Danko JONES dans le Borinage – fallait le voir pour le savoir, fallait le savoir pour le croire, fallait le croire pour le voir, fallait le voir pour le croire. Et il était en bonne compagnie le bougre, entouré notamment de SIDILARSEN et de LOFOFORA. Une espèce de Filière Boraine en termes de puissance de feu, ou Danko JONES et le retour au bon vieux temps d’Ovomaltine: c’est de la dynamite !
Étiquette : Park Rock Festival
A-t-on déjà écrit que nous a-do-rons Danko JONES ? Ah, une centaine de fois vous dites, ok – sorry. Toujours est-il que nous ne l’aurions presque pas reconnu backstage, notre Danko JONES, métamorphosé ou quasi avec son masque FFP2 qui ne le quittera de la journée qu’au moment précis de monter sur les planches et pour le renfiler fissa son set terminé.
Casquette vissée sur le crâne et paire de baskets aux pieds (indice encore plus surprenant qui a failli et définitivement nous tromper), il a de quoi passer presqu’inaperçu en déambulant dans le parc Baudour derrière la scène, le Danko – mais on ne nous la fait pas, même si on l’a croisé une paire de fois avant que la pièce ne tombe. Effet de la canicule, peut-être. D’ailleurs, par un 33° plombé d’une chaleur lourde et littéralement étouffante, insupportable, il fait presque trop chaud pour les performances de cette fin d’après-midi sur la scène du PARK ROCK Festival.
Mais ce serait mal connaître les performers du jour, ainsi que les remarquables organisateurs de ce festival presqu’intimiste qui offre toutefois une affiche digne des plus grands. Une bien belle découverte que ce PARK ROCK Festival, tant en termes d’affiche, d’organisation et d’organisateurs que de cadre et d’offre de services…
Prenant pour notre part le train en marche fin d’après-midi seulement, 7 WEEKS assure le relai de GIAC TAYLOR pour un set propret mais d’une efficacité surprenante: ces hommes d’âge presque mûr dirons-nous, propres sur eux et même de bonne présentation, nous laissaient initialement craindre un set mou et mainstream. Comme quoi, ne jamais se fier aux apparences ni aux a priori. Pendant que l’on procède au changement de matos sur la seule scène que comporte ce somme tout modeste festival (mais à qui il ne manque rien, si ce n’est sans doute une assistance un peu moins clairsemée), les gars de SIDILARSEN continuent de siroter leurs bières comme si de rien n’était à la table jouxtant la nôtre. Presqu’envie de leur montrer l’heure, juste au cas où.
Avec un un hommage appuyé à l’Ukraine et quelques autres méchants uppercuts adressés aux bien pensants de ce monde, SIDILARSEN reste fidèle à lui-même, à eux-mêmes: le verbe acéré et allié à un bande-son percutante fait mouche et dévaste un Parc Baudour qui sort (bien trop) doucement de sa torpeur tropicale.
Les Français donnent tout mais semblent récolter bien peu de répondant, même si la qualité de l’assistance l’emporte de loin sur la quantité. Un set parfait qui renoue avec l’image que nous avions gardée de SIDILARSEN il y a bien des années déjà, la sympathie et la simplicité toujours à l’appel (et à la pelle).
LOFOFORA enchaîne et a beau donner le maximum, il semble bien que ce soit SIDILARSEN qui ait tiré les marrons du feu de ce duel franco-français. Non pas que LOFOFORA nous offre une prestation de moins haute tenue, mais il semble tout simplement – façon de parler – que le feu fait moins mouche et que le pétard est plus mouillé qu’autre chose. Si pas en termes de prestation, du moins en termes de résultats et d’effets – quoique Danko JONES se trémoussant à nos côtés stage right en pense peut-être tout autrement, allez savoir ce qui se cache sous ce FFP2.
Il est 22h45 et bien plus de degrés encore lorsque notre Canadien (presque) préféré ôte son masque, troque ses Nike contre ses traditionnels bottillons noirs et grimpe les escaliers menant à la scène: la fête peut commencer. Elle s’achèvera 90 minutes plus tard devant un parterre tout aussi clairsemé mais affichant des mines heu-reu-ses. Car Danko JONES, qu’il ait 65.000 spectateurs face à lui (il y a quelques semaines sur la mainstage du Hellfest) ou qu’il n’en ait qu’une poignée, c’est du pareil au même. On donne sans compter, on mouille sa chemise, on casse la baraque et on retourne les canapés avant de s’attaquer à l’étage et mettre tout à sac.
Non sans l’aide précieuse de Giac TAYLOR infiniment remercié par un Danko JONES orphelin de sa guitare restée (perdue ?) à l’aéroport de Francfort, et sauvé par le grand coeur de notre Romano Nervoso national qui lui fait grâce de la sienne le temps d’un set décidément pas ordinaire. On n’avait jamais pensé à quel point ces deux gaillards vont bien ensemble, tiens ; c’est chose faite aujourd’hui. Merci le Park Rock Festival ! Et quelles belles surprises nous réservez-vous pour 2023 ?!