Aaaaah, ce petit palpitant toujours excitant lorsqu’il s’agit de découvrir une salle de concerts absente de notre tableau de chasse. Et ma foi le Muziekgieterij de Maastricht vaut à lui seul le déplacement. Deux salles de spectacle/concert séparées par un vaste bistro qui fait office à la fois de hall d’entrée et de bar/restaurant à la vaste carte houblonnée du meilleur goût, et – parait-il – des studios et d’autres infrastructures d’enregistrement, le tout logé au sein d’un ancien site industriel remarquablement réaffecté. Bienvenue à Maastricht !
La tournée de MOTHER’s FINEST fait la place belle à la Hollande, à l’Allemagne et à l’Angleterre, ignorant superbement notre petite Belgique. Sans doute trop petite pour contenir effectivement toute cette explosivité, toute cette énergie, tout le groove de cette véritable tornade hard-funk-rock venue en droite ligne de Géorgie, USA. Et quand on sait que l’essentiel du line-up est encore celui qui, dans les seventies, était considéré comme the most dangerous opening act (sic) volant la vedette à des gars de la trempe de Marino, de Nugent ou encore d’Aerosmith, qu’ajouter à cette entrée en matière ?!
Pas de pit-photo malheureusement, le public pouvant déposer ses bières directement sur la scène et les photographes leur matos sur les planches pour peu qu’on joue des coudes : pas les meilleures conditions qui soient pour shooter, mais assurément le face-à-face de la mort-qui-tue si l’on fait abstraction des gouttes de sueur de Gary « Moses Mo » MOORE qui atterrissent plus d’une fois sur notre grand-angle. Real groovy funky bad ass rock’n’roll.
Vétéran de la toute première heure, Moses Mo n’a plus d’âge si ce n’est celui de poursuivre ce qu’il fait depuis plus de cinq décennies aux manettes de MOTHER’s FINEST: démonter le bastringue de sa 6 cordes. Manifestement, ça conserve de passer plus de 50 berges aux côtés de l’explosive et pulpeuse Joyce « Baby Jean » KENNEDY: du haut de ses 76 ans (!), GRAND-MOTHER’s FINEST n’est pourtant pas encore pour demain. Et dire qu’il y en a encore pour la ramener avec feu Tina Turner qui est à l’entertainment – comparativement à Baby Jean et à âge égal bien évidemment – ce que Canard WC est à l’ornithologie
Déjà de la partie en 1972 aussi, Glenn « Doc » MURDOCK aux vocals et Jerry « Wyzard » SEAVY à la basse n’ont pas non plus musicalement parlant pris une ride: à se demander franchement si le rock’n’roll n’est pas le plus efficace des bains de jouvence. Poser la question est y répondre.
L’adage veut que ce soient les meilleurs qui partent les premiers: MOTHER’s FINEST est la preuve bien vivante qu’il n’en est rien, que du contraire. Si les Géorgiens étaient notre baffe dans la g… en 2022 lors de la découverte du band live on stage au Golden Age Rock Festival, l’histoire risque bien de se répéter en 2024 en ne nous laissant pas le temps de découvrir la recette de cette flamme véritablement inextinguible dans le coeur et dans l’âme de MOTHER’s FINEST. Plus qu’hier et moins que demain : long live rock’n’roll.