« On ne mérite pas vos applaudissements, je suis désolé. Je vous avais promis un vrai concert de rock’n’roll, et nous sommes en train de vous délivrer le concert parfait, votre concert de l’année 2022, sans faute aucune, sans fausse note ni même quelques lyrics oubliées. On vous avait promis du vrai rock’n’roll avec des erreurs, des fautes et des plantages, et voilà qu’on vous offre le concert parfait. Désolés, vraiment désolés… » – DANKO JONES, Rockhal – 29 mai 2022, 21h53′.
Sacrée DANKO JONES, va. Toujours pareil à lui-même, toujours fidèle à son caractère déjanté, toujours aussi grande gueule, toujours aussi hilarant – parce que cette audience le mérite, parce que nous le méritons: « Plutôt que jouer hier dans le main hall voisin, un samedi soir, devant 2.500 personnes qui seraient venues les mains dans les poches pour leur sortie hebdomadaire, nous avons préféré jouer devant 850 véritables amateurs de real rock’n’roll qui ont fait le déplacement alors qu’ils bossent demain matin… » gicle-t-il.
Merci Danko, merci ! Déjà qu’un spectateur le charrie en début de set en lui hurlant qu’il ne joue toujours pas dans les WC (sic) – allusion à l’un de ses derniers passages ici-même dans le Club alors qu’un autre groupe jouait dans le Main Hall, salle qu’il annonçait à l’époque avoir déclinée sous prétexte qu’il ne jouait pas dans les WC, lui. No comment.
DANKO JONES, on l’adore. L’Homme tout d’abord – les hommes, devrions-nous dire. Power trio par excellence, dans toute l’acception du terme que cela représente, leur dernier album sorti en pleine pandémie s’intitule tout simplement et tout sobrement « Power Trio ». Tout un programme. Et tout est dit. Ses compositions ensuite: dépassant rarement ou de peu les 3 minutes, il va à l’essentiel, sans fioriture ni détour, rien que l’essentiel et la substantifique moëlle du real rock’n’roll. Du party rock’n’roll devrions-nous dire, car tout est prétexte à la fête avec DANKO JONES.
A commencer par ses compositions qui vous tombent directement dans l’oreille et ses refrains que vous vous surprenez à hurler de concert à la première écoute déjà tant leur simplicité – leur redoutable efficacité – est la marque de fabrique DANKO JONES. Party rock’n’roll, la meilleure définition sans doute d’un style propre à l’énergumène qui se révèle être une véritable bête de scène sans peu d’équivalent: entouré de ses deux acolytes qui assurent une section rythmique tout bonnement criminelle, DANKO JONES joue(nt) les men in black à la dégaine similaire à celle de THERAPY? (… autre power trio qui a sévi ici-même il y a quelques jours, et ce n’est pas un hasard). Il n’existerait pas qu’il faudrait l’inventer, le Danko JONES. Mais son inventeur, aussi génial ou aussi fou soit-il, ne l’aurait jamais imaginé tel que la nature l’a pourtant enfanté.
DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la poudre, et la mèche qui va avec. DANKO JONES a inventé le party r’n’r, la bombe, et le détonateur qui l’enclenche. DANKO JONES a inventé la fête sur scène, et le moins que l’on puisse dire est que la contagion gagne chaque audience comme une pandémie qui s’abat sur le monde: redoutable, terrifique et bougrement radicale. Avec des mélodies et des compositions simples voire simplissimes, avec des refrains et des riffs mémorisables par une intelligence unicellulaire, avec des lyrics comme sorties tout droit d’une cour de récréation, la preuve en est avec DANKO JONES qu’il en faut peu pour être heureux. Et ce peu n’a jamais autant valu.