Monsieur Gibson nous offre en 1er set de longs et délectables extraits de son dernier (superbe) album avant d’explorer, en seconde partie, les profondeurs tout aussi savoureuses de sa déjà longue discographie. La traditionnelle formule trio se mue soudain en une configuration quatuor, laquelle renforce s’il le fallait encore la tessiture des compos. Entre psycho, rock et une touche de blues, les Gibson ont la parole et occupent tout l’espace du Spirit où les amateurs ne se bousculent étonnement pas au portillon ce soir. Tant pis pour eux, et pour la surprise du Chef qui prend tout le monde à contre-pied en clôturant son set par un plus que surprenant La Grange de derrière les fagots – et de fagots, la grange du 66 n’en manquait effectivement pas ce soir !
Les 100 premières préventes qui se présentaient à l’entrée du Spirit se voyaient octroyé la dernière galette du maestro – The Journey, petite perle sortie au printemps dernier. Sans doute étions-nous le 101ème, et c’est tant mieux pour l’assistance. Et que dire du Live is Life performé ce soir de manière magistrale, qui ne fait pour nous que confirmer que c’est effectivement dans l’exercice des instrumentaux qu’APEx trouve selon nous toute sa pleine dimension ou du moins sa plus démonstrative expression…
Quitter un concert d’Alain Pire Experience c’est un peu comme aller à confesse : on se sent par la suite tout léger des contrariétés dont notre âme supportait le poids – mais le LSD doit certainement aboutir au même résultat. Amen.