Jusqu’au départ de Peter Criss à l’aube des années ’80, KISS a écrit ses plus belles et ses plus puissantes pages. KISS était le rock’n’roll. Le rock’n’roll était KISS. Puis la déchéance musicale est survenue aussi rapide que soudaine, entrainant le band dans une longue descente vers une bouillie inaudible consentie et coupable qui perdure encore aujourd’hui.
En cela, KISS et AEROSMITH partagent le même triste et lamentable destin, leur succès commercial étant devenu aussi mainstream qu’insipide et guimauve est devenu leur rock’n’roll – pour peu qu’on puisse encore appeler "ça" du r’n’r. Si nous sommes là ce soir, c’est parce que Gene SIMMONS a, un jour, été le grand Gene SIMMONS. Mais ça, c’était avant.
Il y a des concerts parfaitement dispensables, et celui du GENE SIMMONS Band fait partie de ceux-là. Ce qui n’a pas dissuadé nombre de membres de la KISS Army de venir en force au club de la Rockhal, et qui se retrouveront d’ailleurs régulièrement tout aussi nombreux sur scène pour gonfler les background vocals à l’invite de SIMMONS himself.
Hormis ce côté indéniablement sympathique et convivial, hormis également un Gene SIMMONS aussi loquace que faussement jovial qui semble avoir autant de plaisir que celui de prendre ce concert par dessus la jambe, cet ersatz de KISS ne casse vraiment pas trois pattes à un canard.
La seule présence de Gene SIMMONS ne parvient dès lors pas à compenser le niveau général du band, qui s’apparente davantage qu’autre chose à un mièvre Tribute to KISS relevé notoirement de l’éminente présence d’un de ses membres originaux – et pas n’importe lequel, concédons-le.
1h30 de show-party "Rock’n’Roll Tonite & Party Every Day" sans le moindre rappel, emballé c’est pesé: Gene SIMMONS a réjoui ses inconditionnel(le)s fans – majoritairement féminines – qui ne venaient manifestement rien chercher d’autre qu’un bon moment à passer et pour faire la party every day. Mais bon, ça ne nourrit pas son homme tout ça…