Lorsque nous confions à John WATTS, à l’issue de ce concert liégeois, que nous l’avons trouvé ce soir bien plus énergique et bien plus présent qu’hier, il nous avoue sans ambages qu’il connaissait à Leuven quelques problèmes d’oreillette. Avec comme un petit sourire de dépit en coin tout en nous confiant la chose, ajoutant qu’il était fatigué – avons nous cru comprendre. Sans doute faut-il interpréter cette pseudo-confidence comme le fait qu’il y a des jours avec et des jours sans…?
Une telle humilité, voire une telle sincérité, est suffisamment rare dans le milieu que pour la considérer comme un signe de plus que John WATTS est véritablement un grand Monsieur. Un homme fait de chair et d’os, avec ses hauts et ses bas. Mister WATTS, vous nous êtes sympathique depuis des décennies, vous nous épatez depuis des lustres, mais vous nous êtes aujourd’hui tout simplement proche. Proche, naturel et plus humain encore que quiconque.
Au cours d’un set d’une heure trois quarts – comme hier – dans une salle comble – comme hier – quoique de taille plus modeste, l’intensité et la chaleur du show se transposent ce soir dans un public liégeois dont le tempérament principautaire bien connu est en totale en phase avec l’esprit du band.
La symbiose est totale et parfaite: ce soir, FISCHER Z et son leader sont Liégeois, ils jouent à domicile, sur leur terrain. Et on n’est jamais aussi bon que quand on joue chez soi. On n’est jamais autant au top que quand on y parvient sans même réaliser la chose. C’est ce qu’on appelle l’état de grâce. Ce soir, John WATTS et sa clique l’ont atteint. En plein dans le mille. Mildje.
Le Refllektor n’est pas repaire d’où il est facile de s’extirper quand il fait salle comble comme ce soir. On joue des coudes pour sortir, quand tout à coup une petite dame venant de derrière, bien énergique et bien décidée, fend la foule et fait place nette devant elle à grand renfort de gestes amples et fermes. Mais pour qui se prend-elle, cette pétasse pour le moins culottée…?!
Il s’en faut de très peu pour qu’on lui dise en termes très peu diplomatiques notre façon de penser, quand on réalise tout à coup qu’elle emmène par la main dans son sillage un respectable homme d’un âge tout aussi respectable. Sans lunettes, coiffé d’une casquette qui le vieillit de 20 ans, John WATTS s’en rejoint ainsi l’espace-dédicace pour ce qui doit probablement être, au quotidien, le moment le plus pénible qui soit de ses journées d’artiste et de star. La rançon de la gloire, vous avez dit…?