Comme elle le dit elle-même, RESCUE a opéré pour Magali Luyten le salutaire sauvetage qui la ramène sous les feux de la rampe. Question de virus (IV), sans doute. Et quel sauvetage, quelle rampe mais surtout quel feu ce nouvel Epysode ! RESCUE balance en 2h25 une anthologie du classic (hard) rock, de la lettre A(C-DC) à Z(ZTop) en passant par les 24 autres – à moins qu’ils en aient inventé de nouvelles, les bougres ! Revisités au son d’une voix female, ces classiques intemporels n’en ont que plus de relief et, de manière surprenante, sonnent d’une actualité presque déconcertante. Comme si les bands originaux, live on stage, nous balançaient la sauce d’une nouvelle mouture de leurs propres classiques version female. Rien à redire, ça le fait et la voix de la Mag nous fait frétiller du goupillon : elle est restée intacte (quelle pure merveille ce Mercedes Benz a capella !), même si deux heures et demi de mise à mal ne sont pas sans effets sur son organe…
Qui plus est, on ne peut pas dire que la compagnie de cette aiguillonne Dame de Pic (Dame de Pique?) qui se la joue Ace of Spade soit moins sensuelle, dirons-nous, que les verrues de Lemmy. Ou moins sulfureuse que la pilosité de Billy Gibbons – avec tout notre respect pour leur anatomie respective à tous trois. Rémy & Fizzi, lead guitars en bandoulière, s’offrent en prime un petit pas de danse à travers l’assistance jusqu’à escalader le bar, tandis que sur scène la rythmique telle un bourreau continue les ravages de son cruel office – que ce petit bout de diva rehausse d’un parfait déhanché tout en sourire(s). Il ne manque pas grand chose pour que la totale soit parfaite ce soir – a vrai dire, pas grand chose du tout. Même qu’à bien chercher, les fantômes de Jason et de Bon hantent les amers arômes des Orvaulx à travers les douces caresses des Marshall…
RESCUE qui célèbre ce soir son come back n’a, dans le fond, strictement rien inventé – et ce n’est d’ailleurs pas à leur agenda de cover band. Mais ils nous ont rockés comme un ouragan et nous ont secoués toute la nuit. Cette nuit noire, avec cette fumée à la surface était une autoroute pour les étoiles – mieux: une véritable autoroute pour l’enfer.
RESCUE a joué son as de pic ce soir, hurlant qu’ils nous aiment encore, qu’ils aiment le rock’n’roll et qu’ils vivent en permanence sur le fil du rasoir. Mais au moment de quitter les lieux et de laisser la grange en l’état, un seul mot restait à la bouche de chacun: que le rock’n’roll soit… (Pitoyable, ce petit tour de force en final, vraiment pitoyable je vous le concède…;-)