Il y a quand même des choses peu commodes qui nous arrivent par la grâce du dieu Rock’n’Roll: sans nouvelle du management de ZZ TOP quant à notre demande d’accréditation-photo, nous nous présentons néanmoins à tout hasard au guichet-presse de Forest National en expliquant innocemment mais en toute sincérité la situation, appareils photos toutefois ostensiblement en bandoulière. Et les officiels de la prod de nous accréditer fissa sans autre forme de procès, si ce n’est en nous demandant de leur décliner notre identité. Allez comprendre ! Puis zou, direction le pit-photo d’une salle dont les rideaux du second étage ont été tirés – mauvais présage…
Un son pourrave et une prestation en demi-teinte altèrent le souvenir encore tout frais d’un set de Dieu le Père il y a trois jours seulement au HELLFEST. Le "Juge de Paix" que demeure ce vieillissant Forest National a encore une fois fait son office de bourreau pour les ingénieurs du son à la manoeuvre ce soir. Ils se sont pris une mauvaise tatane dans les gencives, notre mythique Forest leur rendant la tâche toujours aussi rude.
La sonorisation est à l’image du mercure dans le thermomètre: peu acceptable, voire à la limite du supportable. Le Texas peut avoir du bon, mais il y a des limites à la décence tant en termes de température ambiante que d’acoustique…
Ainsi donc, nos Tres Ombres – established in 1969 – n’ont pas marqué d’un sceau indélébile leur 50ème anniversaire sur les planches bruxelloises. Cette tournée mondiale jubilaire se solde sur le sol belge par un show (trop) propret et sans surprise (aucune), qui laisse même un goût de trop peu: 60 minutes d’un set millimétré et pas spontané pour un sou, suivi d’un modeste rappel de 10 minutes avec un – quand même – inégalable La Grange tempéré d’un tristounet Tush pour clore sans panache un show sans relief.
Il y a 38 ans, nous assistions à l’un de nos tous premiers "vrais" concerts lors de la tournée de 1981. Près de 40 ans plus tard, le plaisir de retrouver le trio reste identique et intact, mais modéré par une longue séries d’autres shows plus marquants et plus mémorables que les Texans nous ont dans ce laps de temps réservés. Et en fait partie la prestation de ZZ TOP pas plus tard qu’il y a trois jours sur la mainstage du Hellfest, où le trio a infligé une véritable raclée aux 60.000 festivaliers présents dans la fournaise de Clisson. Comme quoi il y a des jours avec et des jours sans (… d’ailleurs, qui parmi nous arrive guilleret et joyeux tous les matins au taf, hein ?!).
N’est toutefois pas donné aux premiers rockeux venus le luxe de fêter 50 années non-stop sur les routes. Et soyons magnanimes: dans une configuration inchangée depuis 5 décennies (un record à faire figurer au Guinness Book?), les barbus continuent quand même de nous balancer leur intemporel rock tantôt bluesy, tantôt redneck ou boogie à faire sauter la prothèse de hanche de mamie. ZZ TOP fait aussi encore chauffer dans les caleçons, avec ces quelques pièces d’anthologie qui ramènent immédiatement à notre souvenir les images de filles aux jambes élancées, de belles bagnoles et autres pépées. C’était l’âge d’or des clips musicaux, c’était l’âge d’or de MTV, c’était nos golden eighties.
Allez, soyons bons princes…