TURBONEGRO – Sjock Festival, Gierle – 12 juillet 2025

Le SJOCK, fidèle à sa tradition et à ses habitudes, propose à la dégustation une affiche de calibre mondial pour un festival à dimension et à l’esprit on ne peut plus… rural. Les groupes US sont comme à l’accoutumée en nombre pour cette 49ème édition, et quand il ne s’agit pas d’Amerloches ce sont les Nordiques qui enjolivent ou plutôt égratignent l’affiche.

Quel autre combo venu du nord que TURBONEGRO peut-il être le plus en phase avec le côté déjanté et peu conventionnel op sjock gaan du bien nommé festival du même nom?! Répondant à l’appel de la rock’n’roll machine, l’armée Turbojugend est elle aussi venue en force soutenir un de nos bands fétiches quand il s’agit de se choisir le plus atypique, le plus excentrique et le plus anticonformiste qui soit. Mais aussi le plus efficace et le plus redoutable parmi les plus percutants quand il s’agit de dépoter.

TURBONEGRO est avant tout une expérience à vivre, pas spécialement un show à narrer. Affublés de leurs meilleurs oripeaux, les Norvégiens ne sont cependant pas de ceux qui dissimulent la médiocrité de leurs compositions derrière une excentricité de façade. Que nenni: le côté déjanté de TURBONEGRO est une caisse de résonance, un amplificateur, un démultiplicateur pour leurs géniales compositions, même si leur dernière galette (Rock’n’Roll Machine) remonte à 2018 déjà, année soit dit en passant de leur dernière venue au SJOCK.

Si le line-up du band a quelque peu évolué au gré des années, les patronymes de l’actuelle formation sont une farce à l’image de sa bande-son : Thomas Seltzer alias « Happy-Tom », « Tom of Norway », « Bongo » ou encore « Bongo Neger »; Rune Grønn alias « Rune Rebellion », « Rune Protude », « Loonie », « Thee Oi Boy! », « Brune » ou encore « Brune Neger »; Knut Schreiner alias « Euroboy »; Anthony Madsen-Sylvester alias « The Duke of Nothing » ou encore « Ceasar Proud »; Tommy Akerholdt alias « Tommy Manboy » et enfin Haakon-Marius Pettersen alias « Crown Prince Haakon-Marius ». Des clowns, ces Norvégiens ? Peut-être, mais en ce cas du type Pennywise (du film It (Ca)). Des clowns peut-être donc mais aussi et surtout de véritables et redoutables warriors sur scène qui mettent le public du SJOCK à genou en cette seconde soirée de festival – et nous en premier.

Tommy Mamboy sort de scène avec deux canettes de Maes en main et, dégoulinant mais manifestement comblé, me lâche un « Shit, I’am getting older and older after each show…!  » en nous tendant une de ses deux pils (pourquoi à nous et pas au leader de REFUSED tout juste à côté ?). On les ouvre et les déglutit ensemble au lance-pierre avant qu’il ne rejoigne fissa ses comparses dans leur dressing-room toute proche, la plus spacieuse, réservée aux têtes d’affiche et aux main bands. Tout le monde réalise qu’un feu d’artifice a été tiré ce samedi soir au SJOCK #49. Il portait un nom: TURBONEGRO.