Ne jamais snober une pré-première partie, jamais ! Il y a de ces inattendus qui font ainsi grand plaisir: LIONIZE, par exemple. Si les Américains sont estampillés hard rock, ils évoluent dans une vaste étendue qui court bruyamment du reggae au funk. L’hyper-amplification est omni-présente et fidèle au rendez-vous, à l’image d’un organiste qui relève le recette d’une touche vintage loin d’être négligeable et désagréable. Oserions-nous dire que LIONIZE est pour nous la bonne surprise de cette fin d’année…?!
Comme quoi il ne faut donc ô grand jamais négliger ni snober les avant-soirées de première partie, celles-là même qui précèdent les têtes d’affiche – en l’occurrence CLUTCH ce soir. Total respect à ces bands à l’instar de LIONIZE qui se produisent seulement 30 petites minutes à l’heure de l’after-work dans des salles vides ou quasi. Total respect, les gars: vous avez fait de cet apéro-time un moment à très, très haute valeur-ajoutée. Et tant pis pour ceux qui étaient encore à leur affaires.
Leurs compatriotes de VALIENT THORR prennent les planches d’assaut une demi-heure plus tard pour nous déverser un stoner plus hard rock que véritablement stone.
Valient Himself à l’éructation, Eidan Thorr à la 6 cordes, le Dr. Professor Nitewolf Strangees à la basse, Voiden Thorr à la rythmique et Lucian Thorr aux drums: qu’on le(s) prenne au premier ou au second degré – voire mieux, au troisième – l’effet est boeuf et puissant. Et quoi de plus puissant qu’un boeuf?! Les faits ne trompent pas, et l’effet non plus.
CLUTCH: blues-métal ou métal-blues? Plutôt stoner-rock ou heavy-funk? Allez savoir. Un son tel une locomotive, vrombissant et rentre-dedans. La masse est fumante, à la fois souple et lourde mais fluide comme une coulée de lave incandescente, rendant l’atmosphère suffocante mais ô combien agréable et jouissive comme un sauna.
Voilà plus de deux décennies que les caïds de CLUTCH décrassent les oreilles avec leur southern blues metal & stoner bien poilu et couillu. Leur onzième galette «Psychic Warfare» est prétexte à cette tournée mondiale qui aligne de ces orgasmes musicaux en titane rugissant, aux antipodes de ces concerts fades et en panne d’inspiration.
CLUTCH nous a bluffé, réservant une de ces soirées auxquelles vous allez les mains dans les poches et qui finalement vous retournent comme une crêpe et vous lessive les neurones. Oui, ça existe encore – pour ceux qui en douteraient.