Rick Parfitt, victime d’une (nouvelle) attaque cardiaque le mois dernier, a dû remiser sa six-cordes au vestiaire et déclare forfait pour cette tournée estivale de STATUS QUO. Pilier du band – et accessoirement de comptoir – il est remplacé ce soir et pour deux autres dates anglaise par Richie Malonne tandis que le fiston de Rhino assure l’intérim de la plupart des autres dates. Parfitt a néanmoins l’élégance et la top-classe d’être présent par l’intermédiaire d’un mot adressé aux 8.000 fans, avant qu’un tonnerre d’applaudissements ne salue on ne sait trop l’arrivée sur scène de la bande à Rossi ou le mot de Parfitt: en tous cas, un exemple de conscience professionnelle comme on n’en fait plus beaucoup, ce Parfitt. Comme quoi c’est dans les vieilles casseroles etc. etc.
Un tunnel sous l’armature tubulaire de la scène permet aux quelques photographes que nous sommes d’accéder au frontstage depuis le backstage, et de faire face aux milliers de personnes massées sous les 30° qui baignent encore l‘Oude Markt en cette chaude soirée d’été. Les cinq Anglais (non: quatre et un Irlandais, sorry) grimpent les marches à nos côtés et déboulent sur scène: c’est parti mon kiki pour 90 minutes de boogie suintant, dégoulinant et suffoquant dans une touffeur tropicale.
Le QUO délivre probablement son dernier set en configuration électrique sur le sol belge, les papys ayant annoncé leur retraite fin d’année après cinq décennies de bons & loyaux services. Une configuration acoustique / unplugged du QUO se dessinerait, plus calme, pour terminer en douceur leur carrière entre home, sonotone et langes, mais rien n’est moins sûr (et pas certain qu’on y trouverait notre compte). Raison de plus donc pour communier ce soir avec un Oude Markt qui ondule comme un seul homme, une écume fraîche d’AB Inbev venant comme mourir sur le rivage non pas de sable mais pavé de bonnes intentions de ce Groot Verlof. C’est à ce moment précisément qu’on réalise derechef la kyrielle de tubes planétaires qu’affiche le palmarès de STATUS QUO, et l’on ne pourrait même pas leur en vouloir de couper l’électricité après tout ça…