Une opinion de Cédric Juliensn, professeur d’anthropologie à la H.E. Vinci et de dramaturgie à l’ESA ARTS2:
(…) On n’est pas raisonnable quand on est rockeur. Le rock, par définition, transgresse le "politiquement correct" au profit de la transe dyonisiaque. Les concerts actuels tendraient à l’hypothèse contraire : rien de plus formaté qu’un festival rock. Les concerts actuels incarnent-ils cette expression alternative et progressive amorcée avec Elvis Presley et richement déclinée des Rolling Stones à Kurt Cobain ? Qu’ont encore à nous dire les chanteurs actuels quand leur texte est implacablement censuré sous des mégawatts d’hyper-basses ? Idéologiquement, on ressent comme un malaise à voir le spectateur, littéralement assommé, lever les bras en rythme, claper ou "jumper" hypnotiquement sur ordre de son leader charismatique. Sous des couverts de fun et de fumigènes, cette "cool attitude" s’apparente à des exercices de dressage, à une idéologie néolibérale de la surconsommation, où l’injonction "say yeah ! – Yeah !" primerait sur toute forme de langage – mis à part quelques politesses convenues ("Thanks Brussels") (…).
Texte complet dans le fichier-joint en annexe ci-dessous © La Libre Belgique du jeudi 27 août 2015