Un show qui commence avec 50 minutes de retard et qui se termine à l’issue de 75 ridicules petites minutes de prestation – rappel compris : on a déjà vu mieux, beaucoup mieux. En matière de prises de vue également, après que les photographes soient à l’improviste éjectés du pit après un (1 !) seul morceau, du jamais vu non plus: même pas eu le temps d’ajuster les réglages au cours du 1er titre joué dans la pénombre ou quasi, qu’il faut déjà dégager les lieux quasi manu militari.
Mais comment lui en vouloir ? Comment tenir rigueur à ce brave et bon vieux Blackie Lawless après 3 tournées reportées en 2020, 2021 et 2022 pour les raisons pandémiques que l’on sait ?! La cure de jouvence qu’il nous offre à l’occasion de ce « 40th Anniversary World Tour » nous fait accepter bien des choses et on passe l’éponge sur bien des griefs, ma foi: WASP, quand même ! Nous ne comptions même plus le revoir de notre vivant, ce Blackie, depuis notre premier et dernier face-à-face qui remonte déjà à l’édition 2014 du Sweden Rock Festival. Quel show il nous avait réservé – en ce compris lors de la conférence de presse durant laquelle il se délectait à l’avance de ses réponses en écoutant les questions fuser !
Ce soir, la scène peu élevée du superbe Garage de Saarbrücken n’a pas que des avantages pour les petits gabarits installés au(x) bar(s) du fond de la salle. Mais Lawless a l’excellente idée d’être juché sur une petite estrade disposée à l’avant-scène, de laquelle émerge un solide et impressionnant pied-de-micro flexible orné de crânes et doté de 2 poignées (une espèce de bidule à mi-chemin entre un squelette, un totem et un guidon de chopper) qui tient plus de Mad Max que du rock’n’roll circus conventionnel.
Mais WASP n’a jamais fait dans le conventionnel et n’a que faire de la bienséance depuis 40 ans, même si l’on est loin aujourd’hui des extravagances et excès de ces/ses golden, very golden eighties. La voix de Blackie Lawless n’a strictement rien, rien perdu de sa superbe ni de son côté soyeux unique, et ses compos n’ont pas pris une ride – pas une. Qui peut en dire autant ? Total respect, gamin: le Golgotha n’est pas pour demain…