QUEENS of the STONE AGE – Cabaret Vert Festival – 16 août 2025

On se souvient toujours de sa première fois, et ce soir est notre premier QOTSA après bien des rendez-vous manqués – dont l’annulation de la bande à Josh Homme ici-même pas plus tard que l’année dernière. On n’a jamais été le plus grand des fans de QUEENS of the STONE AGE, mais il est de ces groupes auxquels il faut s’être frotté de très près au moins une fois – a fortiori s’ils tirent leurs racines et pompent leur sève de Kyuss, de Soundgarden, de Pearl Jam et de Monster Magnet en en syphonnant pour certains leurs meilleurs éléments constitutifs.

L’impressionnante scène Zanzibar est plongée dans le noir alors que le soleil vient de disparaître de l’horizon, laissant béat Josh Homme devant le spectacle face à lui des arbres illuminés de mille leds multicolores. What a beautiful view… lâche donc celui qui vient de se présenter à la foule comme Will Smith (ah ah ah). Si nous n’avons donc jamais été le plus grand des fans de QOTSA (même si leur présence justifie à elle seule la nôtre), force est d’avouer que le band nous envoie ce soir une belle mandale dans les gencives avec une set-list qui nous réconcilie définitivement avec les Ricains – ou plutôt qui nous fait définitivement tomber sous leur charme.

La plaine du Cabaret baignée dans une poussière sablonneuse hume bon Palm Desert, là-même où Joshua Homme dans le décor des années 1990 forma Queens of the Stone Age, entité musicale multidimensionnelle qui aujourd’hui dépasse le genre qu’elle a elle-même créé. Trop prolifique, ambitieuse et brillante pour être limitée par les frontières d’un style unique, la formation s’est depuis transformée en un mastodonte musical qui déploie devant nos yeux tout son charisme par sa présence irradiante.

Ce qui a commencé par des generator parties dans le désert s’est transformé en concerts à guichets fermés et en têtes d’affiche des plus grands festivals de par le monde. Indéniablement rock — toujours —, QOTSA est imprégné d’une énergie brute, d’une sueur et d’une magie noire unique que seuls Homme et ses acolytes savent insuffler.

Le management est américain – et donc strict sur les règles: pas de photographes face à la scène, uniquement du côté droit ou gauche du pit-photo. Et interdiction d’en bouger durant le temps imparti pour shooter. Dès lors pas question de faire le mauvais choix, et quand on sait que Homme est gaucher la question ne se pose pas trop longtemps – même pas longtemps du tout. Dommage néanmoins pour le manque de diversité des angles de prise de vue valorisant bien pauvrement et trop injustement un set en tous points remarquable et qui mérite bien plus…