LIONIZE fait partie de ces groupes incompréhensiblement underrated qui trainent leur bosse de scènes en scènes à travers le monde, pas avares d’efforts ni de sueur, officiant de main de maître lors de frustrantes premières parties dans des salles encore vides – ou quasi. C’était le cas lorsque nous les avions découverts à Bruxelles en pré-première partie de CLUTCH dans une Ancienne Belgique vide. Un an plus tard, à deux jours près, c’est à nouveau tristement le cas ce soir à la KulturFabrik en ouverture de CKY.
Des compositions solidement charpentées, un feeling et un groove communicatifs, un Hamond torturé qui te retourne les tripes, une basse qui cogne dur en parfaite symbiose avec des drums presque jazzy par moment, une guitare hargneuse et des vocals en phase qui enrobent le tout: il ne manque rien – strictement rien – à LIONIZE pour exploser à la face du monde. Rien, si ce n’est ce petit grain de chance qui mène au succès, ce coup de pouce du hasard qui fait (et défait) les carrières, ce bon coup du sort qui fait (ou défait) les renommées…
LIONIZE n’a pas non plus été aidé ce soir par deux pannes électriques successives. Courtes dans la durée, elles ont néanmoins été néfastes à une sauce qui peinait déjà à prendre de par une salle quasi vide où les décibels ne se disputaient pas la place à l’air brassé.
CKY (pour **ck Y** peut-être ?), les premières parties, ils connaissent aussi (Guns N’ Roses, Metallica, The Deftones…). Début des années 2000, les States sont en pleine période skate, punk-rock & MTV. La veine Offspring et consort est à son apogée, d’où surgit CKY. Plus rock que les autres, plus stoner aussi…
Disparu des radars pendant une dizaine d’années, CKY réapparaît un peu à la surprise générale en 2016. Si la formule reste la même, le son, lui, s’est encore amplifié pour devenir poisseux, lourd et groovy à souhait.
Mais ça ne semble pas suffisant ce soir pour faire décoller le paquebot. Manque à CKY ce petit supplément d’âme, ces petits dérapages, ces ratés ou ces moments de folie ou de génie qui transforment une prestation policée en un moment épique. Une KulturFabrik plus que clairsemée n’a sans doute pas non plus aidé les Américains à grimper aux rideaux, dommage.