Le Festival de Blues de Gouvy, et non pas le Gouvy Blues Festival: tout un programme qui, dans son appellation déjà, donne le ton ! On est à la campagne, on est bon enfant, on est simple, on est cool: on est donc chez le Glaude et dans son parc qui, une fois n’est pas coutume, est arrosé d’un crachin entrecoupé d’éclaircies et non pas baigné de soleil. Les dieux du ciel ne sont pas Ardennais cette année, mais la programmation du maître des lieux réchauffe toutefois les coeurs comme les bières réchauffent les corps: les quatre bands hôtes du grand chapiteau sont programmés crescendo, en commençant déjà très fort par Ian SIEGAL, sans doute le plus Texans des Anglais, sans doute le plus cowboy des guitaristes. Mais qu’on ne s’y trompe pas: on n’est pas dans le registre de la country mais bien dans celui d’un blues-rock méchamment bien envolé/enveloppé.
Après le plus américain des Anglais, place au plus anglais des Américains: Shawn PITTMAN monte sur les planches avec une formule trio bien balancée, qui s’incrémente ensuite bien vite d’une quatrième pointure en la personne de Andy JUST aux lead vocals & harmonica. Ce dernier fournit au combo un volume plus puissant encore mais surtout plus chaud. Deux prestations de plus de 100 minutes chacune: la performance n’est pas peu commune en festival et mérite d’être soulignée. Parce que ça se passe comme ça chez le Glaude !
Un degré d’intensité supplémentaire encore avec Stan WEBB que je découvre (enfin !), et l’attente en a fichtrement valu la chandelle. Accompagné de sa solide formation CHICKEN SHACK, WEBB se réserve les lead vocals & la lead guitar, et quand je dis lead guitar c’est plutôt loud guitar qu’il faudrait écrire !! Avec sa tronche de croque-mort et son jeu lent mais loud, le Stan nous en fout plein la vue: quelques à-fonds de bière sur scène entre deux morceaux, et un petit tour dans le public micro à la main pour tâter du Bleu Blanc Belge donneront une dimension supplémentaire à un set parfait – le point d’orgue de la journée.
Car Boney FIELD et son BONES’s PROJECT qui clôture le festival est manifestement trop funky pour moi, même si le final de leur prestation tendrait à me faire changer d’avis. Mais j’avais déjà rejoint le Club où BOOTLEGS termine la journée avec un chaud-chaud-chaud-boulette tribute qui fait revivre un Creedence Clearwater Revival que j’avais (quasi) oublié. Précédé d’un HOBO JUNGLE BLUES BAND nous ramenant plus tôt dans la journée dans une ambiance très fifties-sixties non dénuée de charme, 2010 reste assurément un grand cru – mais qui ne l’aurait-il pas cru ?! Gouvy est, reste et continuera d’être groovy. Gouvy is groovy…