Cabaret Vert 2025 : QUEENS of the STONE AGE, RESOLVE, FFF, The LINDA LINDAS, MC SOLAAR,… 16 août 2025

Tantôt avec « s », tantôt sans « s », Charleville-Mézières ou plutôt le Cabaret Vert se labellise Ardenne(s) comme si la cité de Rimbaud ne savait de quelle extrémité de la Meuse se revendiquer: côté source française ou côté embouchure belge. Aux bars, l’Orval et la Chimay se disputent la place aux productions brassicoles françaises. Idem pour casser la croûte: avec ses exigences éco-responsables sans pareilles, le Cabaret s’approvisionne en circuit court auprès de producteurs locaux dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres.

Le solde est à l’avenant, des sanitaires à la production électrique, du recyclage des détritus aux infrastructures. Le Cabaret Vert est un festival définitivement semblable à aucun autre, et ce n’est pas uniquement pour son éclectisme en termes d’affiche mais également en matière de diversité culturelle (festival BD, cinéma,…) et d’engagement politique (débats, think-tanks de réflexion,…).

Tenue sous un ciel radieux, l’édition 2025 du Cabaret Vert a rassemblé 101.000 festivaliers durant ces 4 jours de découvertes, de liberté et d’émotions: chaque espace a porté l’énergie collective du festival et ouvert une parenthèse hors du temps. 83 groupes, 70 auteurs de BD, 300 journalistes et photographes, 650 partenaires: marquée par ses engagements durables et par le brassage des générations, cette Blue Edition rappelle combien nous avons besoin de nous retrouver pour vibrer ensemble.

Zoom sur la journée du samedi 16 août affichant quelques perles et découvertes notables sur la scène Razorback, le vilain garnement des 4 scènes déployées de part et d’autre de la Meuse. RESOLVE tes problèmes à coup de métal ! S’appuyant sur un passage remarqué au Hellfest ainsi que sur deux années de tournées internationales, RESOLVE s’impose comme l’étoile montante du métalcore français. Pour notre part pas particulièrement amateur (ni connaisseur) du genre, force est toutefois de constater que les Français délivrent un set parfaitement audible et hautement appréciable. Se démarquant des stéréotypes en vigueur dans le style, le combo peut se prévaloir de compos qui tiennent admirablement bien la route et un jeu de scène digne d’une tête d’affiche.

Pionnier du rap français dans les années 90, MC★SOLAAR continue d’être considéré l’une des plus belles plumes de la scène francophone. Le rap, qu’il soit français ou international, n’est pas notre créneau – que du contraire. Et quand les consignes sont à ce point claires et nettes en provenance de l’artiste (« Aucun photographe autorisé dans le pit »), passez votre chemin il n’y a rien à voir et encore moins à entendre…

Avec leur punk-rock qui fait trembler les injustices, The LINDA LINDAS sont devenues virales avec leur performance de « Racist, Sexist, Boy » à la bibliothèque publique de Los Angeles. Depuis, elles crient contre l’injustice, chantent sur l’adolescence, déclament liberté et rébellion en incarnant l’altruisme punk sur un mode post-punk, garage-rock, power-pop toutefois trop propret et trop gentillet à notre oreille mais qui a tout pour porter les 4 filles (nous n’en comptions que 3…) au firmament du mainstream.

Alan WALKER nous fait fuir le festival sans même attendre le set de LEPROUS auquel nous aspirions. C’est dire. Puis à quoi bon shooter un type au visage à moitié dissimulé, seul sur une immense scène, qui chipote à des boutons pour en faire sortir des sons tout ce qu’il y a de plus synthétiques et sans âme ? Rien que ses conditions photos nous font sourire (à défaut de pleurer): les photographes doivent être intégralement habillés de noir dans le pit-photo et ne peuvent rester statiques. Pincez-nous (et pour les autres conditions hallucinantes, voir photo ci-dessus en début de post…). Heureusement, la FEDERATION FRANCAISE DE FUNCK (FFF) et QUEENS of the STONE AGE auront quant à eux amplement fait notre journée (voir aussi ici et ici) et ça, moussaillon, ça n’a pas de prix.

Now online : FEDERATION FRANCAISE de FUNCK @ Cabaret Vert Festival 2025

Tenue sous un ciel radieux 4 jours durant, l’édition 2025 du Cabaret Vert a rassemblé 101 000 festivaliers épris de découvertes, de liberté et d’émotions. Concerts, BD, cinéma, débats : chaque espace a porté l’énergie collective du festival et ouvert une parenthèse hors du temps. Marquée par ses engagements durables et par le brassage des générations, cette Blue Edition 2025 rappelle combien nous avons besoin de nous retrouver pour vibrer ensemble. Et si ce n’est pas FFF qui en est la plus vibrante illustration, on veut bien manger notre objectif…

Now online et toujours dans notre GALERY de portraits Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…

Fédération Française de Funck [FFF] – Cabaret Vert Festival – Charleville Mézières, 16 aout 2025

La scène Razorback a pris de l’embonpoint, au point de devenir une quasi seconde mainstage. Sa programmation reste quant à elle fidèle à son ADN originelle : du brut et du brutal. FFF (alias Fédération Française de Funck) fait peut-être exception avec son funk-rock plus brut que brutal, mais l’esprit Razorback transpire de tous leurs pores.

Enfilez votre camisole de Funck : FFF, c’est une baffe de bonne humeur dans la gueule, un direct du droit d’énergie, de riffs musculeux, de funk et de fun. Fédération Française de Funck : la (notre) révélation de ce samedi de Cabaret Vert. FFF balance tout, ferraille lourd et donne la charge magistralement tabassée par une rythmique dont le tempo funk bien bourrin braconne merveilleusement. Les riffs alambiqués sont bloqués en mode rafale et le groupe joue en permanence la rupture funk-rock / rock-funk avec subtilité, quand ce n’est pas un cuivre qui vient subitement tournoyer et faire monter l’écume sur fond d’électricité sous pression.

Et avec le sourire, siouplait : les gars, hilares, prennent manifestement leur pied en communiquant leu fun(ck) à un public conquis que le leur rend intégralement dans un joyeux bordel – à tel point que les photographes doivent finalement évacuer le pit à mi-concert alors que tout le set était initialement open-bar photos.

La FFF livre ainsi un concert endiablé à l’image de leur style musical qui perdure depuis 23 ans déjà en continuant de faire jaillir les tripes : génial ovni du funk, FFF fait naître une fusion de rock et de funk parée pour faire balloter les corps dans un tourbillon charnel tout en couchant des textes qui saisissent avec subtilité l’énergie des combats pour la cause des femmes et la protection de l’environnement.

Tout en fougue, chair et sueur, le combo francilien met la foule de Razorback en fusion derrière leur apparence Martin Circus (le bassiste arborant une cagoule à l’effigie de Sulli, personnage phare de Monstre et Cie, tout en mâchouillant un mediator) et à l’air de ne pas y toucher. La Fédération Française de Funck, un band à l’énergie et à l’efficacité bigrement redoutables et aux compositions qui – dans leur version live du moins – s’avèrent tout bonnement cataclysmiques. Un cataclysme de fun, de funk, de soul et d’un rock incandescent qui lume et irradie comme une coulée continue : FFF Fédération Française de Funck, assurément notre coup de cœur du jour.