La version 2.0 d’ATOMIQUE DELUXE n’a rien perdu de son rock toujours aussi puissant et mélodique, mis au service de textes finement ciselés, drôles, acides, ironiques et percutants, qu’il s’agisse de détricoter l’actualité, les relations humaines ou de peindre des personnages singuliers. Et la dernière galette de nos Liégeois d’adoption n’y déroge pas – un EP fraichement sorti à l’automne dernier en prélude à un prochain CD. Durant bien trop d’années passées loin des radars, ATOMIQUE DELUXE a traversé une période éprouvante, portant le deuil de leur regretté ami et bassiste, subissant le départ de leur guitariste, et affrontant une pandémie qui n’a pas non plus aidé malgré deux tournées pré-covid en… Russie.
Mais aujourd’hui ATOMIQUE DELUXE est enfin de retour sur les planches avec sa superbe, sa verve, sa puissance et son humour à deux balles, même s’il y aurait probablement lieu de re-huiler un tantinet les automatismes et le stage-management un peu rouillé par les chopes renversées sur scène quand pas tout simplement réclamées à corps et à cris tout le set durant (blurps). Le tout relatif bordel ambiant qui en résulte ne fait finalement qu’apporter la Deluxe touch qui nous a tant manquée ces dernières années, et dont la voix éraillée d’Erwan en est le stigmate le plus flagrant mais qui le rend plus attachant encore dans l’effort.
Dans le Breton, tout est bon, si l’on en croit les lyrics du Cochon 311 adaptées pour la circonstance (ah ah ah, Erwan, petit comique va !). Si l’on n’échappe par bonheur pas aux désormais classiques du 1er album d’ATOMIQUE DELUXE – une vraie réussite qui n’a pris une ride, pas une – Erwan et sa bande fait néanmoins l’impasse sur Latex pourtant tant et tant réclamée par le public lors du rappel qui n’en est pas un – dommage. La compensation est toutefois au rendez-vous avec la découverte en exclusivité de quelques nouvelles pépites pas encore pressées ni sorties, toutes plus décapantes et plus déjantées les unes que les autres et qui nous promettent bien des plaisirs le moment venu.
ATOMIQUE DELUXE (quatuor devenu aujourd’hui quintet), c’est de la dynamite, particulièrement quand les trois guitares s’y mettent à l’unisson. Mais c’est aussi et surtout de l’humour – souvent fin, m’enfin pas toujours – et de la tendresse, de la délicatesse mises en boîte. En boite d’explosifs bien évidemment, et les Liégeois n’ont assurément pas oublié quand et comment en allumer la mèche. Y a pas à dire, mais dans leur créneau, on n’a pas encore fait mieux dans le monde libre…