ARALUNAIRES, Jour 5. D’endroits étranges en lieu insolite et en heure inhabituelle, c’est cette fois en plein temps de midi que le Musée Archéologique s’anime d’une foule tout aussi surprenante et pour le moins bigarrée. Rarement ces murs auront vu telle affluence, en tous cas en plein midi, à l’occasion d’un set tout ce qu’il y a de plus surprenant au milieu de vestiges romains et autres pièces historiques et archéologiques. Pas vraiment acoustique mais pas non plus particulièrement électrique, le set de COMMON FATES: mais sans doute vaut-il mieux, par respect pour les lieux, ne pas trop exploser les Marshall ni faire cracher la poudre. Le trio propose dès lors en guise de lunch comme un bon sandwich fourré Nickelback avec sauce REM et garnitures grunge: ma surprise/découverte de la semaine.
Changement de décor au soir: retour à lEntrepôt pour THE soirée kitch et destroy de la semaine. DARK SENSATION ouvre la danse en faisant ce qu’ils peuvent avec leur trash / death metal pour chauffer une salle par ailleurs sold out et toute acquise aux suivants. Chapeau les gars: pas facile d’ouvrir la soirée quand la majeure partie du public est au bar ou fume sa clope dehors (avant que l’interdiction ne saute de facto » en cours de soirée…).
Le Québécois MONONC’ SERGE, aussi déjanté que son humour caustique et que son second degré incisif, débarque avec ANONYMOUS sur scène en costume queue de pie et noeud pap’: le ton est donné. C’est parti pour une prestation hors normes, succulente et truculente, humour ravageur, feintes à deux balles et jeux de mots foireux mais pas toujours politiquement innocents. L’ambiance des tout grands jours à l’Entrepôt avec une musique qui fait cependant des trous dans la tête: l’explosivité scénique de Mononc Serge se marie à merveille avec le trash métal d’Anonymous. La bannière canadienne est brandie en fin de set avec une feuille de cannabis remplaçant celle d’érable: tout un programme.
Passons sur la démonstration de catch sur un ring improvisé dans le club pour passer à un autre type de trous dans la tête: ULTRA VOMIT. Les Nantais ont mis la barre très haut: le public apprécie et éructe les vocals en choeur, dommage qu’ils ne soient cependant pas plus audibles (ou plutôt compréhensibles pour le béotien de service). Cocktail de métal puissant, de sonorités hardcore hurlantes, et des textes humoristiques détonants qui se marient parfaitement avec ceux de Mononc’ Serge. Comme l’annonce la pub: ultra bizarre, ultra surprenant, ultra bruyant, ultra bon : ULTRA VOMIT. Jean-Luc Fonck et les Gauff’ au Suc n’ont qu’a bien se tenir: s’ils veulent virer leur cuti, ils ont trouvé ce soirs leurs maîtres rock’n’rollesques.