Amical, sympathique et chaleureux bonjour à celui qui peut être considéré comme un monument de la radio ‘r’n’r francophone belge (hormis les inoxydables Pierre Guyaut et Jacques De Pierpont notamment). Marc Ysaye est depuis bien, bien plus de 20 ans aux commandes de son émission-culte à l’heure de la messe du dimanche matin : « Les Classiques ». Instantané photographique made in Classic21, tiré en direct des studios de la RTBF à Mons ce dimanche 10 juin 2012 : une espèce d’envers du décor à l’image de bien d’autres photos backstage ici présentes… Long live Rock’n’roll – titre de DIO ô combien d’actualité qui termine à 12h55′ l’émission de ce dimanche du Petit Doudou sur la Grand-Place de Mons : un dragon pour Ronnie James DIO, c’est un signe, for sure ! On aurait voulu le faire exprès qu’on ne s’y serait pas mieux pris…
Auteur : Yves-Marie François
Ce soir à l’affiche : Tribute to SUBSTITUTE plays The WHO ? On ne sait finalement plus très bien qui fait quoi, et il ne manquerait plus que les Who se mettent maintenant à jouer du Substitute pour ajouter à l’effet-miroir et boucler la boucle ! Oscar Wilde himself affirmait : « Self-plagiarism is style », et c’est un peu l’impression qui se dégage de cette soirée ! Au programme, un concert en deux sets avec un son d’une pureté rarement atteinte de mémoire d’habitué du Spirit. Ne parlons pas de la puissance qui n’est pas en reste – ce n’est pas le trio au complet d’Atomique Deluxe présent dans le public qui me contredira. Et ce ne sont pas non plus eux trois qui participeront au rajeunissement de la moyenne d’âge de l’assemblée…
Sont annoncés sur les planches « Monsieur Such A Noise » (sic) et « Rudy qui pique » (re-sic), présentés comme les deux bases de ce quatuor qui, avec une espèce de Live at Leeds, nous font à nouveau revivre la magie des Who le temps d’un soir. Alors que Rudy Lenners jouait devant des milliers et des milliers de personnes pas plus tard que la semaine dernière (voir review ci-dessous), c’est au-devant de 2 ou 300 têtes-de-pipes qu’il se donne ce soir, et avec le même coeur et la même énergie. C’est également une belle occasion pour le Dr. Pire de dépuceler et de déflorer sa toute nouvelle Gibson L4. Une gauchère d’occasion au corps bombé, charnu et généreusement charpenté dont les courbures et le volume massif ne sont pas sans rappeler (fantasmer ?) un autre légendaire modèle de la marque, une jazz tout aussi machiavéliquement détournée de sa finalité première par un Gonzo couillu : la Gibson Byrdland.
Ah ! ces boiseries torturées de feedback et souffrant d’autres effets de distorsion dans des gémissements bien r’n’r, quelle volupté de fin gourmet ! Bouquet final, classique, sur « My Generation » : le bûcheron Alain P. (dont nous conserverons l’anonymat pour éviter les représailles du C.D.B.P.G.A.I.M.A. – Collectif des Défenseurs de Bois Précieux pour Guitares et Autres Instruments de Musique Amplifiée), le bûcheron Alain P., disions-nous donc, explose sa guitare en cent vingt-trois morceaux sur scène d’après les organisateurs (cent vingt-quatre peut-être d’après le Collectif – les images sont en cours d’analyse). Dieu merci, ce n’était pas la L4 mais un ersatz tout neuf cependant voué à la casse après quelques minutes seulement d’une vie trépidante mais brève sous le feu des projecteurs. Valant des dizaines de fois moins que la Gibson, c’est ce qu’on appelle une étoile filante hard discount. While my guitar gently weeps… Hardly weeps plutôt, non peut-être ?!
(Autres pix & reviews de Substitute au chap. 1 de All the World is a Stage – The Vintages Years 1978-2011 @ http://www.intensities-in-tens-cities.eu)
Le cadre de ce premier mini-festival Nancy on the Rocks vaut à lui seul le déplacement : un vaste amphithéâtre de plein-air (une large fosse et de tout aussi amples gradins pour 20.000 spectateurs), une scène aux dimensions impressionnantes et un plein soleil pour couronner le tout. Bref : le décor et le public idéaux pour accueillir SCORPIONS et les guests qui étoffent l’affiche de cet estival festival. Et à propos de guest-stars, il faut de fait attendre l’arrivée sur scène d’Uli Jon ROTH ce soir, le temps d’un seul morceau ("We’ll burn the sky"), pour que SCORPIONS retrouve un court instant sa véritable dimension.
Celle qui l’a fait exploser à la face du monde entier fin des seventies, à l’époque de "Tokyo Tapes" qui voyait alors les Teutons faire encore du vrai et du bon rock’n’roll pour encore quelques albums de génie, avant de virer malheureusement dans ce qui est largement advenu de la guimauve commerciale depuis la moitié des années ’80. Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est un simple constat tout ce qu’il y a de plus objectif et impartial – tout comme Annie Cordy ne fait pas plus de rock’n’roll que Nashville Pussy ne fait dans la variété française… "We’ll burn the sky" : magie d’un seul morceau, magie qui nous ramène 35 ans en arrière. Combien dans l’assistance étaient-ils déjà seulement nés…?!
SCORPIONS a commencé sa tournée planétaire d’adieu il y a 2 ans déjà (!), et le show de ce soir dans ces superbes installations en plein air est de la même veine que la set-list du concert de 2010 à Mons en début de tournée (voir www.intensities-in-tens-cities.eu – All the World is a Stage, Chap. 1 "The vintage Years 1978-2011"). Le groupe nous réserve un best of de tout ce qui a fait son succès, ne nous épargnant pas une seule de ses sirupeuses ballades. A cet égard, nous avons quasi droit à la totale, ce qui n’enlève rien à la suave sensualité de l’une ou l’autre de ces remarquables compositions faut-il l’avouer.
Mais l’excès nuit en tout : entrecoupant ces langueurs de titres plus couillus quand même (pour rester dans le sensuel…), SCORPIONS ne puise cependant pas dans son véritable patrimoine musical historique. Dommage – mais il faut concéder que si SCORPIONS attire encore les foules aujourd’hui, c’est parce que son public vient dans sa toute grande majorité pour écouter ce qu’il connait. Et un fond de commerce, ça s’entretient, que diable ! Et puis, on ne donne pas des perles aux cochons.
Nos bouffeurs de choucroute n’en demeurent pas moins une sacrée belle machinerie sur scène (faut dire aussi qu’ils ont de la bouteille). Rudolph SCHENKER, flamboyant, est plus showman que jamais en arpentant de long en large l’immense scène et son avancée au pas de course tout le concert durant. Matthias JABS, un ton un fifrelin en-deça, n’en crève pas moins l’écran, semblant se jouer tous deux – même physiquement – des décennies qui se sont écoulées. A quelle substance (de top-qualité supérieure, cela va sans dire) carburent-ils donc ?! A ce titre, SCHENKER est le champion toute catégorie qui relèguerait le pourtant fringant et alerte Klaus MEINE au rang de brontosaure antédiluvien. Passons sur un batteur qui ne mérite même pas d’être mentionné – le maquillage et la coiffure d’une vieille p… sur une espèce de corps blanchâtre grassouillet, le tout assorti à un jeu du même tonneau (normal pour un batteur) – et concluons sur une note passablement positive et plutôt favorable. Car si la piqûre finale du scorpion n’est pas mortelle, elle reste ma foi des plus agréables aux tympans et à la rétine. Reste à voir si cette interminable tournée d’adieu est belle et bien le véritable assaut final des panzers teutons : "The best is yet to come", clament-ils. Quand on vous dit qu’un fond de commerce ça s’entretient…
Femmes et enfants – et Français moyens – quittent en masse les lieux après cette prestation. Ne reste dès lors plus dans cet amphithéâtre qu’une majorité de rockeux profitant d’une pleine lune complice de ce qui va suivre. Last but not least (et comment donc !), l’ultime set de la journée laisse le champ libre à Uli Jon ROTH qui monte sur les planches pour prolonger la magie de sa (trop courte) prestation avec SCORPIONS une heure auparavant. Il nous replonge avec extase dans la jouissance des plus vrais morceaux qu’il a pu (co-)écrire pour et avec le groupe du temps où il en était encore membre. L’extraordinaire "In transe", et quantité d’autres perles qui semblent avoir bonifié avec les décennies, font passer cette petite heure comme un suppositoire : diantre, il est déjà consommé qu’on y a rien vu ! Avec son look tout droit sorti de Woodstock et sa dégaine d’un autre monde, Uli Jon ROTH reste un ovni capable du meilleur comme du pire (voir Chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu The Vintage Years 1978-2011) : ce soir, c’est du meilleur dont il nous gratifie.
L’affiche annonçait "La famille originale de Scorpions réunie pour la piqûre finale", et de fait : Herman "Ze German" RAREBELL rejoint sur scène pour un morceau son vieux comparse d’antan ainsi que, peu après, notre Rudy national : "Please welcome Rudy LENNERS, from Lièèèège" (pour ceux dont les neurones auraient zappé qu’il fut batteur de Scorpions mi-seventies).
Une heure s’est écoulée : Uli Jon ROTH annonce qu’il continuerait bien au-delà du temps réglementaire mais, presque confus, s’excuse timidement mais à regrets de devoir mettre un terme à ce bonheur en arguant du fait que… les hommes de la sécurité doivent rentrer chez eux (sic !). Toujours est-il que les 60 minutes imparties sont écoulées : le temps passe-t-il toujours aussi vite en d’aussi jouissives circonstances ?!
A noter qu’un absent-surprise de taille a légèrement terni la fête, et pas la moindre des guest-stars annoncées : Michael SCHENKER. Evidemment, s’il devait en manquer un, c’est bien le frère au Rudolph ! Il aurait été la cerise sur le gâteau ; un gâteau bien, bien consistant servi dès 18h déjà sous un soleil encore bien haut et chaud et qui annonçait une soirée tout aussi copieuse…
Plus tôt dans la journée donc, Pat McMANUS déboule sur scène fin d’après-midi devant un public encore relativement clairsemé. Cet Irlandais qui nous avoue être né entre Rory GALAGHER et Gary MOORE nous sert un excellent mix qui se situe bien entre ces deux compatriotes, bien que pas de la trempe quand même du premier nommé. Pat McMANUS trio est la bonne et chaleureuse surprise du jour, même s’il est vrai que c’est sans doute la prestation la plus légère – la moins lourde, dirons-nous – de l’affiche. Aérien et mélodique avec quelques sonorités à la Thin Lizzy, l’Irlandais a séduit, même s’il manque assurément une bonne dose de Guinness pour compléter ce bien agréable tableau !
KARELIA enchaîne un show fort particulier, ou qui du moins laisse perplexe. Un style propre, assez difficilement définissable, qui semble toutefois avoir ses inconditionnels dans un public qui commence à arriver en masse et à remplir ce superbe amphithéâtre.
GAMMARAY a la tâche de préparer l’audience avant l’arrivée de leurs compatriotes, SCORPIONS. Ils réussissent ma foi pas mal leur coup avec un heavy metal tout ce qu’il y a de plus conventionnel et basique. Efficace, sans fioriture mais avec une touche de je-ne-sais-quoi, leur set-list réserve quelques surprises pour le néophyte qui se surprend à fredonner l’un ou l’autre refrain facile. Rien de tel, sans doute, pour préparer l’arrivée d’autres fredaines tout aussi faciles en tête d’affiche…
En définitive, une bien belle soirée de festival open-air, sans aucune commune mesure avec l’expérience du weekend dernier à Werchter Boutique (voir ci-dessous). Ah si, quand même : les Frenchies sont plus doués que les Flamoutches pour se faire du blé sur les boissons. 4 € la chope. La quoi ? Pardon : la bière (sic). Est-ce qu’on vend un gros rouge qui tache à ce prix-là, nous ?!
Les Monsters of Rock font halte au stade de Karlsruhe… C’était en 1984. C’est au Chapitre 1 de Intensities in tens Cities – All the World is a Stage, The Vintage years 1978-2011 : http://www.intensities-in-tens-cities.eu
Hein, quoi ?! The STRANGLERS à Verviers ?! Ben… oui… ce sont comme qui dirait eux sur scène ce soir au Spirit. En tous cas, en fermant les yeux ! Hugh CORNWELL, la voix, la guitare, le compositeur et le co-leader des Etrangleurs emmène son nouveau trio visiter le meilleur du meilleur des STRANGLERS, époque fin des seventies début des eighties (avant que le combo ne vire sa cuti pour ne plus délivrer qu’une pop anglaise insipide, inodore et incolore – qui annoncera le départ d’Hugh CORNWELL). Au menu ce soir, l’épique époque 1977-1982, celle durant laquelle les méchants garçons des STRANGLERS tenaient le haut du pavé de la scène punk-alternative anglaise, ces Men in Black au style si particulier qui a fait leur renommée – et la terreur des mères de bonne famille. Caroline ("sur la basse, de Brighton") qui partage la scène ce soir avec Hugh et le batteur était-elle déjà même née ?!
Certes, manquent probablement ce soir la basse, ô combien méchante mais délicieusement agressive, de Jean-Jacques BURNEL et le clavier si caractéristique du son Stranglers pour offrir tout le rendu des Etrangleurs, mais ne boudons pas notre plaisir. Hugh CORNWELL, le Men in Black qu’il est resté toujours de noir vêtu, n’en a pas pour le moins conservé ses combat-shoes aux pieds – du temps de sa splendeur de bad boy qui assénait de vilains coups de pieds aux vieilles da-dames en rue.
Notre homme a vieilli comme il a vécu, à l’instar d’un public nostalgique de vieux alternatifs peut-être, devenus sans doute de conventionnels pères et mères de (bonne ?) famille. Car c’est bien le répertoire des STRANGLERS qu’il vient retrouver ce soir, ce public : CORNWELL ne s’y trompe pas, lui qui nous délivre à la manière d’une bonne lasagne 3 ou 4 couches de STRANGLERS pour 1 épaisseur seulement de sa production personnelle solo. Et d’en profiter pour rappeler au bon peuple présent – clairsemé comme sa coiffure – que son dernier album est par ailleurs entièrement téléchargeable sur ne net, pour gratos pas un balle que dalle. Ca le fait, ça, et il n’en est pas peu fier !
Les incontournables "Golden Brown", "No More Heroes" et autres "Always the Sun" clôtureront en douceur ce voyage dans le temps au cours d’un set vintage bien emballé, bien propret, voire un peu trop sage peut-être. Il faut que jeunesse se passe, certes, et d’en déduire que celle des occupants des lieux – artiste et public – est déjà bien consommée. Alors que la dernière note flotte encore dans le Spirit quelque part entre les planches et le bar, CORNWELL est déjà descendu de scène pour fendre la foule et filer au fond de la salle se muer en marchand de tapis : seul aux commandes de son étal, il vend disques et t-shirts, encaissant et rendant la monnaie entre deux autographes et trois poignées de main. Ou les vicissitudes de la vie d’une (ex ?) rock-star. No More Heroes. Anymore, en effet… Et "Hanging Around" sur YouTube, c’est ici.
Autres reviews des Stranglers au Chap.1 d’Intensities in Tens Cities – All the world is a stage "The Vintage Years 1978-2011""
AC-DC à… Arlon (!), un beau soir de juillet 1980. Un événement qui marque quand on a 15 ans et qu’on est au 1er rang face à Brian Johnson pour son second (oui, son second !) concert de "rodage" avec AC-DC ! Tout est vintage, même l’entrée à 300 balles et le timbre à 1 franc apposé sur l’affiche dérobée à une devanture de magasin…
Ci-dessous, un cliché qui n’a pas de prix – le seul (oui, le seul) de ce site qui n’est pas de votre serviteur : un cliché tiré par un illustre inconnu depuis le backstage arlonais. S’il se reconnait, qu’il se manifeste surtout. Un instantané vintage trop précieux, trop unique pour ne pas figurer ici. Un regret néanmoins, et de taille : il n’est pas estampillé (c) www.intensities-in-10s-cities.eu !
Un concert parmi d’autres de Intensities in Tens Cities @ "All The World is a Stage – Chap. 1" (The Vintage Years 1978-2011)
Retour à Liège pour le combo franco-liégeois ! Come-back dans son fief pour un concert de retrouvailles après 18 mois d’absence, manière de nous livrer bien évidemment l’intégrale de son album "V20gt" et, à l’arrache, quelques nouvelles compos à peine terminées – avec quelques couacs d’ailleurs qui rendent le quatuor d’autant plus sympathique et toujours aussi explosif, rock’n’roll et imprévisible ! Après Gibson Guitars en 2009, le groupe est fier d’être à présent endorsé par Bonefish Amps : de quoi donner un relief supplémentaire encore aux compos originales du band, que le seul "I wanna be your dog" de l’Iguane viendra comme de coutume enrichir en clôture – avec en prime le batteur originel derrière les futs !
La (minuscule) scène du "Celtic Ireland" contraint le band à jouer des coudes devant un public tout aussi compact qui lui fait caisse de résonance. Que dire alors quand les quatre rappeurs de DOPE ADN investissent la scène et rejoignent ATOMIQUE DELUXE pour un boeuf et nous asséner un "Bang Bang 2012" (oui, oui : 2012 !) de toute beauté et de toute puissance : 25 minutes qui ne font pas dans la dentelle et qui relèguent dorénavant la version studio à de la gnognotte de bas étage ! Un grand moment, assurément – bien qu’il contribue également à rendre ce concert un peu trop longuet peut-être, décousu et haché en tous cas : 3 sets puis un rappel, entrecoupés par de trop longues pauses pour aller fumer une bière. D’autant plus qu’Erwan, qui retrouve les siens à Liège, est comme un cheval fou dopé à la Jupiler que démultiplie encore la complicité des lieux : il a la tchatche et ses longs délires avec le public cassent par moment le rythme du concert, à rendre même ses comparses quelque peu… impatients.
ATOMIQUE DELUXE, on l’aime comme la tomate : en concentré davantage qu’en purée (même si souvent l’un s’allie à l’autre dans la meilleure des bolognaises qui soit). Mais c’est probablement plus que toute autre chose le lieu et les circonstances qui le veulent : on est à Liège et entre Liégeois. Plus qu’un concert, c’est la fête à ATOMIQUE DELUXE ce soir : retours des fils prodigues, on sacrifie le cochon gras – ou plutôt la Jupiler. Oufti kéééénafair à Lîtch !
(Concerts 2011 d’Atomique Deluxe @ www.intensities-in-tens-cities.eu)
Vous les avez ratés ? Nous… aussi !
Mais quelques archives sont consultables sur "All the World is a Stage – Chapitre 1" (The Vintages Years 1978-2011).
You missed it ? So did I…! Mais quelques archives sont consultables sur Intensities in Tens Cities "All The Worls is a Stage – Chapitre 1 :"The Vintage years 1978-2011 ».
Missed it too ! Mais archives de choix disponibles sur "All the World is a Stage – Chapite 1" (The Vintage Years 1978-2011) @ www.intensities-in-tens-cities.eu
Werchter, son champ de patates – que d’aucuns appellent pourtant pompeusement "la plaine du festival". Werchter, le Jurassic Park flamoutche qui, dès le racket organisé du parking, vous met au diapason pour le reste des festivités : tout est à l’avenant afin de faire rentrer un max de liards au mépris du moindre respect pour les bestiaux qui s’agglutinent sur les quelques mètres carrés alloués (à louer?). SOUNDGARDEN a annulé de longue date déjà son concert initialement prévu ce soir au Luxembourg pour être présent ici, en lieu et la place de la Rockhal. Geste à l’égard des fans : les détenteurs de billets pour le concert luxembourgeois sont invités à ce Werchter Boutique que le groupe a rejoint à l’invitation de METALLICA en tête d’affiche. Sans quoi jamais, ô grand jamais, ma présence ici n’aurait été à l’agenda, peu importe que ce fût pour faire tourner la machine à fric de ce champ de lisier ou pour assister à un show de METALLICA. A ma charge et en toute subjectivité, je confesse avoir toujours publiquement affirmé haut et fort ne jamais me rendre à un concert de METALLICA quand bien même la place me serait offerte ! J’aurais dû préciser : a fortiori à Werchter. Ou plutôt, vu les circonstances ne jouant pas en faveur de ma probité, j’aurais dû me taire. Mais soit : back to SOUNDGARDEN.
Chris Cornell conserve manifestement une des voix les plus chaudes et les plus rondes du r’n’r circus. Il personnifie sur scène à lui seul 80% de l’aura et du magnétisme explosif de SOUNDGARDEN. Après 15 ans d’absence, le Son du Jardin (ou le Jardin du Son ?) reste fidèle à lui-même. Mais qu’en aurait-il été au Luxembourg, dans l’étuve confinée de la Rockhal où le band aurait en outre joué certainement deux fois plus longtemps et dans des conditions autrement plus respectables du spectateur lambda – celui qui, a Werchter, ne s’est pas acquitté des euros supplémentaires extorqués (rackettés) pour pénétrer dans les derniers 50 mètres du frontstage. Matt Cameron, impressionnant de puissance aux drums, l’est tout autant aux backing vocals – et le fait est suffisamment peu courant que pour être souligné.
D’autant plus que la rythmique parfois hypnotique de SOUNDGARDEN syncope le tempo des 52.000 têtes de bétail rassemblées sous la canicule werchtérienne, qui réservent au band les honneurs amplement mérités. A fortiori à l’issue de Black Hole Sun, qui ne clôture pourtant pas un set en définitive bien emballé, quoique sans fioriture ni cachet particulier faut-il le regretter, mais digne tout simplement d’une honorable prestation open air. Personnellement, SOUNDGARDEN me laisse toutefois un goût de trop peu dû à une prestation qui manque de quelque relief et dans laquelle je n’ai pas retrouvé ce petit-quelque-chose-qui-fait-que. Soit un goût de trop peu (de SOUNDGARDEN) et un arrière-gout de beaucoup trop (de Werchter).
MASTODON avait (é)chauffé les corps et les esprits en fin d’après-midi alors que le soleil tapait encore fort comme les décibels, précédé de CHANNEL ZERO, de GOJIRA et de GHOST qui ouvrait les festivités. Mais le soleil a disparu lorsque vient le moment de laisser la clameur accueillir METALLICA… et d’imiter rapidement quant à moi le soleil. Trois quarts d’heure de show (sur les 2h15 prévues) suffisent malheureusement à me conforter dans l’opinion que j’ai toujours nourri (mais que je venais mettre à l’épreuve de la réalité pour le reconsidérer) au sujet de ces valeureux métalleux : ils n’ont jamais rien inventé ni apporté au style et cette démonstration, certes de force et de puissance mais gavée de clichés et de stéréotypes, n’en est que plus stérile et creuse. Laissons les bestiaux aux tourteaux (et vice-versa), en espérant éviter quelque racket supplémentaire au moment de récupérer le véhicule chèrement garé. 52.000 bestiaux exultent au loin dans la nuit tombée, la pyrotechnie parachèvera ce grand barnum et le show se clôturera en apothéose c’est certain. Definitively. Panem et circenses : la formule fonctionne depuis deux mille ans avec ce bon vulgus, pas de raison de la changer pour une populace qui s’en contente…
(Chris Cornell et Audioslave font l’objet d’une précédente review au chap. 1 de www.intensities-in-tens-cities.eu "All The World is a Stage – The Vintage Years 1978-2011".