Avec une setlist fort semblable à la dernière prestation namuroise et donc un peu de Huy ! à la clé, moments de grande jouissance encore ce soir. Quelques beaux et longs dérapages d’une Gibson dont le rouge, dans la pénombre des lieux, tourne au noir comme les braises rougeoyantes virent en cendres lorsqu’elles ont tout donné. Et une rythmique complice qui marie quatre cordes et deux baguettes, comme si elles articulaient un pantin guitariste dans le décor de Guignol. Cependant, assister à un concert sans appareil photo (…après avoir crashé le mien chez les Ruskovs la semaine dernière…) c’est un peu comme se retrouver sur la mainstage du Sziget et jouer unplugged : ça ne le fait pas ! C’est par contre l’occasion d’apprécier différemment la pulsion tribale d’une prestation de haute tenue, sans se soucier d’un cadrage tip-top ou du réglage au poil d’une luminosité par ailleurs trop faible ce soir pour travailler correctement de l’objectif comme d’autres travaillent du chapeau. Dommage néanmoins que l’acoustique des lieux ne se prête pas de manière optimale ce soir aux sonorités de Michel Drucker Experience – à moins qu’il ne s’agisse d’une balance par trop délicate à toiletter avec ces baies vitrées qui en ont entendu de belles…? Rideau, Maestro, ou plutôt stores…
Une vidéo de consolation, tournée au Sziget afin de boucler ce billet comme on l’a commencé. Non, ce n’est pas MDE en Hongrie, l’année prochaine peut-être ? Toujours enlever sa cravate avant un petit stage diving : à copier-coller dans votre navigateur http://www.youtube.com/user/Tensities10Cities#p/u/1/8XgQrwwgjTM
Étiquette : Pire Alain
Un gaucher qui fait vêler sa Gibson en dérapage contrôlé le jour anniversaire des 40 ans de la disparition de Jimi, c’est-y pas un signe ça ?! Certes, il devait y avoir davantage de monde aux funérailles du génie de l‘Experience que devant la scène sur laquelle se produisait un(e) autre Experience, mais bon si l’on compte toute la foule présente aux Wallos 2010 ce samedi soir, on ne doit pas être loin du compte. Et à propos de décompte final, le feu d’artifice illuminant le ciel namurois à peine terminé, c’est un autre qui débute sur les planches. Soirée pyrotechnie – et avec MICHEL DRUCKER EXPERIENCE on commence avec le bouquet final, manière d’enchaîner avec ce qu’il y avait dans le ciel et de donner directos le tempo avec une longuissime version pour le moins électrique de Syd Barret. Ou comment procurer 11 minutes de bonheur avec 10 cordes et 2 baguettes – et quelques autres fioritures et mètres de câble, je vous le concède.
Pour le reste, un zeste de Huy ! un soupçon de Rolling Stones, une pincée de Beatles et une bonne grosse marmite de Michel Drucker Experience pour ceux qui ne sont pas tombés dedans petits. Chaudron duquel sont extraits une bonne heure durant des master-pieces de leurs 3 CD qui restent, décidément, une référence en la matière. J’entends déjà les "En quelle matière ?" qui résonnent au loin comme de vieilles casseroles que certains traînent alors que d’autres les remplissent de fleurs et d’encens. En LA matière. Et il n’y en a qu’une – sinon on dirait "les matières". CQFD – et comme MICHEL DRUCKER EXPERIENCE n’a plus rien à démontrer, nous en resterons par conséquent là. Il n’en demeure pas moins qu’il manque toujours une petite voix féminine qui, pour moi, donnait naguère à MDE la petite touche sexy que les trois (beaux ?!) mâles ne peuvent fournir – et je ne parle pas uniquement des vocals ! Mais bon, même les plus beaux ne peuvent donner que ce qu’ils (s)ont…
MDE étrenne son nouveau batteur tout fraichement arrivé (1er concert !): pour un coup d’essai, c’est un coup de maître. Même si le Maître trouvera sans doute certainement toujours à redire… Entourée de deux gauchers et de 10 cordes, la batterie se détache sur fond d’images psychédéliques projetées au mur tandis que le jeu du trio est rehaussé de samples donnant aux instruments live toute la consistance nécessaire pour reproduire la richesse de la production studio. Voilà pour les côtés visuel et sonore qui dimensionnent ce concert de manière inversement proportionnelle à la taille de cette salle intimiste de la banlieue carolo. Une Gibson toujours aussi rugueuse qu’aérienne selon la tonalité du morceau et l’ambiance à y insuffler, une basse bien ronronnante qui porte et soutient des compositions autant légères que complexes et poétiques – en ce compris quelques surprises estampillées Huy!. Et cet incontournable cargaison de sonorités tantôt psychés tantôt rock’n’roll (joli, le doigté des pédales maniées manuellement !) qui donnent à MDE ce faux air de chanson française alors que nous sommes au contraire dans une tout autre dimension. Celle qui permet de ne pas embrigader ni enfermer Michel Drucker Experience dans un quelconque concept affublé d’une étiquette ou d’un style, et qui dénaturerait l‘Experience sans nul(le) autre pareil(le). C’est d’ailleurs sans doute ça qui fait qu’on se retrouve être le temps d’une soirée quelque part comme des aimants entre la voie lactée et le centre du monde, hypnotisés par la chatoyance de ces étoffes aux reflets moirés… En musique et en textes, le plus bel hommage qui soit à la l’ère psychédélique: il y a pire, Alain.
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Aaargh! cette intro qui prend les tripes avec cette seule Gibson accompagnant un quasi a cappella des Fleurs & l’Encens avant que la rythmique n’arrive progressivement sur scène…! Mais à l’instar des trois mousquetaires qui étaient quatre et de la Sainte Trinité qui comporterait bien elle aussi un élément supplémentaire, Michel Drucker Experience n’aligne étrangement qu’un (power?) trio sur la scène de ce BorqTour Festival 2009. MDE sans voix féminine, c’est un peu comme un steak végétarien: ça reste un steak mais ça pourrait manquer un peu de bidoche pour peu qu’on soit carnassier invétéré. Ou, pour être moins trivial et plus en phase, c’est comme une gratte qui n’a que 5 cordes au lieu de 6: il y a quelque chose qui manque, mais ça n’empêche pas de s’en sortir haut la main quand on est à la hauteur. Bon, Saint-Hubert n’est certes pas Woodstock et les barrières Nadar au-devant de la scène borquine n’ont pas souffert le martyr, il n’empêche que si les pavés de la place des Tilleuls n’ont pas volé ils n’en ont pas moins dégusté des décibels. Car là, il n’y a pas à ch… mais la sono était parfaite en qualité et en quantité – de quoi donner à MDE toute la consistance, la rondeur l’ampleur et l’amplitude que les compos méritent. Et de quoi compenser la féminine absence. Quand on affirme que ce n’est pas la destination qui compte mais bien Le Grand Voyage , tout est dit. Dixi.
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Qu’il est ingrat d’ouvrir un festival en début d’après-midi devant un parterre plus que clairsemé et atomisé par un soleil de plomb – et pour certains par quatre jours de festivités déjà. DA HUSH s’en sort pourtant bien en nous offrant un surprenant alliage pop-rock-blues assez hétéroclite tantôt en français tantôt en anglais. Si le répertoire et la recette n’étaient pas si (trop?) diversifiés, je me dirais avoir Lush Connie en face de moi, version belge et un cran en-dessous. ROSCOE, plus rageur et plus couillu, secoue davantage le public sensiblement différent de la scène voisine. Et ça (me) fait du bien.
Un peu plus d’affluence à 14h15 pour les trois quarts d’heure du set de MICHEL DRUCKER EXPERIENCE sur la grande scène – ou comment faire admirablement gémir une Gibson rouge-sang sans en avoir l’air, sur des airs à l’apparence innocente et à l’apparente innocence. Morceaux parfois énergiques à la saveur psychédélique sixties, morceaux parfois plus atmosphériques et hors formats (sic) sous-tendus par une construction et une architecture des plus complexes, morceaux tantôt force tantôt douceur. Michel Drucker Experience, c’est original dans le sens de pas banal. Cool sur CD, full on stage: qu’elle est douce et mélancolique la plainte de la Gibson le soir au fond des bois….
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Les canadziens de KARKWA sont mon dernier set de l’après-midi mais ne réussissent pas à me convaincre de poursuivre la journée dans le village Francofou. Direction donc Neufchâteau pour d’autres décibels: ceux de Why Not…
Il est des choses que l’on sait par essence bonnes et sans surprise (ce qui n’est pas une tare), à l’instar d’un Orval qui a vieilli quelques années en cave. Non pas que ce soit dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes (quoique avec de jeunes carottes), mais c’est ainsi avec ABBEY ROAD qui termine en apothéose ces "Fêtes de la Musique 2009" au Tchesté. Malgré quelques stûûûts techniques bien vite oubliés et pardonnés (voire ignorés de tous les poireaux présents qui ne sont pas familiers de la chose), la prestation des plus belges des Liverpooliens et des plus liverpooliens des Belges est de belle facture – et je ne parle pas de leur cachet que je ne veux d’ailleurs pas connaître. Le fait que le "When My Guitar Gently Weeps" soit dédié tout spécialement à l’homme en short (merci, Alain, je te revaudrai cela !) en dit long sur ma préférence absolue pour ce tribute d’un cover (pour ceux qui suivent). Cette merveilleuse pièce est et reste mon meilleur d’Abbey Road – enfin, de Jeff Healey. Non: des Beatles – enfin, bref. Auparavant, Carl WYATT & The Delta Voodoo Kings fait plus que me surprendre agréablement: un Johnny Winter (presque) plus vrai que nature dans sa dégaine et dans son jeu de gratte. Sans conteste la surprise du chef pour ce soir… (1ère photo).
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Les locaux de RUNNING SHOES suivis de DOLE sont par ailleurs au menu en Gaume. Qu’est-ce qui ressemble plus à un concert des Running Shoes qu’un concert des Running Shoes – le 2.345ème en ce qui me concerne, à la grosse louche. C’est comme aller par exemple à la toilette, c’est toujours la même chose mais qu’est-ce que ça fait du bien par où ça passe ! Mais comparaison n’est pas raison: restons dans le registre rock’n’roll, et profitons du moment présent. A fortiori qu’avec les Running Shoes on pense à chaque concert que c’est peut-être la der des ders qu’on en profite sur scène. Et ça, ça fait un peu mal et ça gâche alors le plaisir – c’est comme chier de la vaisselle cassée, pour rester dans le registre scatologique. Continuez de tremper votre chemise les gars, en nous délivrant le meilleur de vous-mêmes car pour ça vous êtes les meilleurs de toute la Gaume, t-shirt du PIG (Parti Indépendantiste Gaumais) arboré ou non. Pour ce qui est ensuite de Dole, sorry Rémy, je n’avais plus de cartouche pour te tirer le portrait..
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Les choses qui ont commencé avec l’Orval se termine à… Orval: les STRAPS y délivrent une prestation (hors Fête de la Musique) pour un aréopage plus, dirons-nous… conventionnel. Mais quel cadre, mes amis: vos sarraux y ont aussi fière allure que le divin breuvage qui nous y est servi! Cependant, cette prestation hors contexte reste à mon goût sans la saveur et sans la ferveur hamawéennes, mais c’est ainsi: z’y êtes pour rien..
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Mon troisième ou quatrième gig d’Abbey Road cette année, je ne sais plus – mais que ne ferait-on pas pour retrouver la chaude, intimiste et conviviale ambiance du Spirit, qui plus est en compagnie d’un band qui nous remémore le fait que les Beatles ne faisaient pas "que" de la pop mais également du real rock’n’roll ?! Le show débute lentement pour heureusement bien vite s’accélérer et adopter une vitesse de croisière d’autant plus soutenue que le public venu nombreux fait preuve d’un excellent répondant. Concert particulier tout empreint d’émotion mais également de bonne humeur, célébrant le départ en grandes pompes du batteur Christian Willems: l’occasion pour le band et/ou le crew de réserver quelques surprises et de parsemer le show de gags, surprenant parfois nos compères eux-mêmes – du style baguettes camouflées sous les touches du synthé, sabot impromptu sur le manche d’une guitare, et pancarte demandant au public de ne pas applaudir ni de crier… brandie par les deux roadies dans le dos et à l’insu du jubilaire alors qu’il fait ses adieux à la scène…! Merci Messieurs pour cette bien intense soirée.
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Such a Road Experience ? Ce band n’existe pas, si ce n’est sous la forme éphémère de trois heures de bonheur live on stage avec, successivement Michel Drucker Experience, Such A Noise et Abbey Road. Alain Pire se (nous ?) fait plaisir avec la performance d’aligner pas moins de trois heures de total show, enchaînant ses formations tout en en étant le fil rouge – électrique, va sans dire, très électrique. Michel Drucker Expérience, intemporel et indéfinissablement inclassifiable nous emmène dans une ballade aérienne qui donne encore le tournis. Such A Noise ramène les choses à leur juste dimension: back to the (greasy) roots ! Abbey Road enchaîne pour rappeler à ceux qui l’auraient oublié que les quatre blancs becs de Liverpool en avaient aussi dans le caleçon, même s’il(s) n’étai(en)t pas américain(s). Chapeau: pas un boulot de tapette que d’enchainer trois répertoires de cette envergure. That just ain’t only rock’n’roll.
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Troisième soir avec Alain on stage après Verviers avant-hier, Bruxelles hier et ce soir Liège et son flamboyant Forum que je découvre. Superbe salle, même si elle ne se prête pas particulièrement à l’intimité et à la promiscuité requise par et pour un concert rock. Mais est-ce un concert de rock auquel nous avons droit ce soir, ou est-ce tout simplement un spectacle en bonne et due forme ? Est-ce un concert ou un show ?
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La magie d’hier soir fonctionne à nouveau superbement, avec un public plus interactif et plus chaud que la veille. Ce ne sont pas mes enfants, leur mère, leur grand-mère, leur tante ou leurs cousins qui diront le contraire ! Franchement chapeau à Abbey Road qui réussit à me faire (re)découvrir la richesse des compos des Beatles avec des arrangements, une sono et un light show du XXIème siècle. Et puis, quelle maestria : j’avais oublié que, parfois, ça peut déménager, les Beatles ! Nous saluons rapidos l’artiste backstage à l’issue du concert : trois shows en trois jours en étant en petite forme, chapeau Ol’ Chap !
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Je remets les pieds au Cirque Royal que je n’avais plus fréquenté depuis des lustres : la salle est majestueuse, et ses fauteuils rouges ainsi que sa coupole restent impressionnants de beauté. Abbey Road y fête se 20 ans en revisitant l’intégrale de Sergent Pepper : une véritable prouesse pour qui connaît la complexité de l’album, de ses compositions et de ses arrangements.
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Le résultat est à la hauteur de tout le travail préparatoire accompli par Alain et sa bande, même si ce n’est qu’en seconde partie de concert que le public commence à vibrer et à véritablement répondre. Ce sont mes retrouvailles avec les Beatles que je redécouvre – magie intacte.
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Après le tribute d’hier à Verviers avec Alain à la gratte et aux vocals, c’est à un tout autre style qu’il se confronte ce soir toujours à la guitare et au micro : chapeau l’Artiste, le résultat est à la hauteur du travail. Que de chemin(s) parcouru(s) depuis les derniers shows d’Abbey Road auxquels j’avais assisté…
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