CHANNEL ZERO – 5 mai 2013 – L’Entrepôt (Arlon)

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C’est un Entrepôt tristounettement empli qui accueille en clôture de ces Aralunaires 2013 les chefs de file de la métallurgie belge. Mais avant d’être le réceptacle des bruyants Flamands de CHANNEL ZERO, les locaux de 15009 ZOREK débutent sur le coup de 20 heures avec une prestation ma foi fort, fort bien agréable, teintée de lourdeur, de lenteur et d’effets reverbs du plus bel effet. Un bon noise rock sobre et efficace autrement dit, sans nous bassiner avec d’inutiles fioritures de petits jeunes et sans nous gaver d’esbroufe ni de tape-à-l’oeil sauce débutants – comme si ces trois gars n’avaient plus rien à prouver. Et de fait, peut-être n’ont ils plus rien à démontrer tant ce set sobre à l’excès est tout sauf dépouillé. La force tranquille de l’effet annoncé pâté gaumais est bien là : un gros son, des riffs hypnotiques et des infrabasses. Que demande le peuple ?!

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PENDEJO prend le relais, quatuor de barbus sud-américains déjantés exilés à Amsterdam, sans doute en quête d’exotiques hallucinogènes. D’entrée de jeu, ils nous la jouent directos space cake avec un ours comme qui dirait mal léché qui déboule sur les planches armé de deux brûleurs d’encens à bout de chaînes et de bras qui embaument immédiatement les premiers rangs. Quand on parle space cake, on n’est pas loin du compte.

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Sacrément efficace et bien enlevé comme show, avec une trompette des plus dissonantes a priori mais qui s’avère finalement parfaitement en phase avec l’ambiance et contribuant magistralement à cette débauche de sons plus torturés les uns que les autres. Ce qui s’ajoute à un peu d’anglais mâtiné de français entre les morceaux chantés en espagnol. Caramba! en voilà deux sets décoiffants et deux très agréables surprises bien désarçonnantes de par une approche pour le moins originale et relativement novatrice à bien des égards. Encens d’or à PENDEJO – la gifle de la soirée – et reverbs d’argent décerné (très) haut la main à 150009 Zorek. Mediator de bronze pour les Flamoutches

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La tête d’affiche de de la soirée s’avère quant à elle plus conventionnelle, plus rentre-dedans peut-être mais sans nous prendre à contre-pied. L’effet-surprise en moins donc, CHANNEL ZERO reste un rouleau compresseur efficace et basique, lourd et bien emballé. Les clichés visuels et la bande-son des Flamands sont cependant d’une banalité presque décevante et d’une platitude limite terne comparativement au caractère subversif, décalé et enlevé des deux combos précédents. Rien à jeter néanmoins dans CHANNEL ZERO : ça continue à le faire méchamment, mais le petit-quelque-chose-qui-fait-que en moins. Si le contraste est flagrant ce soir, c’est peut-être un signe que, dans la durée, faudrait-il veiller à vous renouveler et à ne pas vous reposer sur vos acquis, les gars. On se bouscule au portillon derrière vos 20 et des ans de bouteille comme on se bouscule à vos pieds quand l’heure est au pogo. Belgium, one point.

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SOUNDGARDEN, METALLICA, MASTODON, CHANNEL ZERO,… @ « Werchter Boutique Festival »- 28 mai 2012

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Werchter, son champ de patates – que d’aucuns appellent pourtant pompeusement "la plaine du festival". Werchter, le Jurassic Park flamoutche qui, dès le racket organisé du parking, vous met au diapason pour le reste des festivités : tout est à l’avenant afin de faire rentrer un max de liards au mépris du moindre respect pour les bestiaux qui s’agglutinent sur les quelques mètres carrés alloués (à louer?). SOUNDGARDEN a annulé de longue date déjà son concert initialement prévu ce soir au Luxembourg pour être présent ici, en lieu et la place de la Rockhal. Geste à l’égard des fans : les détenteurs de billets pour le concert luxembourgeois sont invités à ce Werchter Boutique que le groupe a rejoint à l’invitation de METALLICA en tête d’affiche. Sans quoi jamais, ô grand jamais, ma présence ici n’aurait été à l’agenda, peu importe que ce fût pour faire tourner la machine à fric de ce champ de lisier ou pour assister à un show de METALLICA. A ma charge et en toute subjectivité, je confesse avoir toujours publiquement affirmé haut et fort ne jamais me rendre à un concert de METALLICA quand bien même la place me serait offerte ! J’aurais dû préciser : a fortiori à Werchter. Ou plutôt, vu les circonstances ne jouant pas en faveur de ma probité, j’aurais dû me taire. Mais soit : back to SOUNDGARDEN.

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Chris Cornell conserve manifestement une des voix les plus chaudes et les plus rondes du r’n’r circus. Il personnifie sur scène à lui seul 80% de l’aura et du magnétisme explosif de SOUNDGARDEN. Après 15 ans d’absence, le Son du Jardin (ou le Jardin du Son ?) reste fidèle à lui-même. Mais qu’en aurait-il été au Luxembourg, dans l’étuve confinée de la Rockhal où le band aurait en outre joué certainement deux fois plus longtemps et dans des conditions autrement plus respectables du spectateur lambda – celui qui, a Werchter, ne s’est pas acquitté des euros supplémentaires extorqués (rackettés) pour pénétrer dans les derniers 50 mètres du frontstage. Matt Cameron, impressionnant de puissance aux drums, l’est tout autant aux backing vocals – et le fait est suffisamment peu courant que pour être souligné.

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D’autant plus que la rythmique parfois hypnotique de SOUNDGARDEN syncope le tempo des 52.000 têtes de bétail rassemblées sous la canicule werchtérienne, qui réservent au band les honneurs amplement mérités. A fortiori à l’issue de Black Hole Sun, qui ne clôture pourtant pas un set en définitive bien emballé, quoique sans fioriture ni cachet particulier faut-il le regretter, mais digne tout simplement d’une honorable prestation open air. Personnellement, SOUNDGARDEN me laisse toutefois un goût de trop peu dû à une prestation qui manque de quelque relief et dans laquelle je n’ai pas retrouvé ce petit-quelque-chose-qui-fait-que. Soit un goût de trop peu (de SOUNDGARDEN) et un arrière-gout de beaucoup trop (de Werchter).

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MASTODON avait (é)chauffé les corps et les esprits en fin d’après-midi alors que le soleil tapait encore fort comme les décibels, précédé de CHANNEL ZERO, de GOJIRA et de GHOST qui ouvrait les festivités. Mais le soleil a disparu lorsque vient le moment de laisser la clameur accueillir METALLICA… et d’imiter rapidement quant à moi le soleil. Trois quarts d’heure de show (sur les 2h15 prévues) suffisent malheureusement à me conforter dans l’opinion que j’ai toujours nourri (mais que je venais mettre à l’épreuve de la réalité pour le reconsidérer) au sujet de ces valeureux métalleux : ils n’ont jamais rien inventé ni apporté au style et cette démonstration, certes de force et de puissance mais gavée de clichés et de stéréotypes, n’en est que plus stérile et creuse. Laissons les bestiaux aux tourteaux (et vice-versa), en espérant éviter quelque racket supplémentaire au moment de récupérer le véhicule chèrement garé. 52.000 bestiaux exultent au loin dans la nuit tombée, la pyrotechnie parachèvera ce grand barnum et le show se clôturera en apothéose c’est certain. Definitively. Panem et circenses : la formule fonctionne depuis deux mille ans avec ce bon vulgus, pas de raison de la changer pour une populace qui s’en contente…

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(Chris Cornell et Audioslave font l’objet d’une précédente review au chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu "All The World is a Stage – The Vintage Years 1978-2011".

CHANNEL ZERO – 15 janvier 2011 – Bruxelles

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Les six (6) soirs sold out d’affilée à l‘Ancienne Belgique à l’occasion de leur reformation l’année dernière aiguisent ma curiosité et me poussent à être de la partie pour l’un des deux (2) sold out de cette année au même endroit, un an quasi après leur tour de force 2010. D’autant que pour beaucoup, CHANNEL ZERO est le plus grand groupe de métal qu’ait jamais connu la Belgique – Ancienne ou pas – qui a enchaîné de surcroit la main stage de Rock Werchter et du Graspop Metal Meeting l’été dernier, excusez du peu !

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Les métallos belges ne se trouvent pas qu’à Seraing ou qu’à Marcinelle, mais aussi dans une autre ancienne Belgique – celle du Boulevard Anspach ! Le quatuor frappe fort ce soir, au propre comme au figuré, avec notamment pas moins de trois guests qui se succèdent sur scène et dont le moindre n’est pas Phil Demmel (de Machine Head). Pour du métal, c’est dur comme fer, mais le faire n’est sans doute pas le plus dur…

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La surprise permanente et le contre-pied qui apportent un peu de renouvellement ne sont pas vraiment le leitmotiv de la soirée, ce que ma connaissance (très) partielle du band me laissait sérieusement augurer de ce concert. 100 minutes d’une prestation efficace, très efficace même autant que percutante, sans jamais cependant la petite étincelle qui met véritablement le feu aux poudres (du moins aux miennes). Cela n’enlève rien, strictement rien au mérite d’un band bien soudé et rodé comme il se doit, mené par un impressionnant lead vocals qui occupe et remplit tout le cubage de l’AB devant un public acquis et conquis. Restent quelques longueurs entre certains morceaux, avec un batteur souffrant peut-être d’hémorroïdes qui l’amènent à faire systématiquement quelques pas à côté de ses fûts à chaque temps mort (… second degré…). C’était du lourd, ce soir, même si des plus lourds encore paraissent parfois plus aériens et plus subtils. Mais c’était du belge, surtout. Me faudra-t-il sans doute une piqûre de rappel pour apprécier les bienfaits indéniables de ce virus bien de chez nous…

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