Now online : SJOCK FESTIVAL #49 – Gierle-Lille, 12 & 13 juillet 2025

Op sjock gaan : expression flamande locale qui signifie « partir en ribote ». Et cela fait 49 ans que cette bonne blague se poursuit inlassablement dans le chef de cette incroyable équipe de bénévoles villageois qui est aux manettes du plus vieux festival du Plat Pays – à l’une ou l’autre possible exception, il y a toujours des prétendants à prétendre de prétendues fausses vérités… SJOCK FESTIVAL: plus que jamais you’re r’n’r highlight of the year ! Rock’n’Roll is here to stay…

Avec une affluence délibérément limitée à 5.000 personnes par jour (soit 15.000 par édition), les organisateurs jouent volontairement la carte de l’intimité, de la convivialité et du confort dès lors que le site, de taille toutefois modeste, pourrait aisément en accueillir le double. Mais comment op sjock gaan dans toute l’acception du terme si c’est pour jouer des coudes aux bars ou au-devant des scènes ?

Le SJOCK, 49ème du nom donc en cette faste année 2025, héberge comme à chaque édition trois scènes. Leur programmation, spécifique mais complémentaire, offre un panel de styles et de goûts tout en demeurant résolument rock, garage-rock, punk-rock, hard-rock, roots et rockabilly. La Bang Bang Stage, la plus petite et la plus modeste en taille, n’en accueille pas moins les grosses pointures du festival tandis que la Main Stage n’est quant à elle pas spécifiquement réservée aux têtes d’affiche. Il en est de même du timing: se produire en début d’après-midi n’est pas synonyme d’être en bas de l’affiche et vice-versa. Oui, parce que ça se passe comme ça au SJOCK – et sans doute nulle part ailleurs…

La Titty Twitter Stage est quant à elle, sous l’immense marquee, dédiée au rockabilly, roots-grass et country-rock bien couillu – comme un havre de paix (toute relative), d’ombre et de fraîcheur au coeur de cette Campine torride au sol sablonneux amplifiant la journée une chaleur extrême et, une fois le soleil disparu, refroidissant les corps et rafraichissant les esprits. Et faisant atterrir les poupées gonflables…

En guise de dressing-room, les têtes d’affiche bénéficient du tout relatif confort des quelques modestes bâtiments en dur faisant office, hors-festival, de vestiaires ou de buvette sur ce modeste site de sport plus rural encore que villageois, perdu dans la platitude de cette campagne campinoise. Les quelques m² du local-buvette des joueurs de pétanque locaux accueillent quant à eux l’Artists Village et le bar où l’on y croise, chope en main et/ou clope au bec, bands et invités, bénévoles et crew. Parce que ça se passe comme ça au SJOCK !

Evénement inconnu, totalement inconnu du grand public – et même des connoisseurs voire des gens du cru (véridique, nous avons vérifié) – le SJOCK demeure un ovni dans le paysage des festivals belges et notoirement flamands. Que de pointures mondiales y ont pourtant foulé les planches ! Et, preuve que la formule, l’ambiance et l’esprit SJOCK frappent les esprits et séduit, nombre de bands en deviennent des habitués, profitant d’une tournée européenne estivale pour y faire une salutaire et décapante halte entre deux dates bien plus prestigieuses parfois.

Que ce soit Chuck Head, Civic, Fidlar, Howlin’ Ric, Komisar, Los Strait Jackets, Rifle, The Understones ou encore The Wine Lips, quelle que soit la scène qui les accueille, tous ont droit aux mêmes égards que les Wolfmother, Turbonegro ou autres Nashville Pussy ou Refused. Parce que ça se passe comme ça au SJOCK: on est entre nous, sans chichi sans manière, et dans une déconcertante simplicité où chacun partage avec toute le monde et où tout le monde échange avec chacun…

Now online et toujours dans notre GALERY de portraits Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…

Now online : The DROWNS @ Sjock Festival #49

Now online et toujours dans notre GALERY de portraits Intensities in 10s Cities : From Backstage to Frontstage, All The World Is A Stage. Et, as usual, pas de chipotage ni de bidouillage avec les photos comme vous en voyez partout ailleurs. Non: ici, c’est NO f*cking Photoshop. NO damn Ligthroom. NO bullshit RAW format. NO holy crap numeric nor digital overdub. NO a.i. feature (artificial intelligence sucks) : ONLY pure one-shot JPEG. Parce que shooter live, c’est comme le real rock’n’roll: c’est spontané, c’est brut de décoffrage et surtout ça doit le rester…

The DROWNS – Sjock Festival, Gierle – 12 juillet 2025

La Bang Bang Stage est décidément the place to be du SJOCK #49 pour qui recherche le coup de fouet, le coup de foudre, le coup de bambou, le coup du lapin, le coup de coeur, le coup de folie ou à coup sûr pour boire un coup. Et, du coup, avec The DROWNS, c’est le tout à la fois (‘y en a un peu plus, je vous l’mets ?). Des gars à l’apparence pas nette mais avec un coeur gros comme ça. Un band sorti tout droit d’un entrepôt louche ou d’une sombre cave où doit se trafiquer autre chose que des décibels.

Des gars à rouflaquettes et à lunettes noires comme on n’en fait plus beaucoup, bardés de tatouages, à qui manquent quelques dents par-ci par-là, et qui pourraient faire peur la nuit dans une sombre ruelle du Bronx (ou de Gierle, pour peu qu’il y ait des ruelles à Lille-Gierle). Mais surtout des gars qui ont un gros coeur, un grand coeur et un coeur comme ça, qui transpirent la sympathie comme ils transpirent tout court.

Ca pogote ferme dans le public, le stage diving attire ses plus fervents adeptes qui s’en donnent à coeur joie, et même trois gosses se joignent sur scène à tout ce joyeux bordel – casque sur les oreilles quand même – alors qu’ils devraient être à la crèche ou à la garderie. Mais au SJOCK, la valeur des décibels n’attend manifestement pas le nombre des années op sjock gaan.

Venus en droite ligne de Seattle pour l’occasion (… encore des Ricains…), leur blue-collar-street-punk-rock comme ils aiment à se cataloguer fait sacrément mouche et renverse barrières et stéréotypes. La scène est devenue champ de foire, le public est devenu bestiaux, et la pâture un joyeux maelstrom de poussière tourbillonnante entre deux chopes qui volent et trois corps qui surfent. The DROWNS n’en demande pas plus pour pousser les curseurs encore un peu plus dans le rouge quitte à sketter l’ baraque, avant que tout ne retombe comme un soufflé percé par le coup de gong qui siffle la fin de la récréation.

Trempés jusqu’à la moelle, les gars quittent leur orbite céleste et redescendent, nous font cruellement redescendre sur terre avant de filer backstage pour s’étreindre comme s’ils venaient d’atteindre le sommet de l’Annapurna et descendre quelques revigorantes pils avant de jouer les roadies et vider la scène de leur matos. La rude vie d’artiste côté face et côté pil(s)e…

On leur tend la pince, joignant le geste à une virile tape sur l’épaule de l’autre poigne pour leur témoigner toute notre admiration et toute notre sympathie pour cette démonstration peu commune de plaisirs et de décibels débridés, et eux de te répondre en te serrant dans leurs bras comme pour mieux partager avec toi tout ce que leur corps rejette comme excès de substance huileuse sécrétée par les glandes sébacées et de particules aqueuses produites par les glandes sudoripares. Mais quand on aime, on aime tout et on ne compte pas – ni les gros plaisirs ni les petits transferts glandulaires. Quand on ne compte pas, on ne compte pas…