Il nous faut aujourd’hui vous l’avouer: le haut-de-forme, les lunettes et la tignasse de SLASH ne font qu’un. Et c’est affublé de cet attribut-postiche tout-en-un que notre Gilbert Montagné chauve de la six cordes monte chaque soir sur scène. Si, si… Allez, outre le scoop, Mister Saul Hudson demeure sans doute dans son créneau un des derniers véritables guitar-heroes de sa génération. Et comme tous les personnages qui en imposent, on l’adore ou on le déteste. Ceux qui porteraient encore aux nues le jeu hyper-technique, froid et sans relief aucun des S. Vai, J. Satriani et autres Y. Malmsteen, ne jouent plus dans la même division: aucun de ces trois-là ne rivalise avec le toucher de SLASH ni avec son écriture. Les 25 minutes que dure la démonstration de force de Rocket Queen vous transforme un homme: on n’est plus le même après qu’avant. Ou alors on déteste son jeu et sa patte. Mais en tout état de cause, SLASH demeure bien un des derniers monstres sacrés de la catégorie "Vaut assurément le déplacement".
Au millénaire dernier, Gun’s & Roses a enfanté un mutan. A l’époque déjà (et surtout?), le jeu et l’écriture de SLASH explosaient à la face du monde, mais noyés dans la débauche du band. Maintenant qu’il officie sous son seul nom, sa véritable dimension et sa carrure – au propre comme au figuré – éclaboussent la scène rock’n’roll. 1h45 de show avant qu’il n’ouvre la bouche pour quelques secondes, le SLASH, juste pour remercier l’audience et Myles Kennedy, avant de repartir pour 1/4 d’heure de rappel: 21h00-23h00, l’horaire de travail quotidien (ou presque) respecté à la minute près ! Forest n’en demande pas plus – ou plutôt si: beaucoup plus. Mais notre Schwarzenger de la 6 cordes en garde sous le pied pour les décennies à venir, et c’est heureux ainsi car l’histoire du r’n’r ne s’arrête pas un beau et bon soir de novembre 2014 mais se doit de continuer au XXIème siècle avec ceux qui en écrivent les plus belles pages.
Mais… Mais après un show à guichet fermé à l’Ancienne Belgique à l’automne 2012, SLASH et ses Conspirators on découvert ce soir l’infâme bouillie sonore de Forest National : merci Live Nation. Désservi par un son pourrave au possible, le band (et le public surtout) mérite bien mieux qu’un ingénieur du son qui a sans doute décroché son diplôme par correspondance. Forest National reste une salle mythique et un banc d’essai redoutable pour les apprentis sorciers de la console. Mais le juge de paix des salles a frappé tristement fort ce soir: sorry, mister SLASH, vous méritiez beaucoup mieux que cette mélasse. Et que dire de MONSTER TRUCK qui a fait plus qu’essuyer les plâtres en première partie…?!
(Un précédent concert de SLASH en texte & photos ? Au : Graspop Metal Meeting 2012 )