Il y a des groupes qui trouvent toute leur raison d’être sur scène – comme Electric Mary la semaine dernière – alors que leur production studio ne révolutionne pas le genre. A l’inverse, il y a des prestations live qui n’apportent pas grand chose au vinyle (au quoi…?!). HARPER est pour moi de ceux-là. Qui plus est, les song writers ne m’ont jamais vraiment transcendé. Heureusement cependant que RELENTLESS 7 accompagne HARPER pour lui conférer un son presque lourd, puissant, électrique et gras qui se marie à merveille avec sa voix chaude. A défaut, le blues / country / reggae / folk / rock du New Yorkais ne me transporte pas particulièrement et ne m’a jamais fait véritablement vibrer. Assis comme un ermite sur une chaise posée au milieu de la scène, la gratte sur les cuisses, HARPER m’assomme d’entrée de jeu avec deux folk songs quasi unplugged qui me plombent sérieusement le palpitant. Heureusement que déboulent ensuite sur scène ses 3 comparses de RELENTLESS 7 pour, enfin, donner la pêche et le punch nécessaires à un show qui restera somme toute fort conventionnel. Ou quand un song writer tente de s’improviser une rock attitude: convaincant et réussi, mais pas foudroyant…
Auparavant, ETERNAL TANGO joue ses Greenday locaux avec quelque chose qui s’insère entre power pop et rock alternatif: des rengaines faciles et immédiatement accrocheuses qui font vibrer les midinettes rassemblées sur la Place Guillaume II, le nom de leurs idoles écrit au feutre sur les bras dénudés… On s’en lasse vite, tant les refrains sont téléphonés et prévisibles. A l’image de leurs tronches et dégaine de serveurs chez Quick: sans surprise. "Nous, c’est le goût": le goût et le bon ton de chauffer la place certainement, et ils réussissent bien leur coup les bougres, faut-il l’avouer. MacDo n’aurait pas fait mieux…
BABYOIL qui les précède se la pète méchamment – n’autoriser les photographes frontstage que durant les trois premiers morceaux alors même que la renommée du band ne doit pas dépasser le territoire grand-ducal, le ridicule ne tue pas. Qu’en plus les lead vocals sonnent aussi faux qu’une casserole à l’issue d’un camp scout, on sombre dans le pathétique. Pourtant le matos, le jeux de scène et les compos valent bien mieux qu’un déplorable zéro pointé ce soir: dommage. Peut mieux faire…
A l’issue d’un après-midi avec à boire et à manger (!), palme spéciale à MUTINY ON THE BOUNTY qui dégage et déménage sacrément en cette fin de journée. Un bon moment d’énergie et de puissance, avec une originalité appréciée et appréciable au niveau des contre-temps et un jeu de scène qui emplit bien l’espace. La bonne découverte énergique du jour – bien que nos routes se soient déjà croisées précédemment, probablement lorsqu’ils ouvraient à Den Atelier je pense, mais quand et pour qui… ? Chouette, les gars: keep on !