La musique est à l’instar du commun des organismes: nul n’est égal face au vieillissement… Si d’aucuns passent à travers les affres de l’âge, ce n’est pas forcément le cas de toutes & tous. DEEP PURPLE est ainsi comme les grands crus: de qualité supérieure, mais aux millésimes variables. Si les mélodies et les compositions de DEEP PURPLE traversent allègrement et sans conteste les décennies, il n’en est pas systématiquement de même avec la manière dont toutes sont rendues live on stage…
Si leur récent et dernier opus Infinite convaincra indubitablement les plus sceptiques tant sur scène que sur platine, il n’en est pas naturellement de même quant au vieillissement live de certaines compositions d’antan. La patte avec laquelle DEEP PURPLE les revisite ou les perform à la mode ancienne laisse parfois davantage de suranné en arrière-goût qu’une appréciable saveur vintage. Et nous ne parlons pas du génial Sergent Pepper instrumental avec lequel le quintet débute son rappel, manière sans doute de fêter à 8 jours près les 50 ans du coup de force de leurs (presque) contemporains aka The Beatles.
Les près de 20.000 places de la superbe Lanxess Arena ne sont que partiellement occupées par une assistance que le Kölner Stadt Anzeiger du lendemain estime à 6.000 personnes. Constat un peu chiche quand même selon nous, mais nous ne déclencherons pas une guerre des chiffres à ce sujet: DEEP PURPLE n’a plus rien à prouver à la face du monde… si ce n’est à ceux qui doutent du bien-fondé et de la plus-value de la longévité du band.
Hasard du calendrier, nous assisterons dans 10 jours à la réincarnation de RAINBOW avec Ritchie BLACKMORE aux commandes et une set-list agrémentée de quelques DEEP PURPLE d’anthologie déjà annoncés. Nous verrons alors qui de Steve MORSE ou de Ritchie a le plus ou le mieux vieilli, même si jamais le successeur ne pourra faire oublier l’apport et la géniale créativité de la figure historique du Purple originel.
Paice impassible, Glover over, Airey aérien et Ian fidèle à Gillan complètent le casting parfait et sans fausse note d’un set de 110 minutes. Et c’est sans compter sur une mise en jambe de Dieu le Père avec nos chouchous de MONSTER TRUCK qui lancent en première partie une blietzkrieg que Köln n’avait probablement plus connue depuis la WW2…