instrumentistes) qui nous gratifient de pas moins de 3 soli, des plus dispensables dirons-nous : deux soli de clavier et un de batterie. Soit. Jazz, funk, jazz-rock, hard-rock, pop, pop-rock, soft-rock, power ballads, rock-FM, rock-symphonique, peu importe l’étiquette dont on affuble TOTO puisque son éclectisme positionne le band bien au-delà et au-dessus des clichés. Et c’est tant mieux.






A la veille de son cinquantenaire, TOTO a connu une renaissance majeure en popularité ces dernières années comme peu de groupes à ce stade de leur carrière, pour autant qu’on considère que la bande à LUKHATER ait été un jour en veilleuse. Décès après départs, retours après come-backs, les line-ups se sont succédé autour du patron sans jamais altérer le standard de qualité auquel TOTO nous a toujours habitué depuis 1976. Même si le grand absent ce soir est David PAICH, complice historique ou quasi de Steve LUKHATER.






Si TOTO semble traverser les décennies sans afficher les affres des années qui passent, il en est tout autrement pour Christopher CROSS, invité de marque sur cette tournée 2025. Débutant son set de main de maître par All right et le terminant en apothéose par Ride like the wind, il nous offre toutefois le meilleur de son alpha et de son oméga. Bravo Monsieur, vous restez un monument pour qui est amateur de fines reliques…


