Plus ça change, plus c’est la même chose – the more things change, the more they stay the same. Hoogstraeten reste bien le plus chaud weekend estival, musical et cocktails – pour la rime – sur le Vieux Continent. Concentration comme ce n’est Dieu pas possible des merveilles (musicales et autres) des 5 continents – mais surtout des Tropiques. Les scènes se remplissent et se vident au fur et à mesure de l’affiche. Car oui, il doit bien y avoir une affiche entre deux bars à cocktails, un barbecue, deux tentes, une tonnelle et une fosse à lisier (où d’aucuns ont la merveilleuse idée de s’y plonger en guise de bain de minuit …).
Auteur : Yves-Marie François
Concert classique en la Basilique de Saint-Hubert. Shame on me : je suis dans l’incapacité de citer ici le nom des auteurs et les références des pièces jouées, ni même les interprètes (… pourtant renommés) qu’il m’a été donné de voir. Mais le cadre à lui seul vaut le déplacement, ainsi que le véritable one-man-show du chef d’orchestre : hirsute et déchaîné, c’est un spectacle à lui tout seul. Le seul rapprochement que je puisse faire est le comparer au batteur du Muppets Show – mais ici en queue de pie s’entend.
Le Centre du Lac est à nouveau plein à craquer – comme la plupart des spectateurs diront certaines mauvaises langues. Pas de souvenirs musicaux particuliers ni de stigmates mémorables de cette nouvelle soirée rock’n’rollesque chestrolaise – même s’il n’y a pas de rapprochement à faire entre cette phrase et la précédente. Notre organisateur préféré ne fait à nouveau pas les choses à moitié, même que les pompes coulent jusqu’au bout de la nuit avec une musique d’ambiance qui maintient les esprits éveillés et les corps d’aplomb…
A l’affiche cette année: The Patolies, Bo Weavil, Marc Lelangue, Andre Williams, Amazing Atomic All Stars Band, Don Croissant, Michael De Jong, Monti Amundson, Duke Robillard, Wayne Hancock, Bottlerockets, The Paladins, Willy de Ville, The Fabulous Thunderbirds. Rien que l’endroit vaut à lui seul le déplacement en Brabant Wallon : une friche industrielle pour cadre d’un festival, entre ruines et autres vestiges d’une époque industrielle maintenant révolue, parsemée de corps épars jonchant le sol entre buvettes et autres bars aux détours d’un recoin ou d’une galerie. Un décor à la Mad Max… La fine équipe est de la partie pour une journée de tous les excès – musicaux s’entend (?). Quelques prestations remarquées et marquantes : Duke Robillard sort manifestement du lot, tout comme Willy de Ville. Mais si le premier se remarque positivement, le second est indubitablement pour moi le cheveu dans la soupe du jour. A fortiori avant les Fabulous Thundebirds qui mettent le feu aux ruines de briques, de pierre et de béton. Ou comment transformer une ruine en cathédrale – au propre comme au figuré. Ouch !
Un blues carré et qui dégage, pour citer la publicité annonçant ce nouveau concert chestrolais dans un endroit qui a tout le charme nécessaire pour une soirée en famille réussie. Après avoir assisté il y a quelques semaines à l’enregistrement et au mixage final de leur CD en studio, je retrouve les trois gaillards sur scène pour un concert tout en finesse – quasi dans leur jardin. La bonne humeur est au rendez-vous, la simplicité et la convivialité aussi : la bonne recette pour une soirée blues rock sans chichi sans manière. Entre ruraux, on se comprend sans se la péter…
Bien qu’accompagné sur scène de tout un impressionnant orchestre de cuivres et de cordes – bonjour le visuel – William ne parvient pas à galvaniser Forest National – ni à emplir, ni à remplir ce trop grand volume, ce cubage trop important et pas assez intimiste pour une telle prestation. Qui plus est, Forest n’est que partiellement rempli, ce qui ajoute encore à cette impression d’œuf pas assez plein, à cette sensation d’inadéquation entre le contenu et le contenant. Dommage que tu aies vu trop grand, William, dommage, car la prestation de l’ensemble – de ton ensemble – aurait valu son pesant d’or en un autre lieu. Retiens-le pour la prochaine fois, car quand on a les yeux plus grand que le ventre…
Mon concert de l’année, sans l’ombre d’une hésitation, sans l’ombre d’un doute. Iggy en toute grande forme dans une Ancienne Belgique chaude au possible. Le concert débute par la plage ouvrant son dernier opus « Avenue B », chantée par Iggy a capella assis en tailleur sur la scène, dos au public : le crooner de derrière les fagots ne va pas tarder ensuite à enflammer l’AB avec son band de killers derrière lui qui n’a strictement rien à envier aux Stoogges. L’Iguane bondit de gauche à droite, grimpe sur les structures tubulaires soutenant la machinerie, se suspend aux enceintes les jambes ballantes dans le vide au-dessus du public… Tout y passe, de ses classiques au dernier album qui est une perle en soi. J’ai longtemps affirmé que ce concert figurait dans mon top 10 et je continue à l’affirmer. Pour ceux qui ne savent qui est Iggy, pour celles qui ne peuvent imaginer que ce corps est bien réel, pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un show de l’Iguane, le concert est par bonheur filmé et un dvd sort quelques années plus tard : « Live at the Avenue B » (AB pour Ancienne Belgique comme pour Avenue B – le titre donc de son dernier CD). Detroit, la Motor City, a bel et bien accouché de véritables monstres, bêtes de scène : Iggy, Alice et Ted. Merci Monsieur Ford…
Neufchâteau à nouveau sous le feu des projecteurs, avec ce qui se fait de mieux à l’époque en Belgique en matière de blues-rock (avec Such A Noise) : Fred Lanny & Cie. Les locaux d’Albert Blues Band ouvrent les hostilités avec leur rock bien énergique (énergétique ?) qui remue tout ce qu’il faut là où il faut, avant de laisser la place à la bande à Fred. La soirée est chaude, le blues est bon, le rock est hot, la bière est fraiche, l’ambiance est top : que demande de plus le peuple ?!
Du rock à la campagne – un chouette festival dans un pré au beau milieu du village. Belle affiche, chouette cadre, superbe organisation. High Voltage – tribute band d’AC-DC, époque Bon Scott – est comme à l’accoutumée parfait sur scène : pour peu, on croirait retrouver nos Australiens préférés. Quelle énergie, quel gimmick et quel mimétisme : j’en suis à chaque fois sous le charme, et la quantième fois est-ce ? Chapeau, les gars ! Le reste de l’affiche me laisse quelque peu indifférent, même si la curiosité est d’autant plus séduisante depuis les buvettes parsemant le pré. Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite… (air connu).
Un copier-coller des éditions précédentes – qu’est ce qui ressemble plus à un festival de musique antillaise qu’un festival de musique antillaise ? A fortiori lorsqu’il se passe au même endroit, avec la même carte de cocktails, avec sensiblement les mêmes festivaliers que l’on recroise d’année en année, avec le même menu au barbecue, sous les mêmes tentes, avec les mêmes tonnelles. Avec les mêmes effets – primaires et secondaires. Il n’y a rien à dire, mais la musique des Tropiques vous réchauffe autant les cœurs que les corps qu’elle vous rafraîchit les idées par après…