An evening with RUSH – 12 mai 2011 – Dublin

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Rush, 1 de 3… seulement (pas de Rush UK Tour en ce qui concerne mon agenda 2011). RUSH for first time ever in Ireland, annonce l’affiche : on peut dès lors s’attendre à un moment d’une exceptionnelle intensities – pardon : intensité, que laisse d’autant plus présager une vaste et superbe O2 Arena, étuve pleine à craquer et prête à déborder comme une Guinness locale servie dans les règles de l’art (blurps). Italiens, Espagnols, Anglais,… Belges ont fait expressément le déplacement, et c’est bien la moindre des choses au vu de l’événement. Oiseau de mauvais augure, mon appareil photo décide de passer hors service à peine les premières notes égrenées : bardaf, c’est l’embardée, faudra se replier sur du matos de secours de bien piètre qualité.

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An evening with RUSH, 3 hours 1/2 show, 30 min intermission : c’est ce qu’on peut appeler un menu alléchant, bien que ce soit un classique pour RUSH. Et c’est parti mon kiki pour un set rutilant et impeccable, d’une insolente excellence : RUSH repousse à chaque tournée les frontières de la perfection et les limites du possible dans un show millimétré et d’une complexité technique et musicale hors normes – et peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles le show de ce soir me parait par trop clinique. Tout est trop à sa place, tout est trop parfait, tout est trop au point, pas la moindre faille,… mais sans doute pas la moindre improvisation non plus : la perfection, parfois, peut déranger. A moins que le fait que ce soit ce soir mon 29ème concert de RUSH en soit la raison ? A moins que le fait de ne pas se retrouver plongé dans la frénésie aux avant-postes de la scène en soit une explication ? A moins que ce soit peut-être le manque de surprise ce soir, si ce n’est le choc du décorum pas piqué des hannetons ainsi que celui de la version live des deux premiers morceaux de leur prochain album ? Peu coutumier du fait, RUSH n’a en effet pas sorti de nouvel album depuis sa dernière tournée européenne, et donc peu d’occasions ce soir d’être pris à contre-pied ou frappé par un effet-surprise-de-la-mort-qui-tue dont le trio nous a toujours accoutumés par le passé. Comme pour se faire pardonner, RUSH nous offre sur un plateau comme pièce-maîtresse de cette courte tournée européenne l’intégrale de Moving Pictures. Ce qui est et reste considéré l’album in-con-tour-na-ble des Canadiens est joué dans son intégralité et d’un seul tenant : trois-quarts d’heure durant, un exploit aussi physique que technique, sans parler de l’effet (bombe) atomique qu’il déclenche dans un public intergénérationnel qui ne s’y est pas trompé. The Camera Eye, joué live pour la première fois en 31 ans lors de cette tournée, se révèle être un moment anthologiquement paroxystique, avec un Alex – plus multiinstrumentiste que jamais – taquinant même occasionnellement du clavier afin de renforcer les jongleries instrumentales des quatre bras et jambes de Geddy…

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RUSH a toujours été un band à part dans la galaxie de la musique moderne, loin du r’n’r circus, de ses strass et de ses paillettes, loin de ses excès et de ses scandales aussi. Ce n’est pas non plus à 60 ans qu’ils vont changer, après avoir écrit les pages les plus lyriques et les plus complètes (au sens de plein, de plénitude) de ce qui sera demain la musique classique. Car même Jean-Sébastien Bach a de son temps composé de la musique contemporaine et moderne, pas de la "musique classique". La soirée se termine dans un hôtel de Dublin à la carte et au menu estampillés pour la circonstance "RUSH", et envahi d’une foule bigarrée aux t-shirts à l’étoile rouge les plus divers, dans une ambiance mêlant dorénavant joyeusement les effluves Rushiennes à celles de Guinness et autres whiskies: cette after oscille entre une "RUSH Convention" et une "RUSH Perfection", l’une n’empêchant d’ailleurs pas l’autre. Ce soir et ici, plus que jamais, All the world is a stage

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