Nous nous apprêtions à regagner nos pénates peu avant minuit après l’électrisante performance des WATERBOYS en savourant une dernière Omer quand tous nos sens sont alertés – et ce n’est pas peu dire – par les écrans qui retransmettent dans la salle de presse le dernier set de la journée. Celui de Toby LEE.



Un changement de plan de dernière minute s’impose à nous: direction fissa la Garden Stage pour ne pas rater une miette de plus du show de ce gamin de 20 ans, jeune prodige et révélation de la gratte blues-rock qui revient d’ailleurs tout juste de Glastonbury – excusez du peu. Adoubé par Bonamassa himself et élu parmi les élus chez Gibson pour devenir ambassadeur de la marque, ce Toby LEE nous livre un set décapant à la Walter Trout mâtiné d’un zeste d’Eric Steckel., manière de situer le gamin qui fait montre d’autant de talent que d’énergie, d’autant de créativité que d’électricité, d’autant de génie que de toucher.








Quant aux WATERBOYS, Mike Scott et sa bande nous ont servi sur un plateau d’argent le set que nous attendions sans trop l’espérer. En délaissant quasi tout le répertoire folk du band, The WATERBOYS ont déroulé une set-list la plus électrisante et la plus électrique qui soit, évoluant ainsi ce soir dans un répertoire et un style inspirés du meilleur qu’aurait peu faire au sein d’un supergroup Neil Young et Tom Petty réunis.



Une heure et quinze minutes (pas plus) d’un concert haletant sans le moindre rappel, magnifié par une version à rallonge parfaitement démente, totalement déjantée et complètement hallucinante de The Pan Within. Continuant à ferrailler ferme et à dépoter grave, Mike Scott s’efface progressivement de l’avant-scène pour rejoindre et surtout renforcer la section rythmique et laisser le champ libre à une passe d’armes entre les deux keyboards qui se font face avant de terminer à quatre mains sur un seul clavier dans un final tout simplement catacly(si)smique.



Sam BETTENS (né(e) Sarah Bettens) a le privilège d’officier par deux fois sur la Garden Stage avec un double set à la sauce country-americana débordant de fraîcheur et d’une honnêteté viscérale. Ayant grandi à Anvers, mais façonné(e) par quinze années passées dans l’est du Tennessee, Sam transpire l’authenticité de la vraie musique roots et country. Son passage du rock alternatif de K’s Choice à l’americana est une réussite parfaite, une reconversion réussie qui respire un road trip au volant d’un Mustang entre Nashville et Memphis un verre de whisky à la main (… don’t drink and drive).




Bonnie RAITT termine quant à elle sa tournée européenne au Gent Jazz Festival, et avoue ne pas être pressée et même redouter son retour aux States où elle confesse ne pas porter dans son coeur un certain Donald (à moins que ce ne soit Picsou ?). Chassez le militantisme, il revient comme un cheval au galop. Nous n’imaginions pas pour notre part que son blues-roots-country drainerait un public aussi nombreux de fidèles sexa-septua-octogénaires. Carton plein donc sur la mainstage dans une salle pleine comme un oeuf où, contrairement à ce qu’elle lance, Bonnie RAITT n’est pas la plus âgée de la salle. Du haut de ses 75 ans (et demi), son toucher à la John Lee Hooker demeure impeccable pour un set sans faute empreint de simplicité, d’authenticité, de spontanéité et de fraicheur. Une grande dame à l’affiche d’une bien belle soirée en définitive pour jeunes guitaristes de 20 à 75 ans….


