CACTUS – Spirit of 66 @ Verviers – 19 mai 2017

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Il y a encore quelques monstres qui peuplent le rock’n’roll circus ici-bas. Et des mythes, aussi. Le monstre (sacré), c’est Carmine. Le mythe, c’est APPICE. Et il y a aussi des mystères qui restent entiers, comme Carmine APPICE qui traine depuis plus de 20 ans sa dégaine de jeune et fringuant cinquantenaire. Il a l’étoffe d’un r’n’r hero, qu’il assume comme si de rien n’était du haut de ses 71 balais. On n’en (re)fait pas des comme ça depuis des décennies, et il n’y en aura sans doute plus des ainsi jusqu’à perpette…

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Carmine APPICE et CACTUS alias le Led Zeppelin américain: ce n’est pas nous qui l’affirmons, mais l’Histoire qui a nommé ainsi dès la fin des sixties les méfaits à l’actif du band. Et APPICE, c’est encore bien plus que CACTUS, c’est carrément tout un pan de l’histoire du r’n’r à lui tout seul. Il y a des monstres, des mythes et des mystères: Carmine, c’est donc tout ça à la fois et bien plus encore. Vos pas n’ont jamais croisé les siens, quelque part face à une scène in the western world? Sans doute alors certaines notions doivent vous échapper, mais le plus regrettable est qu’il n’est pas possible de faire marche-arrière pour rattraper le temps perdu…

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VANILLA FUDGE – Spirit of 66, Verviers – 21 mars 2014

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Exactement 10 ans jour pour jour après sa dernière prestation sur ces mêmes planches (http://www.intensities-in-tens-cities.eu/tag/Vanilla%20Fudge), un des plus vieux bands encore en activité retrouve l’intimité du Spirit of 66 à Verviers. 10 ans jour pour jour, et pas moins flamboyantes pour un sou, nos trois icônes – Tim Boggert a de fait décidé depuis lors de remiser sa quatre cordes au vestiaire de sa carrière, s’estimant atteint par la limite d’âge. Il est remplacé par rien de moins que le bassman de Cactus. Restent néanmoins ce soir trois véritables monuments sur les planches pour une prestation de près de deux heures. Groupe majeur dont l’influence sur les grands de l’histoire du rock est indéniable, les icônes du FUDGE ressurgissent intactes d’une époque révolue et d’un passé remontant aux sixties, lorsque même Led Zeppelin assurait leur première partie.

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Réaliser qu’il s’agit bien ce soir des mêmes légendes est une gageure ! La musique du FUDGE demeure à l’image de ses géniteurs et de ses concepteurs, et en l’occurrence de ses performers : d’une étincelante modernité et d’une fraîcheur exceptionnelle par ailleurs parfaitement impossible de dater. Sans pour autant recourir au carbone 14, Mark Stein a l’allure d’un jeune premier derrière son Hammond – et quelle exceptionnelle sonorité, cet Hammond : à quand son classement au patrimoine (im)matériel de l’Unesco?! Carmine Appice est tout sourire en défonçant ses fûts comme il y a 50 ans, et Vince Martell réinvente le toucher de guitare comme si de rien n’était. Et ces voix, quelles célestes harmonies lorsque tout quatre jouent des lead vocals : ce n’est plus le Spirit, c’est une cathédrale. Ce n’est plus Verviers c’est le Vatican. Ce n’est plus de la musique, mais du véritable miel…

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La quintessence du band réside cependant ailleurs encore que dans l’exceptionnelle longévité de son oeuvre – à l’image de celle de ses auteurs : c’est dans sa simplicité et dans sa générosité mêmes. Tels de jeunes premiers, ils resteront tous quatre une bonne heure durant au merchandising à deviser de-ci de-là jusqu’au dernier client, avant de rejoindre leurs appartements backstage. Quand ils en ressortiront un à un, ce sera dans un club dorénavant vidé de son public.

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Mark Stein (plus très frais ni net semble-t-il…) vient se planter tout seul devant nous, en équilibre sur le tabouret de la table de mixage, attendant comme une momie ses comparses – dont Carmine tout de noir vêtu qui se fond dans les tentures tout aussi noires d’un recoin de scène désormais vide: les lunettes sur le nez, il tapote son smartphone d’une main, tenant de l’autre quelques cintres en guise de garde-robe de costumes de scène. Vince Martell ferme plus tard encore la marche, d’apparence tout fringuant mais nous marmonnant que son organisme est cependant resté bloqué sur le fuseau horaire des States.

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Et ces trois légendes vivantes de quitter nonchalemment le Spirit pour rejoindre dans le noir on ne sait trop quel lieu. Le patron qui tournait impatiemment en rond peut maintenant – enfin ! – fermer la boutique. Une soirée décidément bien hors-normes avec des formats tout simplement hors-normes également. Hors-norme, VANILLA FUDGE le reste au sens propre du terme, reléguant proprement la meute de ces cinq dernières décennies dans les cordes bien tristounettes d’une normalité qui ne sera manifestement jamais sa marque de fabrique. A dans 10 ans donc, même jour, même heure, même endroit…

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VANILLA FUDGE – 21 mars 2004 – Verviers

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Avec The Lizards en première partie et Vinny Appice himself aux drums, la soirée est un must incontournable. Et la claque est au rendez-vous le moment venu pour la bande à Tim Bogert et Appice (Carmine, pas le frangin Vinny) de monter sur les planches du Spirit. Un bon vieil Hammond complète le décorum sur scène – tableau d’un groupe dont un de leurs disques fut ma première (oui, ma toute première) location au Discobus lorsque je devais avoir 12 ou 13 ans ! Bogert, sous ses faux airs de papy du rock’n’roll (il ne lui manque que la pipe et les pantoufles) dégage une folle énergie aux côtés de ses trois comparses : vraiment, vraiment impressionnant ! La magie des sons, des sonorités et du look d’époque (batterie léopard, foulards,…) complète ce tableau surréaliste procurant des frissons dans le dos : Vanilla Fudge là juste devant moi, à un mètre de mon objectif, avec Carmine Appice aux percussions. La soirée est magique et le Xième rappel (le concert n’en finit plus…) vaut à lui seul son pesant d’or lorsque Vinny vient rejoindre son frère Carmine au-devant de la scène (pléonasme pour qui connaît l’endroit…) pour un duel à la petite caisse, assis face à face sur un tabouret !

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Moment surréaliste qui annonce un nouveau rappel d’anthologie avec l’incomparable Da ya think I’m sexy que Carmine a composé en son temps pour Rod Stewart (qu’il accompagnait aux drums). Mais la version du beau Rod n’est que de la roupille de sansonnet à côté de l’originel et de l’original made in Carmine aux commandes du Fudge. Une soirée comme le Spirit en n’a peu connue, for sure… D’ailleurs, le programme du mois n’annonçait-il pas : « Un rêve!! » ?
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