De toutes les matières, c’est les watts qu’on préfère – même si ce soir, nous sommes bien plus ouate que watts… Feutrée. Irradiante. Enrobante. Envoûtante atmosphère, ourlée d’ouate – à défaut donc de watts, une fois n’est donc coutume : HOOVERPHONIC délivre une prestation-cocooning aussi cosi que soyeuse et enveloppante. Les lead vocals de Noémie Wolfs envoûtent et caressent, jouant sur du velours que la grâce des background vocals rehausse encore en leur offrant même davantage de prestance et de consistance. Remarquable(s) organe(s) qui donnerai(en)t d’autant plus de valeur à un don du même nom…
Deux heures durant (et trois rappels), les Flamoutches nous promènent dans leur répertoire au son propret et policé à l’image d’un band bien propre sur lui. La set-list, équilibrée, alterne moments softs et plus rythmés – toutes proportions gardées mais de quoi quand même, au fur et à mesure du concert, décoincer du cul les plus bourrins.
"Les Flamands sont partout…! " – dixit HOOVERPHONIC tout binôche d’identifier dans l’assistance un couple de compatriotes venu du nord, mais qui hésite entre les biscuits du même nom et le jambon d’Ardenne comme marque de fabrique pour Bastogne. Facile. Facile aussi d’imposer aux organisateurs une configuration de salle full-assise pour demander ensuite au public de remuer son popotin, ouais. Avec l’une ou l’autre version quasi a capella de morceaux déjà pas très remuants à la base, pas facile tout ça. Si ce n’est donc – et nous y revenons – pour apprécier à leur très juste valeur les lead vocals, malgré que d’aucuns estiment ne pas toujours coller adéquatement avec les morceaux plus anciens qui ne lui sont pas crédités. Soit.
Quoi qu’il en soit, la mayonnaise prend au bout d’une demi-heure longue comme un disque de Frank Michaël. Ce tour de chant commence en effet relativement mollement dans une salle pourtant pleine à craquer mais amorphe comme un Flamand sans patate. Un peu à l’image d’une confrontation implicite durant laquelle le public et HOOVERPHONIC se toisent et se jaugent, comme pour se tester mutuellement. Mais les choses changent en cours de set – en fait dès le moment où un s’est levé, puis deux, puis trois, puis dix. Puis 650. Classique. Facile. Tellement facile qu’on aurait pu commencer directement par là.
Une prestation en défintive de belle tenue, un concert sans surprise aucune – ni bonne ni mauvaise – pour un plaisir communément et manifestement partagé. Ou comment réussir les choses sans en avoir l’air. La tournée d’un des fleurons pop et mainstream de la scène belge peut se poursuivre, sans vague, ajoutant sans cesse de nouvelles dates et de nouveaux sold out à une affiche qui s’allonge de jours en semaines. Les Flamands tiennent probablement avec HOOVERPHONIC les 50% du marché belge/européen (mondial ?) qui n’ont pas accroché au train TRIGGERFINGER. Pour notre part, on cumule les deux – avec bien sûr une préférence pour les watts sur la ouate…