The DROWNS – Sjock Festival, Gierle – 12 juillet 2025

La Bang Bang Stage est décidément the place to be du SJOCK #49 pour qui recherche le coup de fouet, le coup de foudre, le coup de bambou, le coup du lapin, le coup de coeur, le coup de folie ou à coup sûr pour boire un coup. Et, du coup, avec The DROWNS, c’est le tout à la fois (‘y en a un peu plus, je vous l’mets ?). Des gars à l’apparence pas nette mais avec un coeur gros comme ça. Un band sorti tout droit d’un entrepôt louche ou d’une sombre cave où doit se trafiquer autre chose que des décibels.

Des gars à rouflaquettes et à lunettes noires comme on n’en fait plus beaucoup, bardés de tatouages, à qui manquent quelques dents par-ci par-là, et qui pourraient faire peur la nuit dans une sombre ruelle du Bronx (ou de Gierle, pour peu qu’il y ait des ruelles à Lille-Gierle). Mais surtout des gars qui ont un gros coeur, un grand coeur et un coeur comme ça, qui transpirent la sympathie comme ils transpirent tout court.

Ca pogote ferme dans le public, le stage diving attire ses plus fervents adeptes qui s’en donnent à coeur joie, et même trois gosses se joignent sur scène à tout ce joyeux bordel – casque sur les oreilles quand même – alors qu’ils devraient être à la crèche ou à la garderie. Mais au SJOCK, la valeur des décibels n’attend manifestement pas le nombre des années op sjock gaan.

Venus en droite ligne de Seattle pour l’occasion (… encore des Ricains…), leur blue-collar-street-punk-rock comme ils aiment à se cataloguer fait sacrément mouche et renverse barrières et stéréotypes. La scène est devenue champ de foire, le public est devenu bestiaux, et la pâture un joyeux maelstrom de poussière tourbillonnante entre deux chopes qui volent et trois corps qui surfent. The DROWNS n’en demande pas plus pour pousser les curseurs encore un peu plus dans le rouge quitte à sketter l’ baraque, avant que tout ne retombe comme un soufflé percé par le coup de gong qui siffle la fin de la récréation.

Trempés jusqu’à la moelle, les gars quittent leur orbite céleste et redescendent, nous font cruellement redescendre sur terre avant de filer backstage pour s’étreindre comme s’ils venaient d’atteindre le sommet de l’Annapurna et descendre quelques revigorantes pils avant de jouer les roadies et vider la scène de leur matos. La rude vie d’artiste côté face et côté pil(s)e…

On leur tend la pince, joignant le geste à une virile tape sur l’épaule de l’autre poigne pour leur témoigner toute notre admiration et toute notre sympathie pour cette démonstration peu commune de plaisirs et de décibels débridés, et eux de te répondre en te serrant dans leurs bras comme pour mieux partager avec toi tout ce que leur corps rejette comme excès de substance huileuse sécrétée par les glandes sébacées et de particules aqueuses produites par les glandes sudoripares. Mais quand on aime, on aime tout et on ne compte pas – ni les gros plaisirs ni les petits transferts glandulaires. Quand on ne compte pas, on ne compte pas…