Suis-je ce soir à Gouvy, ou plutôt quelque part entre entre la moiteur marécageuse du bayou lousianais, la plaine de Woodstock et le célèbre croisement d‘Haight & Ashbury…? C’est ça l’effet BOOTLEG – un tribute band intégralement dédicacé à Creedence Clearwater Revival. Et c’est peu dire qu’on s’y croirait : le Petit Royaume de Belgique détient en effet ce samedi le record européen de chaleur (29°), et la concentration internationale de 2CV à la Madelone donne au parc de la Ferme un air hippie qui n’est pas pour déplaire au rassemblement d’une belle brochette de soixanthuitards égarés (mais aux engins décorés bien garés, eux) entre Peace & Love et Make Love Not War. Cool, l’ambiance, mon Frère. Il est des concerts dont la quintessence n’est pas (uniquement) musicale et dont la narration relève plutôt du vécu et du non-dit: BOOTLEG est de ceux-là…
BOOTLEG est dès lors pleinement en phase avec le contexte, le moment et l’endroit : et où ailleurs qu’à la Ferme Madelone cette symbiose entre des époques si différentes et cette fusion entre des personnages si particuliers pourraient-elles être plus d’actualité ? Deux heures de revival pour un Creedence Clearwater du même nom et qui ne le porte que trop bien – si ce n’est peut-être le Clearwater qui n’est pas la meilleure appellation qui soit en ces circonstances houblonnés ! Ce soir, c’était back to the future en quittant la Madelone, avec un arrière-goût d’amertume en se disant que les sixties, ça devait être géant quand même. Cool, même, Brothers and Sisters. Merci BOOTLEG, merci les gars pour ce petit parfum et pour cette ambiance d’une autre époque, d’une autre ère – d’un temps que les moins de 20 ans (pardon : 50) ne peuvent pas connaître. Et je suis de ceux-là, si, si…!