Cure cérébrale, labyrinthique et énochéenne.
Retraite puissante, émotionnelle, pleine et hypnotique.
Invitation ésotérique à un douloureux et oppressant voyage onirique,
Expérience insensée mais fascinante, envoûtante et entêtante – expansion de l’esprit…
Ô hermétique, étouffant et suffocant opium
Ô stupéfiant onguent addictif, destructeur et rédempteur à la fois.
Poursuis en moi ton oeuvre de synchronicité,
Fibonnaci. Fibonnaci.
Lacrymologie, transperce ma cuirasse.
Lacrymologie, dépèce ma carcasse…
Le Ziggo Dome d’Amsterdam: un des seuls concerts indoor de la courte tournée européenne du combo californien – car il est des choses dans la vie qu’il ne faut pour rien au monde rater. Et qu’il y a des endroits où il faut être car il y a des moments qu’il faut vivre. A fortiori après 12 ans d’absence sur le Vieux Continent, et alors que leur dernier opus remonte quant à lui à 13 ans déjà, excusez du peu.
Il y a de ces groupes qui sont, qui demeurent et qui resteront toujours au-dessus de la mêlée – et TOOL fait partie de ce carré d’as. Inclassable et imparable, inimitable et inimité, mythique et mystique, aussi ésotérique qu’énigmatique, plus initiatique encore que cabalistique, l’impénétrable et nébuleux TOOL demeure hors-catégorie, hors-référentiel. La lacrymologie de TOOL s’avère une expérience traumatisante – et l’impact produit par la blessure de notre premier TOOL ce soir à Amsterdam laissera des stigmates. Notre premier TOOL, c’était notre premier TOOL…
Avec son métal progressif d’une complexité à vous faire retourner le cerveau, les Californiens se donnent juste à savourer, à admirer et à se laisser transporter loin, très loin, dans l’univers tortueux et torturé de leur énigmatique Maynard James Keenan. Organique et orgasmique, il y un avant TOOL et un après TOOL, un avant 18 juin 2019 et un après 18 juin 2019. Dans 6 jours, notre prochaine rencontre du 3ème type avec cet OVNI se tiendra en pleine nuit en clôture du Hellfest, mais encore faudra-t-il (re)trouver le sommeil d’ici-là…
L’art de se faire attendre: 12 ans que Tool n’a plus mis les pieds sur le Vieux Continent. 13 ans se sont écoulés depuis leur dernier "10,000 Days". Depuis lors, de rares et sporadiques apparitions scéniques outre Atlantique avant la surprise de cette courte tournée européenne concrétisant enfin de nombreux retours tant annoncés mais jamais concrétisés. Et puis, comme tout arrive à point pour qui sait attendre, deux nouveaux morceaux (‘Descending’ et ‘Invincible’) viennent confirmer la rumeur qu’un sixième album de TOOL est bel et bien à l’agenda. De quoi s’emparer de la mainstage de plusieurs festivals européens avec une seule date en indoor, que nous ne pouvions pas rater ce soir au Ziggo Dome d’Amsterdam. Discret dans la vie, effacé sur scène, TOOL est l’antithèse du star-système et préfère – très exactement comme RUSH – se concentrer à déployer toute sa puissance musicale que de jouer les divas ou de truster les premières pages.
Et de fait, le quatuor perfore le Ziggo Dome de ses salves électriques, musclées, chirurgicales et d’une puissance inouïe. Les 2 nouvelles compos, lentes et sombres – de plus de 12 minutes chacune – intègrent parfaitement une set list s’assimilant à un best of. TOOL, emblématique, intègre, est totalement focalisé sur l’essentiel: sa musique. Avec un résultat hypnotique servi par une ligne de basse écrasante et des riffs trainants. Pas de bavardage inutile: un seul mot lâché en guise de dialogue: "Amsterdam…!. Un seul mot qui atomise le Ziggo Dome et rend l’hystérie ambiante plus prégnante encore. TOOL, une arme de précision massive qui nous délivre ici une prestation époustouflante, d’une rare intensité et d’une précision inouïe. On est proche de la perfection, de l’extase.
Si TOOL ne fait pas et n’a jamais fait dans l’innovation scénique ou dans le spectacle hollywoodien, c’est pour se concentrer sur l’essentiel et livrer avec une précision et une puissance presque surhumaine un rouleau compresseur de montées rythmiques et progressives qui se métamorphosent progressivement en déferlantes frénétiques, mi-hypnotiques, mi-explosives… Le mur du son de TOOL– d’une pureté et d’une puissance rarement rencontrées – nous contraint même de quitter les premiers rangs pour nous réfugier plus au fond du Dome dans l’espoir de sauvegarder nos tympans. Mais Cette force de frappe n’empêche nullement un son cristallin, servi par une rythmique est aussi fine que complexe. Une maitrise absolue. Une puissance absolue.
Pas un mot, pas de rappel – si ce n’est un second set d’une demi-heure qui prolonge un "entracte" de 10′ après 1h20′ de concert. Deux heures d’une prestation époustouflante et dévastatrice, avant que le quatuor ne quitte furtivement la scène, sans un merci, sans un au revoir, sans le moindre mot… TOOL demeure un ovni., et nous avons assisté ce soir à une rencontre du 3ème type.